Une française à Londres - Chapitre 3

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  Dring ! Dring ! Dring ! Dring !

  J'ouvre un oeil. Ouch, la lumière. Qui aurait dit que Londres soit aussi ensoleillé ? Je cherche à tâtons le bouton off de mon radio-réveil pour ne pas réveiller Alicia et Jane. Se réveiller avec Up All Night des One Direction, rien de mieux pour bien commencer la journée !

  Je me lève et vais directement dans la salle de bain. Woah. Je ne suis vraiment pas du matin, moi. J'ai le teint jauni, mes cheveux sont ternes et en bataille, j'ai d'énormes poches sous les yeux.. en un mot : je ne suis pas franchement sortable. Je ne sais pas pourquoi j'ai mis mon réveil, hier soir. Après tout, je ne commence que lundi. Et nous ne sommes que samedi. Mais bon. Il faut que je me fasse à mes nouvelles horaires ! Allez hop, sous la douche un bon quart d'heure afin de se redonner visage humain parce que là, je ressemble clairement à un vampire qui ne se serait rien mis sous la dent depuis plusieurs semaines...

  Cela fait, je retourne dans ma chambre et enfile rapidement un jean slim clair, un gros pull en laine crème ( gracieusement offert par maman pour mon départ ) et des bottes fourrées claires. C'est vrai qu'il ne fait pas très chaud, même si le soleil a décidé de montrer ses jolis rayons. Je regarde l'heure. 7h45. Je sais ce que je vais faire.

  Je descends doucement les marches jusqu'à la cuisine. Toute la maison est endormie. Parfait. J'ouvre les placards à la recherche d'un peu de farine, ne mets pas très longtemps à la trouver. Par contre, petit soucis : il ne reste que deux oeufs. Deux oeufs pour cinq, ça ne fait pas vraiment beaucoup. Ne reste qu'une solution. Aller en chercher à l'épicerie du coin. Génial, d'après le prospectus placardé sur le frigo, il y en a une pas très loin. J'y serais en dix minutes à pieds.

  Je fouille dans ma poche arrière. Huit livres sterling. Dieu merci maman, qui a pensé à ma place à faire changer l'unité de ma monnaie. Je quitte la maison sans bruit et prends le chemin de l'épicerie.

  Londres dort. Les rues sont presque désertes, excepté cette jolie petite mamie qui promène son chien. 

  Je n'ai pas trop de mal à trouver l'épicerie de la rue. J'entre.

  Le vendeur ( un jeune homme tout à fait charmant ) me fait un sourire immense. Je le salue et me met en quête d'oeufs. J'en prends d'avance, histoire que Jenna ne tombe pas en panne si elle veut cuisiner. Je sors du rayon.

  Mon coeur s'arrête.

  Il est là. Là, dans la même épicerie que moi, à 8h du matin. Un bonnet sur la tête et des lunettes de soleil sur le nez, mais là.

  Harry Edward Styles.

  Je manque de faire tomber mes oeufs. OMFG. OMFG. Qu'est-ce qu'il fait... ah d'accord, il vient chercher du lait. Il enlève ses lunettes de soleil et me regarde. Je rougis. Il faut que je sorte de là où je vais me mettre à hurler. Je lui lance un sourire gêné et le contourne avant que la Directioner qui sommeille en moi ne se jette à ses genoux. Je rejoins le comptoir.

  " - Bonjour, je marmonne. "

  Le vendeur, Dave, d'après son badge, me fixe.

  " - Est-ce que ça va ? "

  Je lève les yeux vers lui.

  " - Tu es au courant qu'Harry Styles est dans ta boutique ? "

  Il me regarde, regarde derrière moi, puis me re-regarde.

  " - Harry ? Oui, je le connais bien. Il vient souvent quand il n'y a plus de lait chez lui. "

  OMFG. OMFG. OMFG. Harry Styles. Harry Styles.

  " - Ah oui, ça fera deux livres au fait. "

  Je lui tends ma monnaie et jette un coup d'oeil derrière moi. Je manque de pousser un cri strident. IL. EST. JUSTE. DERRIERE. MOI. Il me sourit. Je retiens ma respiration et me fait violence pour ne pas lui demander un autographe. Je pense que ça l'énerverait de bon matin. Je remercie Dave et sort rapidement de l'épicerie. Une fois dehors, j'inspire un grand coup. Je n'ai pas rêvé. Je viens bien de rencontrer Harry Styles, des One Direction. OMFG. Il faut que je m'allonge.

  Je respire profondément pour retrouver mon calme. Puis je reprends ma route, les jambes en coton, les oeufs serrés contre ma poitrine.

Une française à Londres - Le jour où ma vie a basculéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant