Chapitre 3

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Lundi matin, 7h55, j'avance dans ce long et clair couloir de ce lycée si ennuyant. La seule chose agréable ici, c'est que nous possédons des cassiers pour pouvoir ranger nos affaires de sport par exemple ou encore pour pouvoir poser quelques cahiers quand nos journées sont longues. Elle le sont bien souvent d'ailleurs. Je suis pour le moment seule das les couloirs mais la foule arrive ne générale vers 8H05. Je préfère venir un peu avant plutôt que de me retrouver coincée au milieu de personnes détestables à mon goût. Max, lui, ne commence les cours qu'à 9H10 les lundis. Le veinard. Une fois que j'ai posé mes cahiers pour cette après midi, je me dirige en vitesse aux toilettes du troisième étage ou je me ferme avec le verrou. Je m'assoie par terre et sors mon journal intime. Fin, mon journal intime que je traîne avec moi depuis un an qui est encore et toujours vierge. J'ai toujours trouvé ça ridicule de parler à des morceaux de papiers. Comme s'ils allaient nous répondre et nous comprendre. Un humain, est bien plus apte à cela. Même si je le reconnais, parfois un bout de papier vaut mille fois mieux qu'une personne. J'ai choisie ces toilettes là pendant ma première année lycée car personne n'y va jamais. Ils sont toujours calmes et sans visiteurs. Ce qui me correspond à merveille. Comme ça, personne ne remarque que je m'enferme dans des toilettes à chaque récréation pour être au calme et pour ne pas recevoir de jugement inutiles et blessants. Je crois que 8h10 est arrivé. Il va être temps de sortir de là et s'ennuyer désespérément en cours d'espagnol pour commencer.

Je tourne le verrou et ouvre la porte. Je crois que j'aurais préférée rester dedans pour ne pas à avoir à subir ce regard. Une fille dont je ne connais absolument pas le visage se trouve devant moi souriante, à la première apparence. Je ne sais pas si je me sens mal de voir une autre personne dans ces toilette ou si c'est sa beauté hallucinante qui me perturbe tant. Elle maintient mon regard par le sien. J'ai si envie de partir en courant. J'ai tellement envie de détourner mon regard. Mais étonnamment mes yeux restent plongés dans ses yeux. A mon habitude, je serai partie en baissant la tête, m'insultant intérieurement d'être complètement ridicule et en espérant qu'elle m'oublie. Mais non, je suis devant elle, à la regarder. L'admirer.

Elle doit mesurer 1 mètre 70. Elle a de long cheveux, bordeaux. J'aime beaucoup, elle a les cheveux pour porter cette couleur. Elle a des yeux marrons et de belles pommettes roses. Elle est maquillée comme elle doit l'être. Aucun de ses vêtements n'est accordé avec un autre, et pourtant ça lui va si bien.

Je la regarde de haut en bas. Elle a gardé ses yeux sur mon visage. Elle sourit toujours également.

« -Tu devrais aller en cours, tu vas finir par être en retard. »

Elle se tourne et ouvre le robinet afin de pouvoir se laver les mains. Je ne sais plus où regarder. Je suis complètement gênée. Elle se décale pour me laisser passer et je sors des toilettes. Je regarde à nouveau derrière moi avant de ne plus pouvoir l'apercevoir.

J'arrive, à la seconde près où mon professeur ferme la porte. Tout la classe a le regard dirigé sur moi. Je les ignore m'évitant une crise d'angoisse. Mon cours est fade. Sans vie. Ce professeur ne sait pas faire vivre ses cours. C'est une langue vivante bon dieu, le cours doit être animé, vivant.

Cette récréation ne se passera pas dans les toilettes du troisième étage. Elle se passera à chercher Max et lui expliquer mon aventure du matin. Si je ne me trompe pas, il doit avoir eu français. Je vais donc en direction des salles de français en priant de le croiser.

« -Max ! »

Il se retourne et me rejoint. Nous nous faisons la bise en guise de bonjour. Je suis troublée, il le sent, il me connaît par cœur. Je ne le rejoins jamais pendant les récréations. Il sait que je me cache toujours pendant ces quinze minutes.

« -Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

-Elle. Elle est belle. Grande aussi. Puis souriante. »

Il fronce les sourcils en m'écoutant. Je crois que lui parler en chinois lui serait bien plus compréhensible que ce charabia.

« -Explique moi avec des phrases un peu plus longues s'il te plaît ;

-Ce matin, j'étais dans les toilettes du troisième étage, j'en suis sortie et elle était devant moi avec ses habits si désordonnés et ses cheveux bordeaux.

-Oh, la nouvelle ?

-Nouvelle ? »

Encore une personne venant étudier ici. S'ils pouvaient savoir qu'ils venaient perdre leur temps ici, je pense que cela pourrait leur être utile.

« -Elle est arrivée aujourd'hui. Elle est dans ma classe. Elle s'appelle Lou. Elle est sympa.

-J'ai peur. »

Je suis même terrifiée. Je n'ai jamais ressentie ça. Je crois que je recommence à trembler. Je suis dans tous mes etats. Max me tient par les épaules et cherche mes yeux. Il me dit de respirer doucement, de reprendre contrôle de moi même une fois de plus.

Ce n'est pas normal, ça n'est jamais arrivé.

« -Calme toi Anya. Dis moi, dis moi de quoi tu as peur.

-Je crois que je l'aime bien Max. Je crains de bien l'aimer.

-Ça va aller Anya. Ca va aller. »

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