Chapitre 4

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Nous arrivons dans une pièce très éclairée par les nombreuses fenêtres l'entourant. Je ne peux pas m'empêcher de m'approcher de l'une d'elle. La vue est juste... magnifique. Je baisse la tête, et me rends compte qu'on est à plus de 100 étages du sol. Sol que d'ailleurs je ne vois pas.

Mais mes yeux n'ont même pas le temps de briller que je me rappelle la raison de ma venue. Enfin, ce que j'imagine, car personne ne m'a clairement expliqué ce que je viens faire ici. Et la seule chose dont je suis au courant est peu encourageante : « L-les gens qui ont une note supérieure à 95/100 sont emmenés... et ne reviennent jamais... »

Ils me conduisent dans la pièce à côté, non éclairée. Elle n'a pas l'air d'avoir d'utilisation particulière. C'est simplement une salle vide. La seule chose étrange, c'est la couleur des murs verts fluorescents, et le petit carré éclairé au centre de la pièce. Un officiel se place au milieu de ce carré. Il ferme les yeux, et disparaît instantanément. Je suis stupéfaite. Aucun capteur ne s'est posé sur lui. Il a seulement fermé les yeux. Je n'avais jamais vu de technologie semblable.

Un autre disparaît de la même manière, puis un officiel me dit que c'est à moi. Je me place à mon tour. Immédiatement mes yeux fermés, une pression me cloue au sol. Je ne peux plus bouger. Ça ne fait pas vraiment mal, mais c'est insupportable. Puis quand j'ai l'impression que je vais m'évanouir, la pression se dissipe.

J'ouvre craintivement les yeux. Je suis dans ce qui me parait être un salon. Un des officiels discute avec un homme. D'après son costume, je dirais que c'est un haut politicien. Celui-ci se tourne vers moi, et me fait signe de venir.

Nous nous retrouvons face à une énorme porte. Il place son doigt sur un DED – alias Détecteur à Empreinte Digitale – ce qui ouvre la porte. Nous nous retrouvons dans un immense bureau. Une personne que je reconnaitrais entre mille est assis à celui-ci. Il arbore un sourire chaleureux. Le monsieur à mes côtés s'incline devant l'étaniste, autrement appelé le chef du gouvernement. Mes joues se colorent de rouge. Je suis extrêmement gênée. Je m'attendais à tout, sauf à me retrouver devant la personne la plus importante du pays.

- Bonjour, mademoiselle Craig. Vous savez pourquoi vous êtes ici, n'est-ce pas ?

- On ne m'a pas vraiment expliqué...

- C'est à propos de votre note à la cérémonie de répartition par spécialités. Vous êtes très douée, c'est pour quoi nous allons vous faire faire quelques tests dans l'espoir de trouver pourquoi vous êtes au-dessus de la moyenne.

- Pourquoi vous ne me mettez pas dans une spécialité dans le but d'améliorer la qualité de celle-ci ?

- Je vous l'ai dis, pour passer quelques tests.

- Et... une fois que vous aurez trouvé la raison, qu'allez vous en faire ?

- Nous essayerons de l'appliquer à tous nos descendants.

- Mais que sont devenus les autres étudiants qui...

- Mademoiselle, tout ce que vous devez savoir, c'est que vous le faites pour votre nation. Me coupe-t-il d'un ton ferme.

- Vous me demandez de servir de cobaye sans m'expliquer ce que je vais traverser, ni ce que je vais devenir ?

- Si, vous allez passer des tests, puis lorsque nous aurons trouvé la raison, vous serez admise dans une spécialité.

Sans me laisser le temps d'ajouter quelque chose, il fait signe à un homme d'entrer.

- Emmène-là au 121ème étage, puis laisse-là à la réceptionniste. Prends ensuite la pastille violette.

L'homme me prend violemment par le bras. Il me traine sans ménagement dans les couloir.

- Elle sert à quoi la pastille violette ?

- Je ne sais pas.

- Et tu vas la prendre quand même ?

- Bah oui.

- Si c'était un poison, tu la prendrais quand même ?

- Tu peux arrêter de me poser des questions ? Je prendrais la pastille violette, quoi qu'il arrive, quoi que tu me dises.

- D'accord, d'accord. Ne réagis pas comme ça.

Nous prenons un ascenseur, puis une quinzaine d'étages plus tard nous arrivons. Je lui demande entre-temps pourquoi nous n'avons pas pris le carré éclairé, mais il me répond qu'il ne sait pas de quoi je parle. Il me dit aussi d'arrêter de raconter n'importe-quoi, car d'après lui, on ne peut pas se téléporter sans capteurs. Mais je sais très bien ce que j'ai vu. Et je me rappelle encore parfaitement de la sensation de pression au sol. Bref, je ne sais pas si il me ment, ou si il n'en a en en effet jamais entendu parler. Mais il vaut apparemment mieux que je n'en parle plus. Enfin, pas à quelqu'un d'aussi têtu. Pire que moi. Et c'est pourtant rare.

Les portes de l'ascenseur découvrent un étage où le stress est palpable. C'est le moins qu'on puisse dire. De nombreuses personnes courent dans tous les sens, se heurtant sans excuses, ne savant plus donner où de la tête. Quelqu'un qui appelle par ici, d'autres qui se querellent pour une simple bousculade. Cet étage est définissable par bazar, désordre, chaos, fouillis, raffut, pagaille, et j'en passe.

L'homme m'entraine tant bien que mal vers un endroit qui ressemblait autrefois à un bureau. Nous nous faufilons entre les personnes, tout en évitant les coups perdus.

Nous sommes essoufflés lorsqu'une secrétaire nous demande ce que nous faisons ici. Il lui chuchote quelque chose comme projet @, ou plan As. Je n'entends pas très bien à cause de la cohue régnant autour. Toujours est-il que l'homme me laisse en plan au milieu des gens me poussant vers d'autres gens. Et ainsi de suite. Je n'arrive pas à me diriger, ni à contrer la force des adultes remuant dans tous les sens.

A un moment, je sens un bras me tirer avec force. Je reprends difficilement mon souffle, une fois à l'écart de la foule.

Ma sauveuse est une officielle. J'apprends qu'elle s'appelle Amande, et qu'on l'a chargée de me sortir de là, et m'emmener à ma destination finale.

Nous traversons une pièce, puis nous allons dans un couloir amenant à une autre pièce. Et ainsi de suite pendant très longtemps. Trop longtemps, car je ne sens plus mes jambes lorsque nous arrivons.

La pièce est mal éclairée. Je discerne seulement des machines. Et je suis en train de m'habituer à l'obscurité lorsque la lumière éclaire violemment la pièce. Je suis éblouie pendant un moment à cause du brusque changement de luminosité. Moment pendant lequel Amande en profite pour me pousser dans un endroit, que je pense être une cage, car j'entends comme un verrou se fermer.

A peine ai-je eu le temps de m'habituer à la lumière que je me retrouve à nouveau dans le noir.

Je tâte les parois de ma cage. Elles ressemblent étrangement à celle de ma douche. La seule différence est que la cage est plus grande, et carrée. Ou rectangulaire. Je ne sais pas, c'est dur de se rendre compte juste au toucher.

Je me laisse glisser le long de la paroi, et met ma tête entre mes mains. Quelques larmes essayent de franchir mes paupières. Je prends de grande respiration, essayant de les chasser. Sans résultats. Elles ruissellent maintenant le long de mes joues. 


* Désolée pour le retard, j'ai eu des problèmes de wifi😓 J'espère en tout cas que ça vous plait, et je poste la suite le plus vite possible😏 *

Moi, CherylOù les histoires vivent. Découvrez maintenant