Une française à Londres - Le jour où ma vie a basculé

Une française à Londres - Chapitre 12

  Nous sommes assis sur le canapé du salon, Harry, maman et moi. Je n'arrive pas vraiment à croire qu'il a fait tout ce chemin juste pour me retrouver. C'est tellement adorable de sa part ! J'ai envie de l'embrasser pour lui dire à quel point je l'aime, et tout ce que je ressens pour lui, mais comme maman est dans la pièce, j'évite. Je lui tiens juste la main, très fort, pour être sûre qu'il ne va pas disparaître si je relâche un peu la pression. Maman et moi parlons anglais, c'est donc beaucoup plus facile pour Harry qui ne maîtrise pas du tout la langue française. Maman commence à m'expliquer leur plan ( exécuté dans MON dos ) :

  " - Lorsque tu es revenue, tu semblais... complètement morte. Je veux dire... tu avais perdu toute ta joie de vivre, tout ce qui te caractérisait était... comme resté à Londres. Et ça me faisait mal de te voir dans cet état. Tu ne riais plus, ne mangeais plus correctement.. j'ai vraiment cru que tu allais te laisser aller jusqu'à mourir, chérie. J'ai vraiment eu peur..

    - C'est là qu'elle m'a appelé, intervient Harry.

    - J'ai fouillé dans ton téléphone, en fait, continue maman avec un air coupable. J'ai trouvé son numéro et je l'ai appelé depuis le fix de la maison. En fait, j'avais peur qu'il ne décroche pas en voyant que c'était toi...

    - Ce qui était faux, d'ailleurs, coupe Hazza. J'aurais sauté sur mon téléphone pour entendre ta voix. "

  Je souris et dessine des cercles tendres sur le dessus de sa main avec mon pouce.

  " - Bref, reprend ma mère, je lui ai expliqué la situation. Je lui ai dit que tu ne te remettais pas de votre séparation, que j'avais vraiment peur pour toi. Que je pensais qu'il était le seul à pouvoir te " guérir ". Alors je lui ai demandé de venir en France. Et il n'a pas hésité une seconde. C'est là qu'il a suggéré l'idée que tu ailles vivre avec lui en Angleterre. "

  J'ouvre la bouche mais aucun son de sort de ma gorge. Je regarde Harry, puis maman, puis Harry encore.

  " - Pardon ? 

   - J'ai commencé à déposer des dossiers dans des universités de Londres, chérie, répond maman en prenant ma main libre. Tu as été accepté dans deux d'entre elles, en réalité.

   - Tu viendrais vivre avec moi. Je veux dire, juste avec moi. J'ai trouvé un autre appartemment au nord de Londres, continue Harry. Enfin... sauf si tu ne veux pas. "

  Il me sourit de ce sourire qui fait fondre mon coeur à chaque fois.

  " - Maman, je ne suis même pas majeur, dis-je.

    - Gabrielle, ton anniversaire est dans dix jours. Tu as dix-huit ans dans dix jours, chérie. "

   Je fronçe les sourcils. On sera déjà le 18 août dans dix jours ? OMG, je n'ai rien vu venir. 

  " - Et tu serais prête à me laisser partir en Angleterre, maman ? je demande. "

  Ma mère me sourit.

  " - Tu ne seras heureuse que là-bas, avec lui. Je préfère te voir moins souvent et savoir que tu es heureuse et épanouie. En plus, tu parles très bien anglais, chérie. Cette nouvelle vie ne t'en serait que profitable. "

  Je ne sais pas quoi dire. Je vais vivre en Angleterre avec mon nouveau petit-ami et aller à l'université en septembre. Je me jette au cou de ma mère. Je me mets à pleurer ( je pleure beaucoup, en ce moment ! ). Je ne sais pas vraiment quoi dire à part que je l'aime de tout mon coeur. Je lui promets d'aller la voir au moins un week-end par mois. Harry acquiesçe. Je me tourne vers lui :

  " - Tu ne seras pas souvent là.. si ? "

  Il me sourit.

  " - Je serais avec toi jusqu'en janvier 2013, chérie. Ensuite, j'ai la tournée mondiale. Mais je te promets que je ferais mon possible pour te voir le plus souvent possible. "

  Je m'assois sur ses genoux et l'embrasse de toutes mes forces ( tant pis pour maman ! ) Cette dernière se lève et nous regarde en souriant.

  " - Tu as de la chance, Harry. Gabi est une cuisinière hors-pair. Qui veut une tasse de thé ? "

  Je crois que je n'ai jamais été aussi heureuse. Après, il se peut toujours qu'Harry me quitte... mais qu'est-ce que j'ai à toujours prévoir le pire, moi ? Pourquoi est-ce que je ne profite jamais de l'instant présent ? Bon sang, Gabi, laisse couler, tu verras bien après !

  Oui. J'ai tout mon temps, après tout..