Une française à Londres - Le jour où ma vie a basculé

Une française à Londres - Chapitre 10

  Le dimanche passe ( avec Harry, pour ma part. ) Puis les semaines...

  Et nous y voilà. Le jour de mon retour en France. La fin du rêve. Au fond de moi, j'espère toujours un peu qu'Harry me dise qu'il m'aime trop pour me laisser partir etc... mais je sais que je ne vis pas au pays des Bisounours et que nous allons retourner à nos petites vies respectives. 

  Je ne veux pas qu'il m'accompagne à la gare. Les adieux, c'est pas mon truc. Je me connais, je vais me mettre à pleurer, je serrai inconsolable et je n'arriverai jamais à partir. C'est pour ça qu'il m'a demandé de le retrouver chez avant l'arrivée de mon train.

  C'est pour ça que je suis là, assise sur son canapé, mes valises à mes pieds. Il ne faut pas que je pleure. Peut-être que je le reverrai un jour ( si maman accepte de me payer un billet pour l'un de leur concert. ) Peut-être qu'il ne m'oubliera jamais complètement. Que je resterai toujours dans un coin de sa mémoire. Oui, je sais, c'est beau de rêver...

  Il vient s'asseoir à côté de moi. Je vois dans ses yeux qu'il est triste. Je lui demande où sont les autres, il me dit qu'ils sont sortis pour nous laisser un peu d'intimité. Je ne parle pas beaucoup. Les secondes s'écoulent lentement, très lentement. Aucun de nous ne prononce un mot. 

  Je lève les yeux vers lui.

  " - Harry ? "

  Il me regarde. Un éclat brille sur sa joue. Oh non. Si tu pleures, je vais aussi pleurer.

  " - Ne pleure pas, Harry, ne pleure pas... "

  Je le prends dans mes bras. Pourquoi est-ce que les adieux sont toujours si compliqués ? J'ai envie de rester là pour toujours, le serrer dans mes bras pour l'éternité. Malheureusement, je sais que ce n'est pas possible. Il faut que je parte. Tout de suite. Si je ne pars pas maintenant, je ne partirai jamais.

  Je le lâche et plonge mon regard dans le sien. 

  " - Harry. Tu vas reprendre ta vie. Tu vas faire des concerts, écrire des chansons, rendre heureuse chacune de tes fans.. 

    - C'est toi que je veux rendre heureuse, Gabrielle. 

    - Tu sais bien que ce n'est pas possible... 

    - Et pourquoi pas ? "

    On dirait un petit enfant. Il est tellement adorable...

    " - Tu es une popstar, Harry. Et je ne suis que...

    - ... que la fille que j'aime. "

   Et voilà que j'éclate en sanglots. Harry me serre contre lui.

    " - Promets-moi que tu n'oublieras jamais ce que l'on a vécu, me dit-il. "

  Je hoche la tête, la gorge serrée. Je me lève, il m'embrasse. Je le regarde et attrape mes valises. Au moment de passer la porte, je me retourne ( je sais, ça a de faux airs de tragédie... ). Puis, les yeux remplis de larmes, je referme la porte derrière moi.