1- Désastre.

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Jour 1 :

Après avoir longuement tenté de me remonter le moral, c'est une Astrid déterminée à me « soigner », selon ses dires, qui m'ordonna à me joindre à elle au café " Gusto " du centre commercial de la ville, le lendemain. Devant son ton ferme je ne pus qu'accepter.

À peine levée, je me déplace d'un pas traînant vers la salle de bain située à gauche de ma chambre, et à droite de celle de mon frère, Louis, de 2 ans mon aîné. J'appuie sur la poignée et pousse la porte mais celle-ci verrouillée de l'intérieur résiste.

« - T'as bientôt fini ? Je crie à mon frère à travers la cloison. »

Le bruit de la douche me répond ainsi que la voix tonitruante de Louis hurlant so what de Pink. J'esquisse un léger sourire face à la situation. Virilité ? Zérooooo. Je m'appuie contre le mur voisin, la tête contre la façade j'attends.

5 minutes.
10 minutes.
15 minutes.

Mais qu'est-ce qu'il fout bon sang ?

Je me lève rapidement et frappe à la porte, m'activant sur la poignée.

«- LOUIIIISSSSSS OUVREEEEEEEEEEEE ! »

Je continue de m'agiter jusqu'à l'entendre rouspéter, et faire glisser le verrou. Il ouvre la porte et une vague de vapeur d'eau chaude m'entoure. Des relents de shampoing féminin taquine mes narines.

«- Qu'est-ce que tu veux microbe ? Me demande mon frère renfrogné.

- A ton avis mongol ? Je renifle l'air avant d'ajouter, attends mais t'utilises mon shampoing la ?

-  Bah ouais ! Il sent trop bon puis mes cheveux sont vraiment trop doux !

Je le regarde, interloquée. Je le détaille de haut en bas. Vêtu d'un peignoir bleu marine qui laisse entrevoir ses non-muscles, mon frère s'étale sur le visage, devant mes yeux, ma crème pour les jambes. Je pars alors dans un fou rire incontrôlable, sous son œil interrogateur. Pliée en deux, les larmes aux yeux je le vois me fermer la porte au nez, me retrouvant de nouveau en dehors de la salle de bain. Lorsque celle-ci claque, mon euphorie retombe d'un coup. Il n'avait pas osé ?
Je me remémore la scène précédente et pouffe de nouveau. Je retourne dans ma chambre, gaiement, et m'étale de tout mon long sur mon lit en étoile.

Quelques heures plus tard je suis devant le miroir de l'entrée, enfilant mes baskets bleus, et réajustant la longueur de mon short. Je passe ma sacoche sur mon épaule et me dirige vers l'arrêt de bus. Je pianote sur mon téléphone, et envoie un message à Astrid lui signalant que je suis en route. 

Après une vingtaine de minute de trajet, j'arrive au café et m'installe à la terrasse, en face d'une Astrid joyeuse.

« Aaaaah ! Enfin sortie de chez toi ! T'aime hiberner en été toi ? Se moque- t-elle gentiment.

Je lui tire la langue de manière enfantine, tandis qu'elle lache un rire furtif.

«- Quoi qu'il en soit, comment tu vas toi ? Me questionne-t-elle sur un ton compatissent.

Ma joie retombe et mon cœur se sert alors que je pense à ma réponse. Je reprends contenance et lui souffle un "ça va ".
Elle me sourit doucement, puis fouille dans son sac. Elle en sort un calepin avec une couverture marron, et un stylo rose bonbon avec des fausses plumes au bout. Je la vois croiser les jambes sous la table et s'appuyer sur son dossier. Je connais cette posture. Et je la redoute. Je la nomme "Psychoastrid".

« - Très bien ! Alors j'ai cherché touuuute la nuit et j'ai trouvé LA solution. J'ai mis au point une liste de choses à faire pour te soigner, et on va commencer aujourd'hui ! S'exclame-t-elle très sérieuse. »

Mysterious Lover Où les histoires vivent. Découvrez maintenant