Je dormais bien au chaud sous ma couette, enfin dormir était un terme plutôt dépassé, disons que je somnolais. J'ai entendu des pas assez lourds et rapides dans le couloir, qui semblaient se rapprocher de ma chambre.
– Clouna, lève toi et viens voir !
– Mmh...
Aucun autre son n'est sorti de ma gorge. Elle a tiré ma couette en dehors de mon lit et étant enroulée à l'intérieur, je suis tombée au sol. Mon idole de sœur était de nature douce. Alors sa réaction m'a surprise. Je venais à peine de me relever qu'elle m'a prit par le bras et m'a tiré en bas des escaliers.
Mes parents étaient dans le salon. Enfin ma mère seulement, mon père devait être enfermé dans son bureau, comme toujours. De toute façon, je n'avais pas spécialement envie de les voir, sûrement par habitude. Et puis, je perdais plus mon temps qu'autre chose à rester avec ma famille. Ce n'était pas vraiment ce que j'appelais une famille mais je faisais avec. On ne pouvait pas tout avoir, certains avaient les liens, d'autres les biens et certains, par chance, avaient les deux. Ce n'était pas mon cas.
Même si depuis que ma sœur aimait Shinichi, nous nous étions un peu rapprochées car désormais elle m'accompagnait souvent aux répétitions. Pour voir son petit ami. Oui, son petit ami car une semaine après son départ, ils s'étaient mis ensemble. Il n'y avait rien de plus blessant mais étant donné qu'elle était heureuse et que c'était une pensée égoïste, je l'ai gardé terrée au fond de moi.
– Clouna.
J'ai dirigeai mon regard vers elle puis vers la fenêtre. En temps normal, j'aurais apprécié ces flocons blancs qui s'échappaient du ciel, mais aujourd'hui, ça avait tendance à plus m'agacer qu'autre chose.
– Ne me dis pas que c'est pour ça que tu m'as réveillé, Kiryuuin ?
– Si !
Elle m'a souri bêtement... Je ne savais pas si elle se rendait compte de la situation. Si demain il neigeait, on ne pourrait pas faire la représentation. Elle se passerait au café après les cours mais est-ce qu'au moins il y aurait cours ?
Je suis montée à toute allure dans ma chambre pour me jeter sur mon portable et envoyer un message à Zero : « Pour demain, comment va-t-on faire ? ».
Je suis restée une dizaine de minutes à attendre une réponse, allongée dans mon lit, le regard vide dirigé vers le ciel sombre. Il ne faisait pas beau, identique à un temps de pluie sauf qu'il n'y avait pas d'eau qui ruisselait dans les rues mais de la neige, recouvrant les toits des bâtiments, les maisons, les trottoirs rendus glissants par le givre et les branches nues des arbres. Aussi, un vent glacial s'imprégnait dans ma chambre dont la fenêtre était ouverte.
J'attendais toujours. Aucune réponse ne parvenait alors je me suis relevée et j'ai allumé mon ordinateur. En attendant que celui-ci ne démarre, j'ai repris mes devoirs et vérifié que je n'avais rien oublié. Une fois terminé, j'ai appuyé sur le lecteur de ma playlist musicale, en commençant par Quiet de the GazettE.
J'étais gelée, sûrement à cause de l'air hivernale qui envahissait la pièce et caressait ma peau mais je n'ai pas fermé ma fenêtre pour autant. La sensation de froid me détendait et remettait mes pensées ainsi que mon esprit en ordre.
J'ai écouté attentivement les paroles depuis le début de la chanson. Je me suis mise à pleurer. Je suis tombée à genoux sur le sol de ma chambre et j'ai enfoui mon visage dans mes mains. Je voulais hurler. Hurler ma douleur. Mais je ne pouvais pas, j'avais l'impression de ne pas en avoir le droit. Le lendemain ferait exactement trois mois qu'il était parti. Depuis, il n'avait donné aucune nouvelle, aucun signe de vie. C'était comme s'il n'avait jamais existé. Mais je ne l'oubliais pas. Surtout, KuroTsuki ne l'oubliait pas.
Je me suis doucement calmée. J'ai décidé d'écouter Stand Up de NoGoD dont la mélodie était plus vivante, cependant cette fois-ci, je n'ai pas prêté attention aux paroles.
Je m'ennuyais alors je me suis mise à esquisser sur un de mes cahiers et quand je m'en suis rendue compte, je l'ai simplement fermé sans prendre la peine de l'effacer. Ça ne servirait à rien. La journée suivante, je dessinerais en cours comme à mon habitude depuis le départ de Ryuu. Alors autant en continuer un entamé.
Vers midi, je suis descendue me préparer un sandwich puis je suis remontée dans ma chambre avec ce qui me servirait de repas. Après avoir terminé mon encas, j'ai répété les chansons de notre future présentation, en chantant mais tout de même d'une voix basse. Auparavant, chanter à haute voix avec mes parents dans le coin était infaisable mais maintenant, j'avais pris l'habitude de le refaire, ne me souciant pas de leur avis. Si mon père avait besoin de silence, il n'avait qu'à s'acheter un bureau dans des locaux.
Au milieu de l'après midi, j'ai enfin reçu une réponse de Zero. Il me demandait de quoi je parlais alors je lui ai répondu : « Il neige et ça risque de continuer. Comment va-t-on faire pour la représentation au bar demain ? On ne peut pas l'annuler. ». Dans les minutes suivantes, il m'a simplement répondu qu'il allait en parler avec les garçons. Vers seize heures, il m'a appelé et m'a expliqué ce qu'ils avaient prévu, me demandant si ça me convenait. Évidemment, je lui ai répondu positivement. Ce n'était pas comme si j'avais quelque chose d'autre à proposer.
Ma soirée a été assez courte : après avoir dîné, je suis directement partie me coucher.
J'étais plutôt stressée pour demain. On ne s'était pas produit sur scène depuis son départ. Et la dernière fois, j'en avais gardé d'assez mauvais souvenirs. Une petite migraine m'a provoqué un froncement de sourcils et quelques larmes. À trop réfléchir, j'ai sombré dans le sommeil avec le dernier souvenir de son visage.
VOUS LISEZ
KuroTsuki (partie 2)
Ficción General(cette histoire n'a rien à voir avec haikyuu) KuroTsuki ... ce groupe, mon groupe où il m'a abandonné comme seule voix. Il m'a demandé de l'attendre, mais son absence m'est insupportable. Il m'a demandé de chanter, mais j'ai envie d'hurler. Il m'a d...