Chapitre 3: Recherches.

1.3K 100 96
                                    

   23 octobre 2011, petit matin ensoleillé. Un temps bien curieux pour l'automne. Cela faisait maintenant deux jours que j'avais rencontré ce clown imaginaire dans l'égout.

   Je me demandais si cette histoire était réelle en fin de compte. C'est pour ça que je me suis dit que je devais aller faire des recherches. L'histoire que Scott m'avait raconté dix ans auparavant, cette étrange rencontre d'il y a deux jours... ça ne pouvait pas être une coïncidence et je devais en avoir le cœur net.

   C'est alors que je me suis dit que je devais aller à la bibliothèque. Qui sait, peut-être je trouverais un ouvrage qui pourrait m'aider sur mon problème. Je ne voulais pas paraître d'une folle. Non. Je ne suis pas folle vous savez.

   Arrivée à la bibliothèque, je suis allée parler à la bibliothécaire.

"Bien le bonjour. Pourrais-je avoir des livres historiques sur la ville de Derry? J'ai toujours voulu savoir comment était la ville autrefois."

   La bibliothécaire me regarda un instant avant de me diriger jusqu'à une étagère remplie de livres aussi poussiéreux les uns que les autres. À croire que personne ne s'était intéressé à les lire depuis au moins trente longues années.

"Merci." Dis-je à la bibliothécaire.

   J'allais m'asseoir à une table et je commençais à lire plusieurs ouvrages sur Derry.
   Derry se trouve dans le Maines... Derry, blablabla, Derry, De-...

   Un article ou plutôt plusieurs articles venaient d'attirer mon attention. Un article parlait des années 1929-1930. Un incendie, allumé par la Légion de la Décence, a ravagé complètement le Quartier noir. En 1957-1958, un petit garçon se prénommant Georgie a été retrouvé mort, mais également d'autres enfants d'âge variés sont décédés. En 1984-1985 nous avons également retrouvés d'autres personnes décédées dans d'étranges conditions. Adrian Mellon et d'autres noms figuraient dans l'ouvrage. Qu'est-ce que cela signifiait?

   Ça me fichait la trousse. Mais je remarquais un détail assez troublants. Tout ces événements macabres se déroulaient... tous les vingt sept ans... est-ce que c'était une coïncidence? Je regardais l'année que nous étions aujourd'hui. 2011.

   Si on rajoute vingt sept années à 1984 nous obtenons bien évidemment... 2011. Un frisson me parcoura le corps. Se pourrait-il que... d'autres événements de ce genre se produisent cette année...? À cette instant je vis une affiche sur le mur.

   Cette affiche... elle présentait un petit garçon qui avait disparu la veille. Ce petit garçon... oh, Seigneur. C'était le même que j'ai vu hier. Celui avec la bicyclette. Celui qui m'avait demandé si j'allais bien et auquel j'avais répondu "oui, oui". Je n'arrivais pas à croire qu'il avait disparu... c'était... étrange.

   Je commençais à attraper des bouffées de chaleur. On aurait pu croire que j'avais la ménopause mais ce n'était pas le cas. Ces articles étaient stressants et ça ne pouvait pas être une simple coïncidence. Ces articles... tous à vingt sept années d'intervalle... et la disparition de ce petit garçon... ce clown dans l'égout...

   Est-ce que le clown avait un rapport avec cette histoire? Est-ce que c'était lui qui avait incendié le Quartier noir en 1930? Est ce que c'est lui qui avait tué le petit Georgie en 1957? Est-ce que c'est lui qui avait tué... Adrian Mellon en 1984? Et est-ce que c'était lui... qui avait kidnappé ou pire encore, tué... le petit garçon à la bicyclette de hier après-midi?

   Tant de question sans réponses... et s'il était réellement le coupable... vu que je l'ai rencontré deux jours auparavant... cela veut-il dire qu'il veut ma peau à moi aussi?

   Silence. Un grand silence dans ma tête. Un silence silencieux. Un silence glaçant. Le stress. Je commençais à réellement stresser. Et à flipper aussi.

"Non, non et non... ce ne peut pas être possible!" Dis-je à voix basse, je ne voulais pas qu'on m'entends et qu'on me prend pour une folle. "Pourquoi est-ce que ce clown voudrait s'en prendre à moi? Ça n'a ni queue ni tête... est-ce parce que je ne réussi à rien dans la vie? Est-ce ma destinée de mourir tuée par un clown ayant du strabisme qui vit dans un égout? S'il compte me tuer, va-t-il me tuer du regard avec ses superbes yeux bleus? Je ne comprend pas... Je ne comprends pas... Je ne... AH."

   À ces instants quelqu'un vint mettre sa main sur mon épaule ce qui me fit crier. Je regardais qui c'était et ce n'était que... ouf. La bibliothécaire.

"Mademoiselle, êtes-vous sûre de bien aller?" Me demanda-t-elle.
"Oui, je vais bien je crois... juste un maux de tête, rien de plus." Lui dis-je.

   Je décidais d'emprunter les ouvrages afin de mieux les étudier chez moi.

   Une fois à ma maison, je m'assis sur mon lit et me mit à lire un peu plus sérieusement les ouvrages.

   C'était fascinant de savoir que tous ces événements se déroulaient tous les vingt sept ans. Mais pourquoi tous les vingt sept ans? Pourquoi pas tous les cinq ans ou tous les dix ans? Pourquoi vingt sept?

   Peut-être cela avait-il un rapport avec le club des vingt sept? Vous savez, ces stars qui sont toutes décédées à l'âge de vingt sept ans. Peut-être que le clown est une âme torturée qui est décédé à l'âge de vingt sept ans. Ça pourrait expliquer pourquoi tous les vingt sept ans et pas tous les cinq ou dix ans. Je ne savais pas quoi réellement y penser.

   C'était vraiment une histoire de tordu. Déjà pour vivre dans un égout faut être tordu. Même une âme torturée ne voudrait pas vivre là-dedans.

   Sans parler de son strabisme. Comment peut-il s'orienter dans l'égout sans porter des lunettes?

   Je ris à cette remarque. Je m'imaginais le clown. Ou plutôt devrais-je dire "Pennywise" (drôle de nom, c'est bien la première fois que je vois quelqu'un qui s'appelle comme ça) se prendre tous les murs des égouts et tomber à plusieurs reprises dans les eaux grises.

   C'était assez écœurant. Je n'aimerais pas tomber dans les eaux grises. Les eaux grises et bien... Je préfère éviter d'en parler sinon je vais sentir la nausée arriver.

   Après avoir lu plusieurs des articles je commençais à être fatiguée. On était le soir. Je regarde ma montre. Ouais, il est vingt deux heure et cinquante huit minutes. Une heure idéal pour aller dormir.

   Mais cette nuit, j'ai eu eu mal à dormir. Je n'ai pas arrêté de penser au clown... aux gens tués... au chiffre vingt sept... tout ça était assez perturbant. J'avais envie d'avoir des réponses à mes questions. Mais hors de question de retourner à l'égout comme hier. Demain c'est lundi. Comment pourrais-je parler à nouveau à ce clown? Je ne sais pas...

  À ces instants je m'étais endormie... Je ne savais pas du tout ce qui se passerait demain. Mais une chose est certaine. Je n'étais pas prête de l'oublier de si tôt.

Un Amour Qui FlotteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant