Chapitre dizième : Une déclaration pour une désicion

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Mon unique amour a jailli de mon unique haine.

Romeo et Juliette, Shakespeare

***

La nuit fut courte pour Tom, la première lueur du soleil n'éclairait pas encore totalement la Grande Salle qu'il était déjà debout, prêt à connaître la vérité.

Malheureusement pour lui, ses camarades n'étaient pas aussi intelligents, en effet, Abraxas Malefoy s'était lui aussi, levé de bonne heure. Depuis, sa bonne humeur inhabituelle était contagieuse, et ce dernier ne cessait de crier haut et fort sa victoire de la veille.

Il avait réussi à mettre une Serdaigle au tapis, son ego avait enflé comme jamais. Helena Petrova était à l'infirmerie grâce à lui.

Son discours ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd, le brun sentit une étrange colère montée en lui, Malefoy avait osé s'en prendre à Helena.

Comment avait-il pu faire ça ? Tom se rappela subitement les paroles qu'il avait proféré il y a quelques semaines. Lui aussi aurait été fier, comment avait-il pu changer en si peu de temps ? Était-ce comme ça pour tout le monde ? Le passage à l'âge adulte était-il synonyme d'écroulement et de chamboulement ? Ou était-ce simplement le destin qui se moquait de lui, une fois encore ?

Il continua de se torturer l'esprit en allant rendre visite à Helena, les quelques élèves qu'il croisa ne semblèrent même pas le remarquer trop préoccupés par le bal de la veille. Les filles se racontaient leurs déboires amoureux en reniflant bruyamment tandis que les garçons s'émerveillaient du baiser que leur ami avait réussi à obtenir.

Tom entra dans l'infirmerie qui était - comme à son habitude - calme et silencieuse, Helena était toujours dans son lit. Elle ne semblait pas aller mieux, se pouvait-il qu'elle ne se réveille jamais ? Les Endoloris qu'on lui avait infligés étaient-ils si puissants ?

Malefoy payerait, ce lâche ne savait pas à qui il s'était attaqué. Tom fit demi-tour et traversa la salle dans l'autre sens. Tandis qu'il posait sa main sur la poignée, une voix fluette l'arrêta.

-Tom ?

Le coeur du garçon s'accéléra, il avait eu peur de ne plus entendre sa voix, comment aurait-il pu continuer son année ? Bien sûr, il l'aurait vite oubliée mais elle lui aurait manquée pendant quelque temps.

-Tu es réveillée. Soupira-t-il.

Il la rejoignit et s'assit à côté d'elle, elle semblait si faible, elle était différente. Moins sûr d'elle, moins Helena et plus Sang-de-Bourbe.

-Comment te sens-tu ? Reprit-il.

-J'ai déjà connu pire.

En effet, il y a quelques mois, Voldemort lui-même la torturait pour son plus grand plaisir. Malefoy n'était qu'un amateur, la douleur - bien que douloureuse - était supportable.

-Ne t'inquiète pas, Abraxas ne va pas s'en tirer aussi facilement, je vais de ce pas lui faire ravaler sa victoire !

Le Serpentard se releva et se hâta de quitter la pièce, cependant, la même voix l'arrêta de nouveau.

-Tom, attends !

À contre coeur, le jeune homme revint sur ses pas et retourna auprès de la bleue et bronze.

-Qu'y a-t-il ?

-Tu ne peux pas faire ça, Malefoy sera puni et peut-être même renvoyé, alors ne fait rien. Je t'en prie.

-Tu me demandes de me taire ? De le laisser se pavaner sans rien faire ?

-Oui, Tom. C'est inutile, tu n'as pas besoin de faire ça. Tu n'as rien à prouver à personne. Ce n'est plus toi, tu n'es plus cette personne.

Le jeu du destin (Tom Jedusor)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant