The Guardian Club

Retour à la vie réelle

Le lendemain matin, Morgane avait dû aller réveiller chacun de ses invités pour les forcer à avaler un petit déjeuner bien consistant. Enfin, ce fut seulement Aiden qui se révéla être le plus difficile à éveiller et à faire manger. Ce dernier était aigri, triste, et envoyait chaque personne qui l'approchait dans les roses. Notamment Jean qui était le principal responsable de son chagrin. Même Alexei fit les frais de la colère de son meilleur ami. Tout le monde préféra donc le laisser tranquille et il partit s'isoler devant les tas de terre qu'il avait fait avec son meilleur ami après avoir enterré Marc et sa sœur.

Jean et Christian avait longuement parlé de la mère de ce dernier. En effet, ils allaient dissoudre le gang dès leur retour à Paris, mais il ne serait pas étonnant qu'elle intervienne. Il fallait donc être habile négociateur. Ils finirent par retourner tous les deux seuls au manoir, se sachant immunisé par leur nouveau statut. Là-bas, ils parvinrent rapidement à un accord avec Maria. Elle leur rendait leur liberté, couvrait leurs crimes et en échange ils laissaient le gang tel quel. Ils ne devaient plus interférer dans les histoires de ce dernier et elle n'interférait pas dans leurs vies. Ils devaient faire part de cette décision au reste des membres qui étaient à Paris.C'est pourquoi ils décidèrent de repartir juste après le repas du midi et en informèrent Alexei en rentrant chez Morgane.

Le mannequin, lui, avait justement aidé leur hôte à préparer le déjeuner pendant toute la matinée, surveillant du coin de l'œil son meilleur ami. Il avait réussi à le persuader de rester avec lui dans la cuisine après une lutte acharnée. Ce dernier ruminait ses sombres idées en fixant le vide, serrant les poings dès qu'il sentait les larmes lui monter aux yeux. Il refusait de se confier et le blond avait peur de le laisser seul. Qui sait ce qu'il avait en tête ? Il ne voulait pas perdre son meilleur ami, il était trop important pour lui.

Mais il ne pouvait rien faire pour lutter contre son chagrin. Il savait qu'il aimait beaucoup Marc. C'était peut-être seulement un amour naissant mais il était certain que le voir mourir sous ses yeux alors qu'ils avaient plein de choses à vivre ensemble était traumatisant. Il aimerait lui dire que tout irait bien, mais il savait que c'était faux. Alors, il faisait ce qu'il pouvait pour lui changer les idées, avec ses sourires éclatants et ses blagues, même si ça semblait avoir peu d'effet. Après le retour de Jean et Christian, le repas fut avalé dans le silence. Les quatre hommes partirent ensuite après avoir salué Morgane et l'avoir remerciée de son hospitalité.

La route fut longue. Très longue. Entre le silence et les sanglots, Alexei se sentait coupable de rayonner autant de bonheur. Après tout, Christian était là. Libre. C'est tout ce qu'il voulait et il l'avait obtenu. De plus, il l'aimait. Tout était fait pour qu'il soit heureux. Sauf que cette liberté avait eu un prix, le compagnon de son meilleur ami. Et il s'en voulait terriblement de le lui avoir pris. Mais au fond, ils étaient tous égoïste dans cette histoire. C'était la nature humaine, sûrement. Si ce n'était pas lui qui y était passé, jamais ils ne s'en seraient sortis ou il aurait perdu quelqu'un qu'il aimait... Plongé dans ses pensées, il finit par se blottir contre Christian. Ce dernier le regarda interrogativement en passant son bras autour de ses épaules pour le serrer avec douceur. Les yeux tristes qu'il croisa lui firent aisément comprendre que le jeune homme souffrait malgré lui de la situation. Cependant, ils ne pourraient en parler qu'une fois seuls, ils ne pouvaient risquer d'évoquer le sujet devant Aiden.

Une fois rentrés, Aiden et Alexei se séparèrent des deux cousins pour aller chez le manager. Son adresse était inconnue, elle, et il était hors de question de le laisser seul pour le moment. Les deux chefs, eux, allèrent au quartier général de leur gang. Ils réunirent tous les hommes et annoncèrent la mort du père de Christian mais aussi la décision qu'ils avaient prise avec la mère de ce dernier. La nouvelle fit des vagues parmi les membres du gang entre les partisans des cousins et les partisans de leurs prédécesseurs mais ils respectèrent tous leur décision. Ainsi que l'immunité qui leur avait été allouée à eux et leur entourage. Ce fut un soulagement pour eux. Ils purent rejoindre l'esprit tranquille les deux meilleurs amis.