Chapitre 7: Un mois déjà.

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   Un mois s'était écoulé depuis la fête d'halloween. Nous étions donc le 30 novembre.

   Scott était venu à la maison avec sa fiancée Margaret. Lui, sa fiancée, maman et moi mangions ensemble en famille.

   Maman alluma la tv et metta le journal. Un nombre anormal d'enfants et d'adolescents avaient disparus ces dernières semaines. Les âges étaient variés. Tous âgé de quatre à dix sept ans.

"Je suis sûre que c'est la chose qui vit dans les égouts qui les a kidnappé..." Dit Scott.
"La chose qui vit dans les égouts? La même chose que dans l'histoire que tu me racontais quand nous étions enfant?" Lui demandais-je.

   Scott hocha la tête. Je pensais alors à Pennywise. Il vivait dans les égouts... mais je ne pense pas qu'il était capable de s'en prendre à qui que ce soit.

"Derry n'est pas une ville sécurisée..." Dit alors Margaret. "Vous devriez déménager."
"J'ai toujours vécu à Derry." Dit ma mère. "C'est ici que je suis née. Où j'ai rencontré Carl..."
"Qu'il repose en paix." Disions-nous tous en chœur.
"Mes enfants Scott et Amandine sont nés à Derry." Poursuivit ma mère. "J'ai toujours vécu ici et il ne m'est jamais arrivé quelque chose de grave... hormis le décès de Carl."
"Qu'il repose en paix..." Répétions-nous en chœur.

   Ma mère se tut quelques instants avant de continuer à parler.

"Ça n'est pas une histoire de disparitions qui me fera déménager."

   Maman avait raison il ne fallait pas se laisser abattre.

"Mais les disparitions se multiplient..." Insista Margaret. "Scott et moi vivons à New York et je vous assure que c'est beaucoup mieux que Derry et..."
"Je comprend." L'interrompa ma mère. "Mais je ne changerais pas d'avis, je suis navrée Margaret."
"Pas de soucis... mais si jamais vous voulez venir vivre à la maison vous êtes les bienvenues." Lui répondit alors Margaret.

   Je ne les écoutais pas vraiment. Je regardais mon bol de porridge. Je n'aimais pas le porridge. Mais c'était le repas préféré de maman et également celui qu'elle préfère cuisiner alors je me forçais toujours à le manger pour lui faire plaisir.

   Après que nous ayons fini de manger, nous allions nous asseoir dans le salon. Scott souriait à Margaret.

"Dans sept mois nous serons d'heureux et jeunes parents... j'ai tellement hâte ma chérie!" Dit Scott en prenant la main de Margaret.
"Moi aussi j'ai hâte mon amour." Lui répondit-elle en l'embrassant.

   Je roulais des yeux. Trop d'amour tuait l'amour. Ou peut-être étais-je jalouse?

"Et alors, Amandine. As-tu enfin un petit ami?" Me demanda Scott.
"Euh non, pas pour le moment." Lui répondais-je.
"Amandine a un nouveau ami." Ajouta ma mère. "Et je pense que c'est beaucoup plus que ça."

   Je me sentais rougir.

"Maman, ne sois pas ridicule..." Dis-je à ma mère. "Ça ne fait qu'un mois que je le connais."
"Qui est ce nouveau ami?" Demanda Scott.
"Oh je l'ai rencontré dans l'é... dans l'épicerie." Répondais-je à Scott.

   Je n'allais pas dire que je l'avais rencontré dans un égout. Il me prendrait pour une folle. Et il pourrait croire que Penny est la chose de l'égout qui kidnappe les enfants. Et je ne voulais pas qu'il croit ça.

"Dans l'épicerie?" Dit-il. "Ça devait être une rencontre bien sympathoche."
"Et quelle est son nom?" Demanda alors Margaret.
"Il s'appelle Penny." Répondais-je.

   Cet interrogatoire commençait à me mettre assez mal à l'aise.

"Vas-tu nous le présenter un jour?" Demanda ma mère.
"Oh maman tu sais... il est très pris par son travail..." Répondais-je.
"Quelle genre de travail fait-il?" Demanda Scott.
"Il travaille dans un cirque. C'est un clown." Répondais-je.

   Scott eut envie de rire. Mais je pense qu'il se retena par respect. Margaret resta silencieuse et ma mère sourit.

"Pourra-t-il nous faire une séance de jonglage un de ces jours?" Demanda ma mère. "J'ai toujours été fascinée par les jongleurs. Ton père était jongleur, tu sais..."
"Qu'il repose en paix..." Disions-nous une troisième fois.

   Quand on évoque mon père, on dit toujours cela: qu'il repose en paix. C'est une preuve de respect.

   Scott et Margaret retournèrent chez eux. Il n'y avait plus que Maman et moi à la maison.

"Donc il s'appelle Penny?" Demanda ma mère.
"Plus précisément Pennywise." Lui répondais-je. "Penny c'est un surnom..."
"C'est un prénom bien original. Faudra vraiment que tu me le présentes un de ces jours et que tu lui demandes s'il veut jongler aussi. D'accord Amandine?"
"Pas de soucis, maman."

   Ma mère alluma la tv et se mit à regarder son feuilleton "Les Feux de l'Amour" je trouvais cette série complètement nœud-nœud. Une série qui ne parle que d'histoires d'amour? Très peu pour moi.

   J'alla donc dans ma chambre et ouvrit mon journal intime. Depuis que j'avais rencontré Pennywise. Le 21 octobre 2011. J'avais commencé à écrire un journal intime.

"Mercredi 30 novembre 2011,

Aujourd'hui fut une journée assez sympathique. Scott est venu. Sa fiancée était là aussi mais ça n'était pas si déplaisant. Dans sept mois je serais tante et faut dire que j'ai hâte moi aussi. Nous ne savons pas encore le sexe de l'enfant, cependant...

Je n'ai pas vu Pennywise aujourd'hui. Je me demande ce qu'il fait. Je me demande où il est. Sûrement dans l'égout. Ou peut-être a-t-il acheté une maison? Je ne lui ai pas posé la question. La prochaine fois que je le vois faudrait que je lui demande. J'apprécie vraiment Pennywise. Il est drôle et j'aime sa façon de danser. Aussi c'est mon seul ami, le seul qui me fait autant rire... bref je le considère comme mon meilleur ami même si ça ne fait que depuis le 21 octobre que je le connais.

J'ai hâte de le revoir. Demain on est le 1er décembre. J'irais voir l'égout. J'espère qu'il sera là! Voilà cher journal... c'est tout pour aujourd'hui."

   Je finissais d'écrire ma phrase et alla me coucher dans mon lit. Je pensais à Pennywise. Je m'étais dit que le hasard faisait réellement bien les choses.

   Si je n'avais pas eu cet entretien d'embauche le 21 octobre mes documents ne seraient jamais tombés. Je n'aurais sûrement jamais penser à les ramasser et je n'aurais sûrement jamais rencontré Pennywise. Aussi je n'aurais sûrement jamais été à la fête d'halloween. Et je ne serais pas entrain de penser à tout ça actuellement.

   Le hasard était quelque chose... d'assez beau. Comme le destin à vrai dire. Je me suis toujours dit que notre vie était tracée de toute pièce. Comme une pièce de théâtre. Si quelqu'un écrit ma vie, qu'il continue de l'embellir et qu'il ne la ruine jamais. Je souris et finit par m'endormir.

J'espèrai revoir Pennywise demain. Je l'espère. J'y crois. On verra ce que le destin en dira.

Un Amour Qui FlotteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant