Chapitre 3

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Jeudi 21 décembre 2017, 00h38. Une migraine pointe le bout de son nez, je m'en vais chercher quelques cachets de paracétamol. Bien que je sais qu'ils ne feront pas effet. Je dois m'y être habituée... (Si seul - OrelSan)

"J'aime dormir. Tu oublies la douleur, les problèmes, le stress, tout, pour un moment."

          Oui c'est encore moi. Presque une heure que j'essaie de dormir, en vain. J'ai l'impression qu'un cymbal monkey (soit, un singe qui joue des cymbales, en anglais) est en train de s'amuser à l'intérieur de mon crâne. Ma tête me fait mal, mes idées commencent à être vagues, mais j'ai l'habitude désormais. Demain, réveil à 6h30... Il me reste déjà moins de six heures de sommeil. Eh oui, ma vie de lycéenne me maintient dans la réalité, mais n'est-ce pas plus mal ? Cela m'impose au moins un rythme de vie, mais je n'aime pas y aller. Pas pour rester dans le coin avant gauche de la classe et passer l'heure à écouter la voix lointaine du professeur et à penser à autre chose. Beaucoup trop de pensées m'occupent en ce moment. Je demeure donc invisible.

          Avant j'étais quelqu'un d'extrêmement optimiste mais depuis quelques temps, cet optimisme s'en va peu à peu. Surement à cause de ce qu'il se passe en ce moment... Je sens que cette année de terminale va être compliquée, non à cause du travail ou des notes mais à cause du facteur émotionnel dû aux choses que je vis. J'espère qu'il reviendra bientôt, je n'aime pas être pessimiste. Bon, parlons d'autre chose... Et si je vous racontais des anecdotes, ma foi très intéressantes, sur mon enfance ?  J'espère que vous ne vous moquerez pas trop de moi, j'ai eu une enfance difficile, ce n'est point ma faute.  

          Donc tout d'abord j'ai appris à marcher vers l'âge de 18 mois, ce qui est disons le, est un peu tard. Puisque qu'un bébé commence à marcher vers l'âge d'un an. Je suis pour l'instant à peu près normale jusqu'au moment où je vous dis que dès que j'ai su marcher, j'ai directement couru. Avant, quand je ne savais pas encore bien marcher, je me déplaçais en trotteur. C'était une très mauvaise idée, je bougeais à toute allure à travers la maison, empruntant les portes, passant dans les couloirs, tournant autour de la table et repartant dans l'autre sens. Fait miraculeux : Je ne me coinçais jamais, je passais entre les portes sans même les effleurer. Je ne sais pas comment j'ai pu être comme cela. A présent, mon trotteur a été remplacé par deux jambes mobiles et pourtant je me prends souvent des portes dans les épaules, les genoux, les pieds ou autre. Je suis ce que l'on peut appeler un véritable boulet. Et dire que j'étais plus douée avec un trotteur...

          On m'a raconté que lorsque j'étais encore un bébé, on me mettait dans un parc pour que je joue tranquillement sans m'échapper. Le but d'un parc est donc qu'un bébé ne puisse pas aller n'importe où. Exact ? Sauf que je n'étais pas n'importe quel bébé, je dois être une descente d'Hulk et d'un renard. Hulk pour la force surhumaine et un renard pour le côté rusé. Vous vous demandez surement pourquoi je dis quelque chose aussi absurde que cela ? Eh bien tout simplement parce que je déplaçais le parc pour le mettre à l'endroit où j'avais envie (nda : j'étais à l'intérieur). 

          Venons aux deux faits dont j'ai un peu honte... Je ne sais pas trop lequel est le pire mais comme ça... Je dirai le premier, je vais donc commencer par lui : je ne m'en rappelais plus jusqu'à ce qu'on me le redise récemment. Mon tonton avait un chat, Chaussette. Elle avait le bout des pattes blanches, ce qui lui faisait comme des chaussettes, d'où son nom. Elle avait eu un accident avec une voiture et avait due se faire amputer d'une patte. Chose qui étonnamment ne l'handicapait pas, elle était très habile, même sur trois pattes. Je vous avoue ce qu'on m'a raconté... Je la trainais par la queue, pauvre chat. Puis Chaussette a eu un second accident de voiture, au même endroit que la fois précédente mais cette fois il lui a été fatal.

          Je ne sais plus quel âge j'avais mais je sais que je savais courir. J'étais chez ma grand mère, dans le salon, debout sur le canapé, mon doudou à la main. C'était une souris. Ma sœur était en face de moi, devant une cheminée, je ne sais plus pour quelle raison mais je voulais lui lancer mon doudou dessus. Sauf qu'au moment où je l'ai lancé, elle s'est décalée et mon doudou est allé droit dans le feu. J'étais toujours debout sur le canapé, regardant ma souris se consumer petit à petit, d'un air ébahi. J'ai du attendre deux ou trois mois avant d'en recevoir un nouveau par le papa Noël. Ces quelques mois ont été très durs pour moi. Mais j'ai survécu.

          Le deuxième était un singe, je l'avais nommé "Doudou" un très joli nom et original qui plus est ! Il avait un petit t-shirt bleu ciel avec une ile déserte et un palmier sans oublier un petit soleil pour rappeler que la vie est belle (nda : la vie est belle est un très beau film que je conseille, il parle de la seconde guerre mondiale. La vie n'est pas si belle que ça...). Je jouais, me bagarrais souvent avec mon cousin qui devait avoir 18 ans à l'époque et mon doudou en a fait les frais. Il a été recousu maintes et maintes fois par mon arrière grand mère. Mais lui je l'ai toujours, j'ai retenu la leçon. "Ne pas balancer de doudou sur sa sœur, en particulier s'il y a une cheminée à proximité".

          Cette fois, je pense que je vais vraiment dormir, mes yeux commencent à se fermer. Il est 1h43... Plus que 4h47 de sommeil. Demain, je dois vraimmmm...



Les mémoires d'une fille banaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant