Chapitre 4

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Vendredi 22 décembre 2017, 18h47. Ordinateur posé sur mon lit, moi, assise par terre. (Say Something - A Great Big World et Christina Aguilera)

          C'est les vacances. Je ne sais pas si je dois ou non me réjouir. Avant, j'aimais les vacances. Je pouvais me coucher tard, me lever tard, faire la fête, faire un break avec les cours... Mais à présent, je ne sais plus. Je ne suis pas d'humeur à m'amuser, j'ai juste besoin d'oublier, de passer à autre chose...

"Il est parfois plus simple de prétendre être heureux que d'expliquer ce qui nous rend triste"

          Au fait, hier était une superbe journée. Après m'être endormie à 1h40 et quelques; m'être réveillée en sursaut, à cause d'un mauvais rêve, 13 minutes avant que mon réveil ne sonne; avoir presque raté mon bus (j'ai du courir derrière); je suis enfin arrivée en cours de français. Or, je déteste cette matière. J'ai continuellement envie de m'endormir pendant ces cours, surtout après cette courte nuit... Je me suis réveillée en entendant les rires des élèves qui, à ma grande surprise, étaient tous tournés vers moi. Je peux vous dire que j'ai passé au mauvais quart d'heure à la fin du cours...

          Oh ! J'avais oublié. En me réveillant, j'avais non seulement vu tous les élèves qui me regardaient, mais également la note d'un DS que la prof venait de rendre. O/20 ? Non ! 1/20, pour l'encre, la feuille et la présence. Et au repas du midi... Tartiflette ! Quel plaisir ! J'ai bu beaucoup d'eau et mangé mon pain. Le reste de ma journée a été plutôt tranquille, j'ai oublié ma blouse pour la physique-chimie et la SVT et j'ai donc été interdite de pratiquer. Vraiment génial, pile pour les matières que je préfère...

           Revenons un peu dans le passé et parlons de quelques croyances populaires. Tout d'abord, le père Noël. Comme tous les enfants, j'ai cru au père Noël. Une histoire un peu tiré par les cheveux mais qui fait que cette période de fête est aussi magique. Quelle personne censée croirait en l'existence d'un être à la longue barbe et aux cheveux blancs, avec un gros ventre et habillé en rouge; qui plus est, d'un être qui serait à la tête d'une armada de lutin, et qui, la nuit du 24 au 25 décembre apporterait des cadeaux aux enfants du monde entier ? Personne ! Et pourtant... Nous sommes conditionnés à croire en l'existence du "papa Noël". Mais n'est ce pas mieux ? Je pense que si, il faut bien assez d'imagination (et quelques mensonges) pour croire en un monde plus beau qu'il ne l'est en réalité.

          A l'école, arrivée en CE2, mes amis commençaient à dire que le père Noël n'existait pas. Je ne voulais pas y croire, c'était impossible. Et puis ma sœur m'avait raconté une histoire que même elle avait cru à l'époque (nda: il est plus simple de croire quelque chose lorsque la personne qui la raconte y croit  elle-même). Je vais vous rapporter ses paroles :

"Une fois, pendant la nuit du 24 au 25, je n'arrivais pas à dormir. Je suis donc descendu en bas et je me suis allongée sur le canapé. Il y avait un calme plat, le sapin était allumé, la crèche illuminée, le verre de lait et les gâteaux étaient toujours sur la table basse, intactes. Puis j'entendis une porte s'ouvrir et quelqu'un avancer dans la maison. Je fermai les yeux, et comptai jusqu'à 10. Mais quand je les rouvris, les cadeaux étaient sous le sapin, toujours clignotant; le verre de lait et le paquet de gâteaux étaient terminés et il n'y avait aucune trace du père Noël".

          Avec cela impossible de ne pas y croire. J'ai appris la triste vérité en CM1, je m'en rappelle comme si c'était hier. Je revenais d'un cours de guitare (oui, je fais de la guitare mais j'en parlerai dans un des chapitres suivants), nous étions en octobre. J'étais assise côté passager. Je lui avait demandé si le père Noël existait réellement car beaucoup de mes camarades disaient que c'était un mensonge. Elle m'avait alors regardée, nous étions bientôt arrivées à la maison et elle m'avait dit qu'il n'existait pas. J'avais fondu en larmes. Je lui en voulais de m'avoir toujours caché la vérité, je lui avais dit qu'elle m'avait menti, que je ne pouvais plus la croire. Je me souviendrai toujours de sa réponse : "Oui, mais c'est un jolie mensonge". Elle avait raison, c'est beau d'y croire. Et maintenant, même si je n'y crois plus, je trouve toujours que c'est une belle période, une période magique et agréable (même sans père Noël).

          Quand nous sommes enfants, il y a aussi Pâques. Je n'y ai pourtant jamais cru, peut-être car il y a trop de variantes d'une famille, d'une région à une autre. Les cloches, les lapins, les cigognes... J'étais perdue avec tout ça. En tout cas, même sans y croire, j'ai toujours cherché les œufs de Pâques dans le jardin ou même une fois dans la maison (quand il pleuvait). Ma sœur et moi les avons cherchés jusqu'à pas plus tard que l'année dernière mais ça ne sera pas le cas cette année... 

          Et enfin, la petite souris. Je ne sais pas si j'y ai vraiment déjà cru ou non. Mais ce que je me rappelle c'est que je posais ma dent enveloppée dans un mouchoir et la nuit, c'était ma mère qui déposait l'argent sous mon oreiller. Le truc c'est que, vers l'âge de 7 ans, j'entendais ma mère monter l'escalier, ouvrir la porte de ma chambre et s'approcher de moi. Je faisais alors semblant de dormir et attendais tranquillement qu'elle ressorte "discrètement" de ma chambre pour regarder ce que "la petite souris" m'avait apporté.

          Bon je vous laisse, ma sœur m'attend pour manger...

Les mémoires d'une fille banaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant