Chapitre 3 : L'élu

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La première sensation qui envahit Ethan correspondait à un apaisement profond, cela faisait des mois qu'il ne s'était pas senti aussi serein et libre d'esprit. Toute la tension accumulée avait quitté son corps, comme si son objectif avait été atteint : il était arrivé à destination. Lorsque cette pensée lui traversa l'esprit, une bouffée d'angoisse monta en lui tandis qu'il s'assit et ouvrit les yeux en sursaut. Il était peut-être arrivé, mais il ne savait pas où, ni quand et encore moins comment.

Ethan se trouvait dans une pièce sans fenêtre, qui semblait être, à première vue, constituée d'une armature de bois et d'acier, délimitant un espace total d'une dizaine de mètres carrés. Le long du mur à sa droite reposaient plusieurs armoires les unes à côté des autres, ressemblant à priori à un dressing. A sa gauche se dressait, du sol au plafond, une barrière de verre translucide laissant entrevoir une salle de bain et une toilette. Finalement, en face de lui se trouvait une télé d'une grandeur telle qu'il n'en avait jamais vu, située juste à côté d'une porte en bois. Ethan ne sut déterminer d'où provenait la lumière, mais l'éclairage était harmonieux et suffisant pour pallier à l'absence d'ouverture vers l'extérieur.

Après avoir fait un rapide état des lieux du regard, il resta figé deux longues minutes, tentant vainement de se rappeler comment il avait atterri ici. Il n'arrivait pas à se remémorer un souvenir plus proche que sa sortie de l'hôtel, le soir même où il était arrivé à Genève.

- Bordel qu'est-ce que je fais là ?! lâcha-t-il pour lui-même.

Une chose était sûr, il n'avait pas bu ni consommé une substance qui puisse provoquer une perte de mémoire, du moins pas volontairement. Des idées macabres et angoissantes surgit alors à lui ; avait-il était empoisonné ? Ou pire, enlevé ?

En tachant de garder son calme, Ethan sortit du lit et chercha sa valise ou son sac à dos du regard, sans succès. Il baissa alors ses yeux vers ses jambes et constata qu'il portait les mêmes vêtements dont il se souvint s'être vêtit lors de cette fameuse nuit. Il marcha ensuite silencieusement vers la porte et l'entrouvrit suffisamment pour jeter un regard sur la pièce d'à côté. Elle ressemblait trait pour trait à la précédente, mais équipée autrement : une sorte de salon équipée d'une table et plusieurs chaises, ainsi qu'un espace ressemblant à une cuisine. Après avoir attendu quelques secondes, il considéra que la voie était libre et entra. La pièce était joliment décorée de peintures et de photographies panoramiques, représentants entres autres Londres, New York ou encore Paris, tandis que dans le coin qu'il n'avait pas su voir par la porte entrebâillée se trouvait un espace bureau. Ethan sentait l'angoisse montait en lui, aussi ne prit-il pas la peine de perdre plus de temps et se dirigea immédiatement vers une seconde porte située en face de lui. Tremblant presque, il oublia la discrétion et l'ouvrit directement.

Ce qu'il découvrit de l'autre côté le paralysa pendant plusieurs secondes : un long couloir entièrement fait en verre, autour duquel on apercevait une sorte de grotte. En effet, du sol au plafond se dressaient des pierres grises ou noires visibles grâce à l'éclairage fixé le long des parois. Ainsi, Ethan se trouvait donc sous le sol, ou du moins dans une montagne, et cette information n'aidait en rien pour le calmer, vu sa légère tendance à la claustrophobie. Il marche presqu'inconsciemment droit devant lui, obnubilé par le décor qui se dressait autour de lui et ouvrit mécaniquement la porte au bout du couloir.

Ethan aboutit dans une pièce ronde, immaculée, au moins trois fois plus grande que celle qu'il venait de quitter. Au centre se dressait un cercle formant un comptoir à 360°, dans lequel s'affairaient un homme et une femme, tête baissée sur des fardes remplies à craquer. Tout le long du mur se trouvaient des portes identiques à celle qu'il venait de franchir, à chaque fois séparées d'un espace de deux mètres. En tout, il devait y en avoir une centaine et de nombreuses personnes allaient et venaient de l'une à l'autre. Totalement perdu, Ethan marcha tout droit, et s'adressa aux deux personnes du comptoir :

- Excusez-moi, je ne sais pas du tout où je suis, je ne me souviens pas comment j'ai atterri ici.

Ce fut l'homme qui leva la tête et lui répondit :

- Oh, vous devez êtes Ethan Noulet. Porte 16, allez au bout du couloir, attendez qu'on vous fasse entrer.

- Attendez, comment vous connaissez mon ...

- John vous expliquera tout, allez le voir.

Sur ces mots, l'inconnu lui tourna le dos et reprit ses activités, laissant Ethan bouche bée. Il chercha du regard la porte 16, et comprit rapidement qu'un numéro se trouvait au-dessus de chacune des portes, dans l'ordre croissant. Il tourna la poignée et se retrouva de nouveau dans le même type de couloir qu'il avait traversé il y a quelques minutes.

Ce qui lui arrivait lui paraissait de plus en plus irréel. Comment cet homme qu'il n'avait jamais vu pouvait-il savoir son nom et prénom ? Et cette pièce qu'il venait de quitter... Elle paraissait d'un autre temps. Jamais il n'avait observé cette architecture, ni autant de portes, ni un bâtiment de cette taille sous la roche. Avide de réponse, il marcha d'un pas pressé les 50 mètres du couloir. Il n'eut même pas eu le temps de toquer à la porte qu'une voix provenant de l'autre côté l'invita à rentrer. Ethan déboucha sur un espace où une personne se tenait assit, face à un bureau et deux chaises. L'inconnu devait avoir une soixantaine d'année, il avait les cheveux grisonnants et une courte barbe poivre et sel. Il était habillé d'un élégant costume noir, rendant Ethan presque gêné d'être venu en t-shirt et short. L'homme lui sourit, écarta les bras en guise de bienvenue et prit la parole :

- Ah ! Ethan ! On dirait que la relève est enfin arrivée ! Bienvenue à toi, l'élu !

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Comme d'habitude, j'attend vos avis avec impatience :) 

Entremondes : l'éluOù les histoires vivent. Découvrez maintenant