Ereri/Riren - L'éducateur

24. Amoureux

J'émergeais doucement de ce qui m'avais semblé être un rêve. La lumière était aveuglente, et tout était blanc ou presque. J'étais comme balloté dans un panier confortable...et un homme qui me semblait familier me regardait.

En vérité, une minute de silence total me permit de reprendre mes esprits. J'étais branché à une poche de sang bientôt vide, j'étais couché dans un lit et mon éducateur, Livaï était à mes côtés. Il avait la tête baissé et les poings crispés sur les genoux.

"CRÉTIN !!"

"EEEH ?"

L'instant d'après je reçus une gifle.
Et encore celui d'après, des bras m'enserrèrent.

"Livaï...qu'est-ce qui se passe ?"

"T'es vraiment trop con..."

Il se releva et je pus voir quelques larmes couler sur ses joues. Je les essuyais.

"Qu'est-ce qui s'est passé ?"

"J'en sais trop rien. Mais t'as bien déconné. Qu'est-ce qu'il t'a prit ?"

Je regardais mon bras gauche. Une grosse entaille recousue longeait mon bras.

"Je sais pas...j'étais juste...grave en colère contre elle et contre toi...je m'en voulais aussi...sûrement d'être trop égoïste...et je déprimais tellement depuis que je n'étais plus avec toi, j'en avais marre que tu mettes autant de distance entre nous..."

Il demeura silencieux.

"Tu as dit que tu m'expliquerais. Maintenant que tu en as l'occasion, fais-le."

"Okay...je te l'ai promis...alors...alors par où commencer ?"

Livaï me raconta le pourquoi il en était venu à baiser avec l'autre truc de femme "amoureuse".

"Je te dois des excuses...c'est vrai, quoi. J'ai pas arrêté de faire passer mes sentiments avant les tiens, j'ai pas cherché à comprendre le pourquoi, j'ai..."

Il posa sa main sur ma bouche.

"Arrête de t'en vouloir. Tu veux vraiment tout faire tout seul et je déteste ça. Mais t'as raison. Parfois, t'es vraiment égoïste."

Je baissais les yeux. Je détestais ce genre de remarques alors là, en plus celle de mon crush ça faisait mal aux dents.

"Mais ça m'empêche pas d'avoir de l'affection pour toi." Reprit-il.

Le choc.

"Quoi ? Tu veux dire que tu ne m'aimes pas en vrai ?"

"Je n'ai pas dit ça...mais après ta bêtise...j'aimerais m'assurer que tu sois stable. J'aimerais qu'on me dise que tu n'aies pas de traumat ou de problème psychologique. Et ça, je peux pas le diagnostiquer. Et je veux surtout que tu sortes du centre. Que tu ne retouches plus à la drogue quand tu seras sorti."

"Je te l'ai dit j'ai jamais été un accroc. Je vendais surtout pour avoir du fric."

"C'est mal."

"Je sais."

"..."

"Dis ?"

"Quoi ?"

"Tu veilleras sur moi ? Même quand je serai parti du centre ? Tu voudras être avec moi ? Rester auprès de moi pour toujours ?"

"Eren...je..."

"J'ai enfin trouvé quelqu'un qui était là pour moi, qui a de vrais sentiments pour moi...je veux avoir quelqu'un sur qui je puisse compter et qui peut compter sur moi...je n'y arriverai pas seul..."

Quand la porte de la chambre s'abbatit contre le mur violemment.

Et sa voix. Furieuse. Prononça distinctement:

"Eren. On rentre."

Je la regardais, horrifié.