Chapitre 10

3 0 0
                                    


David avait pu avoir une discussion sérieuse avec ses enfants concernant les insinuations de leurs grands-parents maternels, et des résultats des tests ADN, révélant que David n'était pas leur père. Jonas avait semblé soulagé que le terrible secret qui le minait depuis l'âge de 13 ans, puisse être mis à jour. Et David avait fait promettre à Jonas de ne plus jamais toucher une goutte d'alcool ou une cigarette. Ensuite, ils avaient évoqué Lydia ensemble.

Jonas avait émis quelques doutes quant à la relation que son père entretenait avec la jeune femme, car il craignait surtout de ne plus avoir sa place, ainsi que sa sœur, dans leur couple. David s'était défendu en disant que jamais, même si un bébé se présentait, il ne les abandonnerait lui et Laureline. Et finalement, l'un comme l'autre étaient plutôt ravis de voir leur père refaire sa vie.

Lydia avait la gorge serrée en repensant à ces deux jours passés. Les moments où elle s'était donnée à David, de tout son être, de tout son cœur. Avec la certitude d'un amour partagé. Il lui manquait tellement ! Elle essaya pourtant de ne rien montrer pour ne pas gâcher la sortie des enfants en affichant ses états d'âme.

Lorsque le car arriva pour accueillir les enfants, chacun monta à bord dans le plus grand calme, après avoir déposé leur sac à dos, qui contenait une casquette, des lunettes de soleil un gilet et vêtement en cas de pluie, et une bouteille d'eau, dans un panier.

Au lieu du pique-nique initialement prévu, Marie-Lyse avait choisi de réserver dans une brasserie, un coin tranquille, rassemblant tous les enfants autour d'une même table. Pendant le voyage, Tim s'était immédiatement installé à côté de Lydia, et après avoir consciencieusement attaché sa ceinture de sécurité, il posa sa petite tête sur l'épaule de la jeune femme.

- Tu as l'air triste Lydia ? C'est parce que les vacances sont bientôt terminées ? Tu vas me manquer tu sais ! Peut-être qu'on se reverra si tu restes travailler aux Colibris.

Lydia sentit alors les larmes lui monter aux yeux, touchée par l'affection que lui portait l'enfant. Sa poitrine se souleva, et un sanglot s'étouffa dans sa gorge. Elle s'efforça de le dissimuler mais ses paupières lui brûlaient tellement, qu'elle eut du mal à empêcher les larmes de couler sur ses joues. Tim s'en aperçut et sans dire un mot il glissa sa petite main dans celle de la jeune femme.

- Je te donnerais mon adresse, continua-t-il et comme ça nous pourrons aller à la piscine ensemble.

Devant le mutisme de Lydia, le petit garçon prit dans son sac un petit bracelet tressé, fabriqué de ses mains, lors des séances de bricolage au centre aéré.

- C'est un bracelet brésilien, murmura-t-il en l'attachant au poignet de Lydia. Ça veut dire qu'on est ami pour la vie !

Emue, Lydia déposa un baiser sur la joue lisse et rebondie de Tim, esquissant un petit sourire pour le rassurer. Il ne pouvait pas comprendre les véritables raisons de sa tristesse. Mais grâce à ce petit cadeau, elle était parvenue à retrouver un semblant de calme. Ce n'était uniquement la fin des vacances qui la mettait dans cet état. Elle se pencha vers la petite tête bouclée l'ébouriffa gentiment :

- Tu crois que ta maman serait d'accord ?

- Bien sûr, répliqua le gamin en l'observant de ses grands yeux noirs. Je lui ai dit que c'est grâce à toi que je n'avais plus peur de l'eau et que je savais presque nager, alors elle sait qu'elle peut te faire confiance !

Marie-Lyse était montée la dernière dans le car, précédée de Joachim, le jeune stagiaire, qui remplaçait David durant son absence.

Alors qu'elle passait dans l'allée qui séparait les deux rangées de sièges Marie-Lyse observa Lydia du coin de l'œil, elle fronça les sourcils en remarquant ses yeux rougis, puis pressant la main sur son avant-bras, lui recommanda de prendre ses lunettes de soleil.

Depuis tant d'annéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant