Chapitre 1 (dernière partie)

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        Nous n'avons pas le temps d'examiner l'endroit. Des balles fusent de toutes parts au moment où je me jette derrière ce qui semble être un bar en bois. Plusieurs projectiles traversent ma cachette pour perforer la cloison dans mon dos. A ma droite, Alex tente tant bien que mal de garder le contrôle de la situation en exterminant le plus d'ennemis avec son 9mm tout en esquivant les innombrables tirs. Les mitraillettes de nos deux nouveaux camarades crachent les balles sans s'arrêter ; et ce n'est que lorsqu'ils lâchent la détente que le calme revient.

        La pièce est en fait une sorte de salle à manger collée à une large cuisine. La table avait été retournée pour servir d'obstacle et les chaises éparpillées sont méconnaissables. Les dossiers sont arrachés et certains pieds cassés se retrouvent à l'autre bout de la salle commune.

        Notre petite équipe aperçoit un étroit escalier derrière un pan de mur. Nous entamons notre ascension lorsque le bruit d'une fusillade parvient à nos oreilles. Elle semble provenir de l'extérieur.

— C'est l'équipe A qui arrive par le nord, nous certifie Alex sans s'arrêter.

        En haut des marches, un joueur défonce une porte adjacente et entreprendre de nous cribler de balles. Il ne put en tirer qu'une dizaine avant d'exploser en un million de fragments pourpres.

— C'était moins lui, soupire mon meilleur ami en se tournant vers nous.

        Son expression devient soudain grave.

— Il est où ton pote ? demande-t-il à la seule personne qui se trouve derrière moi.

        Le porteur du fusil-mitrailleur a l'air aussi étonné que notre leader lorsqu'il s'aperçoit que son ami a disparu. Des polygones rouges tapissent le sol à l'endroit où il se trouvait dix secondes plus tôt. Il secoue la tête et continue de monter les marches sans rien dire.

        Je sais bien que notre compagnon n'est pas vraiment mort. Il s'est certainement réveillé dans le monde réel, a ôté le globus de ses yeux et hurlé à pleins poumons parce qu'il s'est bêtement fait tué. Il pourra rejouer une partie dans quelques temps... mais toutes ses richesses auront disparu...

        Alex emprunte la porte par laquelle était passé notre assaillant. Une gigantesque salle garnie d'obstacles en tout genre nous fait face. Des dizaines de soldats ennemis font feu sur nous. Alex et moi sautons derrière un long canapé tandis que le troisième retourne dans la cage d'escalier. Le vacarme est omniprésent.

        Mon camarade essaie vainement de réduire le nombre de nos ennemis grâce à son revolver mais ces derniers sont trop nombreux. J'aimerais l'aider mais les jeux d'armes à feu ne sont vraiment pas ma tasse de thé. Depuis le début, j'ai toujours dis à Alex que je préfère de très loin les épées.

        Une explosion éventre le sol au centre de la zone de combat, permettant une vue dégagée de l'étage du dessous. On dirait que nos adversaires sont également équipés de grenades à fragmentation. Notre situation ne pouvait pas être plus compliquée...

        Dans la poche de ma cuisse, mon talkie-walkie se met à vibrer et une voix hurle :

Quelle est votre situation là-dedans !?

        C'est le joueur qui tenait un lance-roquettes dans ses mains.

— On se fait allumer ici ! je crie une fois l'item de communication placée devant ma bouche. Des renforts seraient la bienvenue.

Je vous vois depuis le toit voisin... Les FireKillers ont aussi demandé des renforts. Une vingtaine d'unités sont entrées par le passage que vous avez emprunté. Le mieux serait de tout faire sauter.

        Mon cœur fait un bond dans ma poitrine au moment où j'entends ses paroles. Je n'ai pas peur de mourir, j'ai déjà été tué des dizaines de fois dans ce jeu. Et puis, il faut reconnaître qu'il n'a pas tort : c'est la meilleure solution. De toute évidence, Alex, l'autre gars et moi allons mourir. Autant en emporter le plus possible avec nous.

        Un vacarme assourdissant fait trembler le bâtiment dans lequel nous nous trouvons. Mon interlocuteur a certainement dû tirer au rez-de-chaussée de manière à faire s'effondrer le bâtiment. Alex tourne la tête vers la baie vitrée que je n'avais pas remarquée et l'aperçoit depuis le sommet d'une maison. Il se met soudainement à sourire.

— On dirait que c'est terminé cette fois camarade...

— Des regrets ? dis-je en soutenant son regard.

— Aucun, et toi ?

— Je suis très content de t'avoir suivi dans cette mission.

        Tout se met à trembler autour de nous. Des mètres carrés entiers de plafond s'effondrent et réduisent le sol à l'état de poussière. Les murs se fissurent et craquent. En face de nous, certains FireKillers sautent par la fenêtre, privilégiant les dégâts de chutes aux dégâts d'explosion – même si la mort reste inévitable.

— Qui sait... songe Alex en fermant les yeux. On se retrouvera peut-être dans un autre jeu... Un jeu d'épée pour te faire plaisir...

        Je ferme les yeux à mon tour en gardant mon sourire.

        Le sol se disloque sous mes yeux et une sensation de vertige assaille la totalité de mon enveloppe corporelle. Mes bras dansent tels des tentacules dans l'espoir d'attraper quelque chose. En vain.

        Je ne sens pas mon dos s'écraser contre le sable chaud du désert de Saâkmen. Même si la console de jeu est reliée aux cinq sens de mon corps, la gestion de la douleur est réduite au maximum. Seuls de légers picotements peuvent se sentir lors du réveil. Cette pensée me fait l'effet d'une douche froide...

        ... fascinante technologie qui aspire mon hologramme dans le but de me ramener à mon corps réel... 


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    Merci beaucoup d'être arrivé(e)(s) jusque-là. Comme je l'ai dis, n'hésitez pas à commenter, liker, partager... Vous pouvez aussi consulter un extrait de mon premier roman édité (DANS LES TENEBRES) mais aussi lire mes travaux sur les maisons d'édition où j'explique comment augmenter les chances de se faire publier dans une vraie maison d'édition. 

     Je publie chaque lundi et chaque jeudi donc on se retrouve le 23 octobre pour le chapitre suivant.


     À plus tard, amis Wattpadiens ! :D

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