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Introduction - Le portail

Encore une journée ensoleillée où tout le monde est heureux. Comme c'est barbant. Je me fous dans un coin en écoutant ma musique tout en essayant d'ignorer les mouvements de groupe autours de moi. Si je déteste l'école, être avec d'autre gens m'était encore plus insupportable. Surtout quand Alisson est dans les parages.

- Alors (T/p), on se repose ?

Malgré mon casque anti-bruit et la musique à fond, j'entends sa sale voix bourdonner dans mes oreilles. Elle me pousse ce qui me fait basculer un peu sous les ricanements de ses amies. Je soupire en me dissociant de ce moment pour le vivre un peu mieux. Je vois un peu flou et j'entends vaguement ses paroles mais globalement, ça va. Une fois que c'est fini, je me mange une petite claque soit disant sympa et elles s'en vont me laissant sous les regards des autres élèves.

Je lutte contre la gravité et mes jambes faibles pour me relever et partir au dortoir. Sécher les cours est devenu une mauvaise habitude que je ne me prive pas dès qu'un travers m'arrive. Je regarde brièvement mon reflet dans le miroir : « Pathétique », pense-je.

Je choppe une serviette et je fonce à la douche. L'eau refait fonctionner mes muscles engourdis par la peur à tel point que j'en profite pendant un moment.

- J'aimerai tellement être ailleurs..., souffle-je en baissant la tête.

Je pleure un peu, épuisée de ce stress mental constant que je subis depuis un moment, ce qui me permet de relâcher un peu la pression. Je finis par sortir de là avec les yeux rouges et le nez coulant. Je renifle bruyamment en enroulant une serviette assez grande pour que je puisse recouvrir mon corps dedans.

Je me sens pitoyable comme à chaque fois, commençant à fantasmer d'une vie qui ne sera jamais la mienne.

Je rêve d'une vie un peu plus folle, propice à de nouvelles aventures.

Je rêve d'avoir une amitié si solide que je pourrais tout lui confier.

Je rêve de bras pour me réconforter dans ces moments.

Je rêve aussi de mes parents des fois.

Soudain, les murs tremblent et un bruit fort vient me boucher les oreilles. Sous mes yeux grands ouverts, une faille s'ouvre de nul part. Je sens la peur m'envahir pendant que je m'accroche le plus fort possible à ma serviette. Sauf que je me sens de plus en plus attirée vers cette étrange chose. Dans un cri incontrôlé, je ferme les yeux en me fessant engloutir par le trou noir.