9. Puis le jeu reprit

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Je ne comptais plus les jours. J'avais commencé par accepter mon sort du jeu. Ils m'ont baisé, souillé, puis ils ont fini par me violer. Me prendre tous les quatre. Eux, ils prenaient leur pied. Ils avaient fait en sorte que je ne devienne jamais dominant.

L'une des règles est aussi qu'aucun joueur n'a le droit de transgresser le règlement du jeu. Je suis déjà tombé sur une case "Bagarre". Ça s'est très mal terminé. J'ai du voir le directeur de la prison de Trost, un vieux rabougris mais un fin stratège apparemment: Dot Pixis.
Ce vieux crouton m'a mis un mois de plus. Trois ans et un mois à purger.

La première fois que Angel m'a défoncé sans précaution le derrière, j'ai récolté quarante-cinq euros. Il me restait donc mille trois cent cinquante-cinq euros à gagner.

Après ça, je me suis fait prendre par les quatre en même temps. Chacun m'a donné un gain. Cette fois j'ai eu quatre cent euros.

Donc plus que neuf cent cinquante cinq. Parfois ils ne voulaient pas jouer ou alors certains étaient trop fatigué. Du coup le jeu reprenait trois ou quatre jours plus tard.

La dernière fois, je me suis battu en tombant sur la case "Bagarre", on a parié sur Dario et j'ai perdu contre ce dernier. C'est lui qui a tout empoché.

Après les gardiens ont fouillé ma chambre et celle de Dario. Ils ont trouvé des traces de sperme. Ils l'ont relevé et ça m'appartenait. Alors ma peine a encore été prolongée de un mois. Mais j'ai gagné vingt euros pour l'avoir pompé. Plus que neuf cent trente-cinq.

Ça faisait déjà un mois que j'étais enfermée entre ces quatre murs. J'allais souvent à la salle de sport. D'ailleurs, l'entraîneur a remarqué que j'étais souple, que j'avais un bon équilibre et que j'étais plutôt fort.

Je mangeais bien, je dormais bien. C'était confort. Mikasa venait souvent me voir et donnait des nouvelles à Armin pour qu'il ne s'inquiète pas trop.

Aujourd'hui je retournais à la salle de jeu.

"Salut les gars, tout le monde va bien ?"

"Haha, t'es pressé d'avoir tes gains et ta barrer, mais ça va pas être si facile. T'as fait la moitié du jeu." Me dit Samuel.

"Allez à ton tour, Eren." Clama Sasha.

Mon pion était resté à la même place que la dernière fois. Je lançais le dé. Six. Puis l'avançais.

"Se laisser battre à mort." Indiquait la case.

Quoi ?

Ils me regardèrent tous, l'air désolé.

"Pardonne-nous, Eren. Mais c'est le seul moyen de t'en sortir."

Je ne voulais pas. Ils me prirent par les bras et m'entraînèrent au troisième étage dans une salle abandonnée mais toujours ouverte.

Là, ils me balancèrent au sol.

"Allez, Eren. Sois courageux. Et puis, tu sais ça libère un peu ce qu'on ressent nous aussi. On se sacrifie pour toi. Notre argent devient tien. Il faut bien que tu nous serves à quelque chose." Lança froidement Colt.

Il regarda ses camarades, et tous hochèrent la tête.

Le tranchant d'une main s'abbatit sur ma tête. Je le sentis passer, parce que rien que ça, je fermais les yeux en ayant l'impression que j'allais vite m'évanouir.

Puis un poing dans mon ventre. Mon souffle se coupa puis je crachais à terre. Mes jambes flageolaient.

"Je vous en supplie, arrêtez." Parvins-je à articuler.

"Désolé, Eren. On évitera de te tuer, ne t'en fais pas."

"QUOI ?! Urf !"

Cette fois le plat d'une main dans la poitrine. Je tombais à terre. Des coups s'enchaînèrent également dans mon visage.

Je pus sentir un genou dans la joue et La maxilaire gauche. Ça faisait trop mal. Puis un poing dans mon nez. Mon sang gicla au sol.
J'essayais de relever la tête, voir quel air ils arboraient. Et je crus vraiment qu'ils allaient me finir. Leurs visages étaient sombre. Et de mauvaises lueurs luisaient dans leur yeux.

Je ne pourrai vous décrire tout ce qu'ils m'ont fait d'autres. Je ne peux plus parler. Je saigne de partout. J'ai mal. Le dernier coup dans mon ventre fût mou. Et ils appelèrent mon nom. Mais je ne peux vraiment plus bouger.

"Eren ? Eren ? Oï !"

Je tournais mes pupilles pour les regarder.

"Ouf mon Dieu, tu es réveillé."

C'était la voix de Sasha. Elle était venue.

"Ne force pas trop. Tu vas avoir mal pendant quelques jours."

Chacun me déposa une liasse de billets près de mon visage. Et sans rien dire, ils s'en allèrent.

Une heure plus tard, je trouvais le courage de me redresser. Je mis du temps à recouvrir une vision assez nette. Et encore...
Je pris les billets dans mes mains. Il y avait cinq tas.
Le premier comptait soixante-dix euros. Le deuxième quarante euros. Le troisième cent trente euros. Le quatrième, cent cinquante euros et le cinquième deux cent soixante euros. Pourquoi cinq tas ? Sasha m'a aussi payé ? Enfin bref.
Alors...que je calcule...six cents cinquante euros. Plus que deux cent quatre-vingt cinq euros.

Je mis les billets dans la poche fermée de ma chemise. Puis me relevais avec difficulté. Je n'allais pas tarder à avoir des bleus et des ecchymoses. Si ça se trouve, j'allais mourir le jour suivant.

Je partis dans ma chambre et ne ressortis pas pour le dîner.

Ereri/Riren - L'éducateurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant