Chapitre 2

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Vendredi, 21h50.

Lucien se servit une part de pizza. Il était gelé, sûrement à cause de l'averse qui l'avait trempé quelques heures auparavant, à sa sortie du bus. Il s'assit sur le canapé, où sa mère mangeait elle aussi une part de ce plat italien. Son père, lui, était parti au travail depuis une heure.

Lucien engloutit rapidement sa pizza et prétexta le besoin d'aller se coucher. Il se leva, embrassa sa mère, et monta quatre à quatre les marches de l'escalier de sa vielle ferme bretonne.

Arrivé dans sa chambre, l'adolescent eut une pensée pour sa pauvre maman. Malgré le petit mot qu'il laissera sur la table de la cuisine demain matin, il est certain que sa mère remarquera la supercherie de son fils, et cherchera à tout prix à savoir où il se trouve.

Pourvu qu'elle se réveille tard, demain...

Lucien se pencha, et attrapa sa valise. Il se releva, s'assit sur son lit et la posa à coté de lui. Il l'ouvrit et y déposa une photo de sa famille au complet.

Samedi, 1h38.

C'est l'heure. Lucien saisit sa valise. Pour ne pas réveiller sa mère, il la mit sur ses épaules. Il enfila ses chaussures, descendit l'escalier à pas de loup. Une fois en bas, le jeune homme manga rapidement une barre chocolatée, puis ouvrit la porte d'entrée.

Il faisait très froid. Lucien décida de presser le pas. Il avait hâte d'arriver à la petite gare de son village. Arrivé devant la bâtisse, celle-ci était fermée.

C'est normal, à 2 heures moins le quart, il n'y a personne.

Le brun passa par le passage souterrain et rejoignit le seul et unique quai. Il regarda la télévision avec les horaires des trains inscrites dessus.

2h03 : TGV n°1145 : Paris – Roissy – Charles de Gaulle

Rassuré, Lucien s'assit sur un banc le long de la voie. Il avait une boule au ventre.

Quelques minutes plus tard, le train arriva. Le jeune homme fixa le conducteur du train quelques instants, sans doute étonné de voir un adolescent prendre le train à cette heure-ci. Lucien monta dans le train, et s'assit à la place inscrite sur le billet.

Il n'y a personne dans le wagon, et le jeune homme se sentit tout d'un coup très seul. Il mit ses écouteurs, et tenta de ne pas penser à sa famille, même si c'était difficile.

Samedi, 5h50.

Lucien descendit du train. Traînant sa valise, un peu perdu dans cette immense gare, il chercha les panneaux indiquant l'aéroport. Il trouva enfin sa direction.

Le jeune homme n'a jamais pris l'avion. Il a du économiser des mois avant de pouvoir s'offrir le billet de ses rêves, et c'est ravi que le brun s'élança à la recherche de l'endroit où avaient lieu les enregistrements de bagages.

Après une quinzaine de minutes à vagabonder dans l'aéroport, il trouva enfin le lieu qu'il cherchait. Il enregistra sa valise, ainsi que son sac à dos, que l'hôtesse d'Air France qualifia de « bagage à main », et fila vers les contrôles de police.

Arrivé vers la porte, il montra son billet à un employé qui lui scanna et lui souhaita un bon voyage. Lucien avança et se retrouva dans la file d'attente la plus longue qu'il n'avait jamais vu. Des rangées et des rangées de personnes attendaient derrière de petites barrières, comme dans les cinémas.

Le brun n'avait aucune idée de ce qu'il devait faire, et se concentra donc sur les voyageurs devant lui et exécuta les mêmes choses qu'eux. Il enleva sa ceinture, son sac à dos et ses chaussures, les posa sur un tapis roulant et passa dans le portique. Quelques instants plus tard, il récupéra ses affaires.

Tout ira bien (BxB)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant