Chapitre 1

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15 : 00

Accompagnée du flot d'élèves, je me dirige vers les plateformes de téléportation. Je cherche un écran portant le nom de Cheryl Craig. Chose faite, je me place en face, attendant comme de nombreux étudiants que la connexion se fasse.

Quelques instants plus tard, des fils se placent de part et d'autres de mon crâne. Un bip m'annonce qu'ils ont localisés ma destination, qui s'avère être la salle de sport. Je sens des petits picotements dans tout mon corps. Une sensation étrange, mais à laquelle on s'habitue rapidement. Un clignement d'œil plus tard, je suis arrivée.

Je ne suis apparemment pas la seule à avoir choisi de m'entrainer. La salle est pleine de monde. Principalement des lycéens ayant finit les cours.

Je place mon doigt sur le détecteur à empreinte digital. Une fois mon casier déverrouillé, je prends mes affaires de sport. p, je me précipite vers un tapis de course qui, par chance, se trouve être libre. Je commence à basse vitesse, pour m'échauffer, puis augmente rapidement.

3 4 5 6 7.

J'ai besoin de me vider l'esprit. Ma journée ne s'est pas vraiment bien passée. Après m'être disputée avec Cham, mon meilleur ami, le directeur m'a donné une heure de colle. Tout ça parce que d'après lui, ce n'est pas approprié de crier « Putain mais tu comprends rien !! » en pleine heure d'anglais. La prochaine fois que j'ai besoin de m'expliquer avec Cham, je penserai à le faire pendant la pause. Enfin, ce n'est pas dans mon programme de me disputer avec lui, mais je m'en souviendrais.

Je m'arrête quarante minutes plus tard. Je manque de m'écrouler, et me rattrape à la barre du tapis. Mes battements de cœur résonnent dans ma poitrine, et j'ai du mal à reprendre mon souffle. J'y suis allée un peu fort.

Je rentre chez moi quelques minutes plus tard, n'ayant qu'une envie : me laver. Je me déshabille rapidement, et me presse dans la douche. Je reste quelques minutes sans bouger, profitant seulement de la sensation de l'eau sur ma peau. Je tâte ensuite le bord de l'évier, à la recherche du bouton de commande.

« Mets un chronomètre dans dix secondes » dis-je à l'intention du commandeur.

« 10. 9. 8. » Je ferme les yeux, et penche ma tête en arrière.

« 5. » Je prends une grande respiration.

« 2. 1. » J'ouvre les yeux L'eau me fouette les pupilles, mais je les garde ouvertes. Puis lorsque la douleur devient trop forte, je rabats mes paupières en criant « Stop ! »

« 1 minutes 12 secondes, soit sept secondes de plus qu'hier, Cheryl. » m'annonce le commandeur de sa voix robotique.

Je souris, contente de mes progrès. Lorsque j'ai commencé, trois mois auparavant, je ne tenais même pas cinq secondes.

Puis, propre et décrassée, je sors de la salle de bain.

« Il est quelle heure ? »

« Excusez-moi, je n'ai pas bien compris. »

« Pff. Quelle heure est-il ? »

« 16:53, Cheryl. »

« Merci. A quelle heure arrive Papa ? »

« 17:00, Cheryl. »

Je profite des quelques minutes restantes pour affiner ma tenue et ma coiffure. Je sors une mèche de ma tresse afin de la boucler, et ajuste ma robe.

Fière de moi, j'attends impatiemment mon père. Ce soir, c'est une cérémonie du genre monstrueusement importante. Le genre de truc qu'il ne faut absolument pas manquer : c'est la soirée de répartition par spécialités. Pour faire simple, c'est le résultat de quinze ans de travail acharné, qui va être décisif pour le restant de mes jours. Alors oui, je suis stressée. Alors oui, je tremble comme une folle. Alors oui, je peux m'effondrer d'une minute à l'autre.

- Tu es prête Cheryl ?

Mon père est rentré. Il porte, comme d'habitude, un costume bleu foncé, dédié aux officiels.

- Bien sûr !

- Alors allons-y ! dit-il d'un ton enjoué.

Une estrade a été installée au milieu de la grande place. Il y a énormément de monde. Je me sépare de mon père pour aller retrouver mes amis. Je passe une dizaine de minutes à essayer de me frayer un passage au milieu de cette foule ambulante.

- Cheryl ! Cheryl !

J'essaye de regarder au-dessus des épaules de mes voisins, qui doivent bien faire une tête de plus que moi. Avoir une petite taille n'est pas toujours facile.

- On est là ! Derrière toi !

Suivant ces indications, je me retourne, et aperçois une main qui se tortille dans tous les sens pour attirer mon attention.

- Enfin ! Je ne vous voyais pas !

- Nous si, et ça fait bien dix minutes qu'on te regarde galérer ! s'exclame Meï, toujours aussi démonstrative.

- Je propose qu'on rejoigne les autres élèves, pour ne pas louper le début. Soumet Cham tout en protégeant sa tête pour éviter les coups.

D'un commun accord, nous décidons de les rejoindre. Nous nous présentons à l'entrée destinée aux élèves, et présentons notre badge devant un écran, pour déverrouiller l'entrée.

Lorsque nous arrivons dans la petite pièce consacrée aux futurs travailleurs, une dame nous arrête.

- Vous êtes en retard.

- Et alors, ça vous arrive jamais ? Dit Beverly de son air arrogant qu'elle sait si bien faire.

- Non. Et tu as intérêt à faire comme moi si tu ne veux pas être bannie.

- Bannie ?? Abusez pas non plus ! Bref, vous avez un truc à nous dire ou vous êtes juste venu nous engueuler ?

Jun pose sa main sur le bras de Beverly pour lui faire signe de se calmer. Ce n'est pas le moment de se faire virer de la cérémonie. Mais Beverly n'a jamais été très responsable. Et je crois qu'elle ne se rend pas compte que toutes les décisions qu'elle prend auront une répercussion sur son avenir. Mais laissons la faire, elle déteste qu'on lui dise d'arrêter.

- Jeune fille, arrêtez ce comportement tout de suite si vous ne voulez pas être...

- Elle va se calmer, n'est-ce pas Beverly ? m'empressais-je de dire tout en jetant un regard insistant à mon amie.

Celle-ci me jette un regard noir avant de s'excuser. Hypocritement, car elle n'en pense pas un mot, mais elle s'excuse tout de même.

Puis, lorsque la dame est partie, Beverly marmonne des choses incompréhensibles puis passe rapidement à autre chose en nous entrainant vers le fond de la pièce.

- Attendez... vous voyez Eliad ? Il vient de me faire un clin d'œil ! Je parie n'importe quoi qu'il va venir me parler avant la fin de la journée !

- Beverly, te fais pas d'idée. Ce mec il se tape toute les filles du bâtiment, tu veux quand même pas te rabaisser à Alina et toutes les cruches qui trainent avec elle ? lui demande Cham.

- Non mais là c'est différent. Son regard il était... sincère tu vois... oh, et puis arrête de rire ! On parie un repas au Junny's coffee qu'il va venir me parler avant ce soir, minuit.

- Ok, marché conclu !

Ils se serrent la main, tout deux persuadés qu'ils vont se faire payer leur repas.

La sonnerie significative du début du discours retentit. Toutes les voix s'arrêtent en même temps. La tension est palpable dans la pièce. Nous nous jetons un regard apeuré, puis nous concentrons sur le discours.

Une douleur atroce prend place au creux de mon estomac. Je pourrais fondre en larmes à tout instant, tellement je stresse. J'espère de tout cœur que nous avons réussi.


*** Merci d'avoir lu ! Donnez moi votre avis, et je poste la suite bientôt... ***

Moi, CherylOù les histoires vivent. Découvrez maintenant