Les mémoires d'une fille banale

Chapitre 8

Lundi 19 mars, 23h46. Après une longue soirée de fête d'anniversaire. (Alt-J - Breezeblocks)

Comme vous l'aurez surement compris, aujourd'hui c'est mon anniversaire. J'ai 18 ans maintenant ! Ma sœur a préparé un excellent diner, et encore le mot est faible, elle a mis tout ce que j'adore : Préfou, chorizo, st-jacques, riz, crème au curry, ice tea. Mmm... Tant de bonnes choses. Oui, j'ai 18 ans et pour célébrer ma majorité, je n'ai pas bu d'alcool comme la plupart des jeunes l'auraient fait, mais bel et bien de l'ice tea ! N'est-ce pas la meilleure boisson qui existe dans ce monde ? Roxane a aussi pris soin d'inviter mes grands-parents et mes arrière-grands-parents pour manger le gâteau, une tarte au citron meringuée. Quel délice !

Il s'est aussi passé quelque chose d'incroyable aujourd'hui : Nous sommes à la veille du printemps et, ce soir, en sortant du bus, il s'est mis à neiger. Beaucoup de personnes, surtout des adultes à vrai dire, n'aiment pas la neige... Je peux les comprendre, c'est embêtant, ça bloque les routes, les empêche d'aller travailler, il fait froid, etc. Mais je ne suis pas de cet avis, pour moi, la neige, ça a quelque chose de magique, de féérique ; c'est si beau, si doux, ça tombe avec la plus grande grâce et la plus grande délicatesse.

Imaginez. Vous sortez de votre bus, vous avancez pas à pas sur ce chemin verdoyant, des flocons tourbillonnent dans le ciel jusqu'à se poser sur votre tête faisant scintiller vos cheveux. A chaque pas, les flocons se multiplient et grossissent, si bien qu'une fois arrivée devant chez vous, l'herbe verte a laissée place à un désert blanc et vos cheveux sont maintenant maculés d'un fin voile de neige .

N'est pas magnifique ? Vous pouvez ensuite faire des igloos, des bonhommes de neige, et mieux encore, des batailles de boules de neige !

"La logique vous mènera d'un point A à un point B. L'imagination vous emmènera où vous voulez."

Albert Einstein

J 'aime voyager, découvrir le monde, ne pas savoir où aller, me décider au dernier moment et revenir pour mieux repartir. Il y a des jours où je ne voudrais même pas rentrer, jamais. Rester parmi ces paysages sauvages, déserts, colorés, effervescents, magnifiques, magiques. Je veux voir autre chose, me perdre, assouvir ma curiosité, vivre. La curiosité est un vilain défaut mais aussi et surtout, d'après moi, un incroyable atout. C'est une force, elle peut vous mener loin et lorsque vous la combinez à l'imagination, plus rien n'est inaccessible.

J'ai une carte, une carte du monde à gratter, c'est mon petit trésor. Les continents sont en doré et le fond en noir, elle parait bien triste comme ça mais lorsqu'on la gratte, les continents prennent différentes couleurs : bleu, vert, orange, rouge. Mon but est simple : ne plus voir une seule once de doré. Je veux une carte colorée, gaie, joyeuse, lumineuse, comme moi avant. Pour l'instant, il n'y a que quelques pays de grattés : la France, la Tunisie, la Suisse, Hong-Kong, l'Espagne, l'Angleterre et Monaco (Petit pays indépendant, mais bel et bien réel !).

J'avais 4 ans lorsque j'ai pris l'avion avec ma famille pour découvrir un nouveau continent et me poser à Djerba. Bon, je reconnais que ce n'est pas vraiment un nouveau continent puisque c'est une île, mais, c'est une île tunisienne. Nos parents nous avaient laissées, ma sœur et moi dans un centre de vacances ; un évènement m'a marquée plus que tous les autres : Nous faisions une chasse au trésor et la récompense était un Kinder surprise, chaque enfant en avait un mais à cause de la chaleur insoutenable, nous les avions tous récupérés fondus et immangeables. Et vous savez tous très bien qu'on ne plaisante PAS avec le chocolat ! Nous avions aussi visité un zoo ("La ferme aux crocodiles"), monté des chameaux (2 bosses ;), fait quelques petits marchés. Je me souviens avoir acheté un costume de danse orientale et des petits instruments de musique, je ne sais plus le nom.

Je partais en vacances, avec mes parents, ma sœur et des amis à eux. Nous sommes partis 3 ans, lorsque j'avais 5, 6 et 7 ans dans les endroits respectifs : Sainte-Maxime, l'île de Ré et la Bretagne. Je n'ai pas beaucoup d''anecdotes parce que j'étais petite mais pour Sainte-Maxime, ma frange était coupée (voir chapitre 2) et j'avais un petit livret où je devais coller des autocollants. Pour l'île de Ré, nous avions un grand jardin et il y avait un énorme trou. Petit problème : Nous courions dedans après s'être lavé, quelle bonne idée !

Et pour la Bretagne, c'est ici que je garde les meilleurs souvenirs de ce temps là ; le jardin étaient immense et nous nous amusions à espionner les parents, il y avait un petit bassin avec des libellules, la maison et les plages étaient magnifiques. Nous étions allés dans la forêt de Paimpont, souvent appelée "Forêt de Brocéliande", ma mère m'avait raconté que des fées se cachaient et qu'il fallait donc être très attentif mais elle m'avait également dit que si je collais mon oreille contre un tronc d'arbre je pouvais entendre quelque chose, ils parlaient, ils étaient vivants ! Me voilà donc à écouter un arbre, on peut vraiment tout faire faire à un enfant. C'était qu'un demi mensonge, les arbres sont bien des être-vivants...

Passons à un côté plus sombre de la Bretagne : ma sœur m'avait raconté des "histoires qui font peur". Il était une heure avancée de la nuit, quand elle me parla d'une histoire vraie, d'ailleurs je ne suis même pas sûre que c'en soit vraiment une :

"Un petit garçon rentre de l'école, il est l'heure de dîner. Il va dans la cuisine mais trouve sa mere poignardée, allongée sur le sol, il court donc vers le salon pour voir si son père s'y trouve et malheureusement il est bien là, égorgé. Pris de panique, il monte les marches qui le séparent de sa chambre et de celle de sa soeur. Il fait noir, il s'approche d'elle mais remarque qu'elle a été étranglée par le fil de sa lampe de chevet, quelqu'un arrive derrière lui et l'achève."

Un conte très joyeux et qui aide bien à dormir ! Eh bien, à cause de cela je n'ai pas réussi à m'endormir sur le ventre pendant 3-4 ans. J'avais peur qu'un inconnu psychopathe s'introduise dans ma maison et me poignarde (lâchement) dans le dos. Mais aurais-je eu plus de réflexes en dormant sur le dos ? Ça je ne le saurai jamais, et heureusement !