Janet
Ça y est, me voilà de retour dans mon bureau. Cette tenue est ridicule. Au passage, je n'ai jamais compris le délire de se trimbaler avec une casquette quand on garde un intérieur. Ça fait sérieux ? C'est pas mon impression. Et puis, pourquoi ce truc est violet ?! C'est tellement flashy, à quoi ça sert ? Se faire rapidement remarquer par les intrus qui prendront la poudre d'escampette ?Comme s'il y avait des intrus ici, c'est juste un risque supplémentaire pour que les animatroniques me repèrent si je pars en expédition. En plus, la veste gratte. Et puis elle est trop grande. Je mets les mains dans les poches pour les réchauffer un instant et mes doigts rencontrent quelque chose. Je fronce les sourcils et l'extirpe. C'est un de ces badges à bandes adhésives interchangeables qu'on peut mettre sur les uniformes. Comme celui à mon nom que j'arbore en ce moment-même. Sur celui-ci, il est inscrit le nom de Jeremy Fitzgerald. Soit, je le remets dans ma poche intérieure.
Rah, il n'y a rien... rien de compromettant. Évidemment, ce n'était pas ici, il n'y a pas eu de meurtre dans ce restaurant. Rien. Rien. Et ne parlons pas des animatroniques, ils sont tout ce qu'il y a de plus banal. Enfin, si on omet bien entendu que ce sont des robots humanoïdes de formes animales diverses au look plus que douteux et qui se promènent impunément avec très certainement l'idée de mettre fin à mes nuits. Et justement, ils se promènent dans les couloirs mais rien de plus. Pas une trace de sang sur eux, pas un seul signe qu'ils aient pu tuer les enfants de mon quartier. Dire qu'ils auraient mon âge aujourd'hui. Et puis, faites comme si de rien n'était, mais je sais bien qu'au moins l'un d'entre vous, en 87, a mordu un enfant. Vous êtes dangereux, cette idée ne me sortira pas de la tête.
Alors je les surveille, je regarde toutes les caméras, allume les lumières. Parfois, ils se retrouvent tout près et je ferme la porte, parfois juste sous leur nez. De temps en temps, je fais exprès, cela m'amuse. C'est bien la seule chose qui m'amuse pour l'instant. Et ils tambourinent, cognent, s'énervent, puis repartent. Cela m'a permis de voir de près Chica, Freddy et Bonnie que je n'ai pas encore eu la malchance de croiser.
Heureusement que Henry m'appelle de temps en temps car, je dois le confesser... cela me réveille. Avec cette foutue routine, la facilité relative que j'ai à fermer les portes au bon moment en observant ces monstres, j'en oublie presque ma peur et, au vu de mon sommeil tout sauf réparateur de ce matin, il m'arrive de somnoler puis de m'endormir.
Et justement, sans doute en voyant que je ne me débrouille pas trop mal pour l'instant, Henry s'est dit qu'il pouvait s'octroyer une pause, ou aller se coucher. Du moins c'est ce que je me dirais en voyant qu'il est 2h30, qu'il ne m'a pas appelé depuis une demi-heure et que cela fait cinq minutes que je me suis assoupie, affalée sur mon fauteuil, casquette devant les yeux.
Foxy
La caméra clignote, balaye la pièce, s'arrête. Je ne bouge pas d'un pouce. Tout ce que tu peux voir pour le moment est le rideau fermé derrière lequel je me cache. Puis la caméra clignote, balaye la pièce à nouveau... je pointe le bout de mon museau et de mes crocs pointus, elle s'arrête. Puis la caméra me salue encore. Soleil ! Je suis parfaitement immobile. Plus de clignotement. Plus de bruit. Une minute, deux minutes, un quart d'heure... C'est que tu commences à te faire long. Tu m'as oublié ou quoi ? Bon, eh bien puisque c'est comme ça je vais venir te rendre une petite visite. J'espère que les autres n'arriveront pas avant moi, c'est un peu à mon tour de m'amuser. Ou bien... est-ce que l'un des copains t'aurais déjà eue ? Non. Je pense que je t'aurais entendu crier si ça avait été le cas.
À plus tard, Pirate's Cove ! Et bonsoir à toi, Nouveau. Dans les couloirs du Freddy Fazzbear's Pizza, tout est calme. J'aperçois Bonnie au détour d'une porte en train d'essayer de se cacher de la caméra et Chica qui se balade dans la salle des goûters d'anniversaires. Je me demande bien ce qu'est en train de faire Freddy. Pourvu qu'il ne soit pas déjà à ta porte. Et comme pour répondre à ma question, je reconnais sa silhouette au fond du long couloir qui mène jusqu'à toi. Il traîne des pattes, les bras ballants, la tête basse, et me lance un regard qui me ferait sourire si seulement je le pouvais. Alors je le pointe du doigt en forçant un rire pour me moquer de lui. Il a bougé ! Il a bougé ! Maintenant il est obligé de repartir au point de départ.
J'ai donc le champ libre pour venir jusqu'à toi ! Je me presse dans l'obscurité si bien que si tu regardes sur ton écran, tu ne pourras voir qu'une brève silhouette cramoisie se dirigeant vers toi, et c'est ce moment précis que tu choisirais pour me fermer la porte au nez afin que je ne puisse pas t'atteindre. Et pourtant je me rapproche de ta chambre, toujours plus. À chaque seconde qui passe je me sens plus près de toi, je vois la lumière qui devient de plus en plus forte et rien ne se passe... Je ne suis maintenant plus qu'à quelques pas et j'enrage déjà à l'idée de croiser ton regard alors que tu refermes rapidement la porte qui te protège. Mais toujours rien. Pas de bruit de pas, de précipitation, encore moins de porte... J'arrive dans l'encolure et m'apprête à te saluer comme il se doit, mon crochet est prêt, ma gueule est grande ouverte, je bondis ! Soleil !
Mais alors que je suis sur le point de planter mes dents dans ton crâne,je m'arrête brusquement dans mon élan, manquant de peu de te bousculer, et penche la tête sur le côté pour te regarder avec curiosité. Est-ce que... tu dors ? C'est ça ? Tu t'es endormie pendant notre jeu ? Mais oui, tu dors ! Je me penche sur toi, je te regarde sous tous les angles, je ne sais pas vraiment quoi faire. Je n'ai pas l'habitude de me retrouver devant quelqu'un en train de dormir... est-ce que ça compte quand même si je t'arrache la tête maintenant ?
Un détail attire alors mon attention. Alors que j'ai reculé de quelques pas, c'est cette couleur qui attire mon regard et je me sens pris à la fois d'effroi et de colère. Toi aussi tu t'habilles comme lui ? Comme celui qui m'a fait du mal ?! Pourquoi, Nouveau ? Toi aussi tu vas vouloir me plonger dans le noir ? Toi aussi tu veux me faire mal ?! Tu n'es peut-être pas en train de dormir, peut-être que tu veux que je m'approche encore de toi, pour pouvoir m'attraper !
Non ! Jamais ! Plus jamais !
La lueur de mon regard disparaît et je me sens d'humeur à te démembrer avant de te faire connaître la vraie souffrance. Tant pis pour toi, tu n'as que ce que tu mérites ! Et dans un cri distordu j'approche ma gueule pleine de crocs de ton visage avec la ferme intention de l'éclater de toutes mes forces.
VOUS LISEZ
Five Nights for Foxy (FR)
FanfictionC'était en 78, il y a 17 ans, mon petit frère, Nathan, ainsi que trois autres enfants se sont volatilisés, laissant à jamais dans mon cœur la tristesse, le traumatisme et la culpabilité de sa disparition. À mes yeux, notre pizzeria préférée; le Fred...