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Mais alors que j'allais redescendre mon regard se posa sur le test qui gisait innocemment sur le tapis de douche. Un sanglot s'échappa de ma gorge et je le jetai sur le miroir en face de moi. Par chance, le petit objet en plastique ne le brisa pas et retomba ridiculement dans le lavabo. Tremblante, tenant à peine sur mes jambes je redescendis à la cuisine. Je pris une éponge et la mouillai. Puis je m'approchais, honteuse, du mur et commençai à nettoyer le lait sur le mur. Lorsque ce fut un peu plus propre, je rassemblai les morceaux de verres et les jetai à la poubelle. La cuisine avait retrouvé un semblant de normalité. La sonnerie de mon téléphone me fit sursauter. Je me ruais dessus pour voir qui était le destinataire et pris une inspiration avant de décrocher en prenant l'air le plus naturel possible.

-Allô ?

-Alors ?

-Tout va bien.

-T'es sûre ?

-Oui oui ne t'inquiète pas. Bon je te laisse j'ai mes pâtes qui brûlent, on se voit demain.

Sans lui laisser le temps de répondre je raccrochai et posai mon téléphone sur la table. Je fixai l'écran en ne pouvant m'empêcher de regretter. « Pourquoi je ne lui ai pas dit putain mais quelle conne ! » Je regardais l'heure sur l'horloge et descendis au garage. Je mis mes bottes, enfilai mon manteau, pris mes clés et partit sans réfléchir. Sur le chemin, mes écouteurs dans les oreilles je ne pus m'empêcher de me poser des questions. Puis passa Le Cordon de Big Flo et Oli. Je m'effondrais en larmes et courus me cacher dans un coin à l'abri des regards indiscrets de ce village perdu. Pourquoi ? Pourquoi moi bordel ? Une erreur. Une seule putain d'erreur.

Je m'essuyais grossièrement les joues trempées de mes larmes et pris sur moi pour continuer à avancer. Je marchais de mon mieux jusqu'à arriver devant sa porte. Je pris une grande inspiration et cognai trois coups contre la lourde porte en bois. Ce fut son père qui m'ouvrit, le sourire aux lèvres. Sourire qui s'évanouit immédiatement lorsqu'il vit mon état. Inquiet, il ne sut quoi me dire et finit simplement par bégayer.

-Tu veux le voir ?

J'hochais la tête faiblement et il disparut dans la maison, me laissant seule sur le perron. Je mis mes mains dans mes poches et serrai les poings pour les faire arrêter de trembler mais je ne sentis que le sang de mon poignet recommencer à couler. Alors que j'allais m'énerver pour la 5e fois de la soirée, je vis la porte s'ouvrir à nouveau. Il apparût dans l'encadrement de la porte en train de finir d'enfiler son manteau, son sac à la main. Sans me regarder, le visage fermé il ferma la porte et se retourna. Lorsqu'il croisa mon regard le sien s'adoucit et il me prit dans ses bras, me serrant fort contre lui. Je fermai les yeux, au chaud dans ses bras j'entendais battre son cœur.


Avortement précoceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant