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Un sourire carnassier se dessine sur mes lèvres. Je ferme les yeux quinze secondes, histoire de remettre à leur place mes globes oculaires un peu trop sortis à mon goût et je me place au milieu d'une rangée de camarades de bagne qui ont déjà amorcé un footing sur place.

Footing, sérieusement! Je viens de me taper à peu près 50 km à courir, qu'ai-je besoin d'un footing simulé pour me mettre en condition.

Bon, 50 km, je charrie un peu. Un kilomètre c'est déjà le bout du monde. Mais j'ai un tempérament assez virulent dès qu'il s'agit de râler, la faute à mes origines pied noir et parisiennes mélangées.

Et oui, on n'est jamais contents, nous autres. Toujours à geindre, quémander, se complaindre. Toujours à en réclamer à Dieu et au Mektoub. Même quand on n'est pas spécialement croyant.

Je fais mine de faire des petites foulées, sans même lever mes pieds du sol. Tout dans la simulation. Je suis déjà en nage, le warrior n'y verra que du feu.

Ah non, mais attends, pas de warrior qui prenne aujourd'hui. Aujourd'hui, le warrior a laissé place à un bouton d'or, gracile et délicat. Seigneur, ce qu'elle est belle.

Mon sourire et mon coeur se remettent d'equerre et rivalisent à qui sera le plus bruyant. Tétanisée par l'idée d'être entendue dans mes verbiages intérieurs, je décolle mes pieds du sol, fronce les sourcils et m'efforce de courir sur place pour donner l'impression que mes semelles et leur impact sont seuls responsables de ma révolution bruyante.

Je penche la tête vers Caro et lui demande : 

_ Qu'est ce qu'il a, Samy?

_ Il s'est blessé au genou à l'entrainement hier.

_ Aïe, il doit douiller

_ C'est clair!

Que le ciel me pardonne mais à cet instant précis, seule la donzelle en noir et rose en face de moi attire mon attention. Elle et le branle-bas de combat au creux de moi.

Un vrai canon, je dis. Un corps de sportive, des épaules finement dessinées, des cheveux blonds mi longs négligemment attachés et dont quelques mèches folles retombaient autour de son visage. Un visage de poupée.

L'espace d'un instant, je veux courir, vraiment cette fois pour m'approcher et la détailler. Des yeux, évidemment. Non mais?!, je vous vois venir. Je disais donc, m'approcher et la détailler, capturer dans mes pupilles la couleur de ses yeux que je ne distingue pas de loin, et toutes les étoiles que je pourrais y cueillir.

Bon, Laura, ta gueule et taffe un peu. A peine le temps de me ressaisir que la beauté blonde face à moi me met un skeud de taré. Elle m'affiche devant tout le monde et je me sens le visage devenir aussi éhonté qu'est rose sa tunique de danseuse jazz.

_ T'es où, la miss?  On a changé d'exo deux fois et tu cours toujours sur place. J'sais pas où t'es mais t'es pas avec moi.

Putain de merde de course à pied. Et puis d'abord, je suis avec toi. Peut être trop d'ailleurs. Mais je te le dirai pas...

A tes ordres, coach ! (Romance FxF)  (SOUS CONTRAT D'EDITION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant