Une française à Londres - Chapitre 11

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  Trois semaines se sont écoulée depuis que je suis rentrée à Paris. Au début, j'ai vraiment eu du mal. J'étais inconsolable. Harry me manquait vraiment beaucoup, et maman a cru que je tombais en dépression. Elle a cru bon de me faire consulter un psy pour qu'il m'aide à surmonter cette peine de coeur, mais je ne lui en ai pas vraiment laissé l'occasion. Je n'y suis allée qu'une seule fois afin de mettre les choses au clair : je n'ai pas besoin d'aide. Ce qu'Harry et moi avons vécu a été magique et tout, mais je n'ai pas l'intention de le crier sur tous les toits, même s'il n'arrêtait pas de me dire qu'il y avait le secret professionnel qui protégeait le patient. Patient. J'ai l'impression de passer une folle lorsque je prononce ce mot. Je n'ai parlé de tout ça qu'à maman. Même Julie ( qui est pourtant ma meilleure amie ) n'en sait rien. Coup de chance, les échos du magazine ne sont pas arrivés en France. Tout ce qu'il s'est passé en Angleterre reste en Angleterre. 

  Même si trois semaines ont passées depuis qu'Harry et moi nous sommes quittés, j'ai toujours un peu de mal à parler du groupe avec mes amies, qui ne comprennent pas pourquoi d'ailleurs. Je ne peux pas leur raconter, parce que je sens que plus rien ne serait comme avant si je le leur disais. Lorsque je suis arrivée chez moi le jour de mon retour, la première chose que j'ai fait a été d'enlevé tous mes posters du groupe. Je ne sais pas... je trouvais ça bizarre de les garder au mur.. puis j'ai pleuré. Je crois que je n'ai jamais autant pleuré de ma vie. Cette période a été très dure pour moi, et maman a tout fait pour m'aider. Elle n'en a même pas parlé à Max pour être sûre que rien " ne filtre. "

  Bref, je suis retournée à ma petite vie normale d'adolescente de dix-sept ans.

  Il est 16h35. Je rentre à la maison après avoir promené Bobby, le labrador que ma mère m'a offert ( un cadeau de " convalescence " comme elle l'appelle. ) Je sors mes clés. J'ouvre la porte d'entrée. Bobby file vers sa gamelle. Je soupire. J'ai l'impression que quelque chose a changé. C'est très étrange, comme sentiment.

  " - Gabrielle. "

  Je connais cette voix. Je l'aurais reconnue entre mille. Mon coeur se brise en mille morceaux, mes jambes se transforment en coton. Je ne me retourne pas. J'ai trop peur que le rêve se brise. Je ferme les yeux. Les larmes ruissellent sur mes joues, et il règne un silence de mort dans l'entrée. Je ne veux pas bouger. Si je me retourne et qu'il disparaît...

  " - Gabrielle... "

  Des bras enserrent ma taille et me forcent à me retourner. J'ouvre lentement les yeux. C'est plus que ce que mon coeur peut supporter. Ces yeux verts. Ces grands yeux verts qui m'ont tant fait rêver... il est là, dans mon entrée. Il essuie les larmes qui coulent le long de mon visage. 

  " - Qu'est-ce... qu'est-ce que tu fais là.. ? "

  Il ne répond pas. Il me serre dans ses bras de toutes ses forces. Il est revenu. Pour moi...

  " - Je ne peux pas vivre loin de toi, Gabrielle... "

  Ah ! J'ai compris ! Je dois être en train de rêver, en fait. 

  " - C'est ta mère qui m'a appelé, commence-t-il. Elle m'a dit que tu ne parvenais pas à te remettre de notre séparation. Il ne m'en fallait pas plus. J'attendais juste un prétexte pour venir en France et te voir encore une fois. La première sans toi a été vraiment très difficile. Les garçons ont heureusement été là pour moi. Et ils m'ont totalement soutenu lorsque je leur ai raconté ce que je comptais faire. 

    - Ce que tu comptais faire ? Mais pour quoi ?

    - Pour te ramener en Angleterre avec moi. "

Une française à Londres - Le jour où ma vie a basculéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant