19. Juste un cas à rééduquer

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J'étais finalement retourné à l'Institut accompagné par Livaï.
Ce dernier m'avait défendu, et j'allais finalement devoir subir une garde rapprochée.
Garde par...LIVAÏ. Comme si je ne m'en doutais pas. Il ne devait certainement rien ressentir pour moi. Ces souvenirs me tracassaient, au fond...

"Pourquoi vous faites ça ?"

"Pour rien."

En fait, il ne devait faire qu'abuser de moi...mais il est celui qui a voulu me sauver, qui a été un amant doux au lit,  et qui m'a défendu au tribunal et à l'Institut. J'aimerais tellement le remercier.
Et tout ce que je peux faire...ou alors tout ce que je sais faire, c'est lui offrir mon corps sur un plateau d'argent.

En fait, est-il possible que j'oublie par ce biais les violences que j'ai subies par Jean et à la prison ?

"Oï, finis de transférer tes affaires dans notre chambre."

J'étais tellement dans mes pensées que l'entendre parler me surpris.

"Tout de suite."

Je finis de ranger mes affaires dans mon sac et me dirigeais vers la chambre à deux lits. L'un était côté fenêtre, l'un était côté mur. On avait une petite salle de bain avec WC inclus dans la pièce.

Je débalais tranquillement mes affaires dans mon côté de l'armoire. J'allais dormir contre le côté mur.

"Dépêche-toi. Réunion dans cinq minutes pour vos cours et les activités."

"Je suis prêt, je vous suis." Fis-je en empilant de façon négligée mes derniers T-shirts.

Livaï porta un regard furieux envers moi.

"Et tu replieras tes affaires en revenant dans la chambre."

Je déglutis. Enfin bref, nous voilà partis vers la salle de réunion. Je m'assis à côté de Livaï. J'étais le seul adolescent à être présent. Les autres étaient apparemment dans leurs chambres ou en quarantaine,
toujours.

Les tables étaient mises de façon a former un carré assez grand pour accueillir le personnel principal.
Les éducateurs, les psys et le directeur.

La réunion se passait bien. Chaque educateur, peu importe sa spécialisation prenait un groupe de jeunes ou alors un seul jeune. Ils décidèrent de nous placer des rendez-vous avec la psychologue et la psychiatre pour certains, les plus torturés, j'imagine.

Arriva l'heure du dîner. Je pris un peu de carrotes râpées en entrée et des épinards pour le plat. Je n'avais pas très faim et je me sentais surtout angoissé par mon séjour au centre.

Je pensais aussi à Mikasa, seule dans notre maison. Et à Armin aussi...et...non. Je dois l'oublier...en fait je ne sais pas...et ce qui c'est passé avec Livaï alors ? Si je n'ai pas pensé a lui c'est que c'est bien fini alors...je suis perdu...je ne sais plus où vont mes sentiments, à qui je dois quelque chose...Jean...Livaï...

"Je vais manger dans la chambre."

"Tu restes là."

"Pourquoi ?"

"Je veux t'avoir à l'oeil. Et moi je veux manger au self."

Je grommelais et me rassis en regardant sur le côté, un air bougond sur le visage. Je finis de manger sans le regarder une seule fois.

"Défais-moi cette mine que tu tires. Ça me saoûles."

"Eh ! Parlez-moi autrement."

Un pied se mit à caresser mes boules sous la table.

Je rougis en serrant les poings.

"N'oublie pas à qui tu parles. Je suis l'éducateur. L'éducateur chef. Tu me dois le respect car tu n'es qu'un cas à rééduquer. Rien de plus."

"Je suis pas votre putain de jouet."

Je me levais et partis débarasser mon plateau avec colère. Ça tombe bien: Gunther, l'éducateur sportif m'a prévu une séance de boxe ce soir.
Seulement, Livaï va devoir me coller encore.

Si seulement il...me voulait un peu...juste un peu.

Ereri/Riren - L'éducateurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant