Chapitre 7 : premiers contacts

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L'entremondes n'était comparable à rien de ce qu'Ethan connaissait sur Terre. Pas de rue, de champs, d'eau, de maison ou d'immeuble. Les seules structures légèrement familières étaient les tours au loin, qui ne possédaient cependant pas d'ouverture et ressemblaient donc d'avantage à des obélisques géants, tandis que les autres constructions ne lui rappelaient rien de connu. Ces constructions étaient en réalité peu nombreuses par rapport à l'espace qui s'étendait devant Ethan : de larges surfaces vides les séparaient, donnant l'impression de petits îlots perdus dans l'océan.

John mena Ethan droit vers une sphère à l'aspect irrégulière, qui reposait stablement au sol, et dont la hauteur ne dépassait pas leurs épaules. Cette fois-ci, John ne dit pas un mot, mais cligna de l'œil et sourit à Ethan, tout en posant sa main sur la sphère. Instantanément, il disparut. Choqué, Ethan recula d'un pas puis regarda frénétiquement autour de lui, espérant le voir surgir d'un instant à l'autre. Après quelques secondes de stupeur, Ethan dû admettre que John ne reviendrait pas ici, triomphant, tel un magicien lors du grand final.

- Bordel John, c'est pas drôle !

Ethan ne savait pas s'il parlait à lui-même ou si son superviseur pouvait l'entendre d'où il était. Apparemment, la deuxième option était la plus probable, puisqu'Ethan entendit des bruits de pas provenir de derrière lui. Détendu et convaincu que John revenait vers lui, Ethan reprit la parole.

- Franchement, après tout ce que j'ai vu aujourd'hui, je suis un peu déçu. Une simple téléportation, tu aurais pu trouver mieux !

Tout en terminant sa phrase, il se retourna, tout sourire. Son corps se figea alors, et une expression de terreur se dessina rapidement sur son visage. Devant lui ne se trouvait pas John, mais une créature orange foncé, dont la taille dépassait d'un bon mètre celle d'Ethan. Elle possédait deux membres inférieurs ressemblant aux jambes humaines, sauf que la circonférence était au moins double avec un aspect irrégulier, réduisant tout espace entre elles et ne permettant donc que de marcher tout droit. Les pieds, quant à eux avaient l'aspect de deux blocs de bétons aux bords arrondis. Le plus étrange, et le plus effrayant, étant sans doute la partie supérieure de son corps : elle n'était composée que d'un « torse » arrondis et de deux membres supérieurs, très longs, et dont les mains ne possédaient pas de doigt. Pas de tête. Le seul orifice visible était un trou béant, sans dent apparente, située au milieu et sur la partie supérieure du torse.

La créature marchait à pas lents vers Ethan. Elle était à présent à une trentaine de mètres de lui. Il n'avait aucune idée d'où elle était apparue et vu sa taille, c'était impossible qu'il l'ait loupé en arrivant ici.

Ethan recula lentement, sans se retourner, pour avoir le regard focalisé sur la bête. Au fur et à mesure qu'il reculait, la créature semblait s'agiter, en marchant de plus en plus vite, puis en levant les deux bras en l'air. Elle gagnait du terrain, dangereusement, et n'était bientôt plus qu'à une vingtaine de mètres de sa cible. Térrifié, Ethan lui tourna le dos et se mit à courir. C'est alors qu'un rugissement rauque lui souleva le cœur. Le son qui lui parvint aux oreilles était composé d'un ensemble de consonnes misent les unes à côtés des autres et ne ressemblait en rien aux cris que les hommes ou les animaux pouvaient emmètre sur Terre.

- Tssssrrrrrr !

Ethan courut à en perdre haleine, se demandant comment il pouvait ressentir la fatigue alors que son corps reposait tranquillement sur Terre. Mais cette question ne valait pas la peine d'être posée s'il se faisait engloutir par la bouche géante du monstre qui le poursuivait. Lorsqu'il tourna la tête, Ethan se rendit compte qu'il perdait du terrain ; plus que dix mètres les séparaient. En désespoir de cause, Ethan se rua vers l'un des bâtiments, qui était cette fois-ci d'une forme totalement anarchique, espérant trouver refuge à l'intérieur, si intérieur il y avait. La bête, quant à elle, grognait toujours le même son.

Entremondes : l'éluOù les histoires vivent. Découvrez maintenant