Chapitre 9

2 0 0
                                    

Pourtant, il ne put s'empêcher de repenser à cet instant ou Lydia s'était donnée à lui, le matin même, il en ressentait encore une vive émotion. La jeune femme, malgré son inexpérience lui avait fait entièrement confiance, et l'avait véritablement fait découvrir des sensations extraordinaire, et il dut reconnaître qu'ils n'avaient à aucun moment songé à se protéger.

Si jamais elle se retrouvait à attendre un enfant, au moins il était sûr, cette fois qu'il serait le père ! Il avait envie de dire à sa sœur que cette fois, il était convaincu qu'il n'y aurait pas d'erreur, mais presqu'immédiatement, une sourde angoisse s'empara de lui. Et si jamais Marie-Lyse avait raison ? Qu'il était voué à faire les choses à l'envers ? Maîtrisant difficilement le tremblement de ses mains, il crispa les doigts sur le volant, et sa sœur s'en aperçu. Elle comprit alors qu'elle avait touché un point sensible et préféra couper court à la conversation.

Elle posa une main sur l'épaule de David et pressant les doigts sur la veste de son frère, elle lui fit comprendre que quelle que soit la décision qu'il prendrait, elle le soutiendrait.

- Je pense que ... pour la rentrée les mercredi après-midi, je demanderais à Lydia si elle souhaite rester avec nous, se hasarda-t-elle, guettant une réaction détendue de David.

- Pourquoi tu ferais ça ? Si elle décide de ne pas prolonger son contrat, tu en conclurais quoi ? répliqua le jeune homme. Tu cherches à nous mettre à l'épreuve ?

- Non ! se défendit-elle, vivement. J'ai remarqué que les enfants l'aimaient beaucoup. Tim est perturbé, tu sais depuis la séparation de ses parents. Il est plutôt sauvage en général, et Lydia a réussi à l'apprivoiser !

Un franc sourire éclaira le visage de David :

- Il n'y a pas que lui qu'elle a réussi à apprivoiser, rétorqua-t-il !

Ils éclatèrent de rire tous les deux et lorsque Marie-Lyse descendit de la voiture pour rejoindre le quai de la gare elle embrassa chaleureusement son petit frère et s'éloigna le cœur un peu plus léger.

- Nous comptons sur toi pour la sortie à Disneyland ! N'oublie pas ! lança-t-elle avant que la porte coulissante se referme derrière elle.


La nuit venait de tomber sur la petite maison au toit de chaume, lorsqu'un bruit de cavalcade retentit dans le couloir. Un petit coup frappé à la porte de sa chambre réveilla Lydia. La tête de Laureline apparut dans l'entrebâillement. Ses yeux pétillaient autant de fatigue que d'excitation.

- Lydia ! Juliette est sur le point d'avoir son petit, tu veux assister à la naissance ?

Elle portait un jogging bleu marine et des bottes en caoutchouc !

La jeune femme se leva précipitamment et sauta presque aussitôt dans un jean et enfila un sweet-shirt à capuche.

- Ne t'inquiète pas pour les bottes, si tu as des baskets c'est suffisant !

Les deux alliées sortirent dans la cour pour rejoindre David et Jérôme qui se trouvaient déjà dans le box de Juliette.

Un autre homme plus âgé au crâne dégarni et le nez chaussé d'une paire de lunettes en écaille était agenouillé près de la jument, allongée sur la paille. Le travail avait commencé et Juliette était recouverte d'écume. Tout son corps était secoué de spasmes mais elle ne semblait pas souffrir. David, lui caressait les naseaux avec tendresse et lui murmurait des mots d'encouragement. Lydia fut émue de le voir aussi attentif envers l'animal, il semblait aussi épuisé, les yeux rouges de fatigue. Lorsque Lydia entra dans le box, il releva la tête et lui sourit, lui tendant la main pour qu'elle s'agenouille près de lui.

Depuis tant d'annéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant