Nos parents chéris

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Après des heures à tourner dans mon lit, je finis par me lever pour aller prendre l'air sur le balcon. Je galère à l'ouvrir à cause de la vieille poignée. Quand j'y arrive enfin, l'air frais pénètre dans la pièce. J'enfile juste le haut d'une tunique et je sors avant de prends une grande inspiration. En regardant la prairie à peine éclairée par la lune, je remets en question toute ma vie.

- Tu penses à quoi ?

Je sursaute en essayant de savoir d'où provient la voix.

- Je suis là !

Je tourne la tête vers la droite et je vois Link assit sur le rebord de la fenêtre habillé d'un simple pantalon. Je me sens rougir en me rappelant que je n'ai qu'un haut qui me couvre à peine les fesses. Je rentre de nouveau dans ma chambre, honteuse, pour y enfiler un pantalon.

- (T/p) ?

- Oui ! J'arrive !

Je sors dehors mais Link décide de sauter de sa fenêtre jusqu'à son balcon au même moment. Il atterrit donc sur moi et nous nous étalons au sol lamentablement. Mon crâne tape assez fort contre la pierre pour que je sois étourdie quelques instants. Je sens qu'il est au dessus de moi, tout son poids sur mon torse.

- Link..., souffle-je difficilement, S'il te plait, enlève toi. T'es lourd...

Il se redresse sèchement et me tend sa sa main. Je l'attrape pour me retrouver immédiatement debout.

- Je suis désolé..., dit-il en se grattant la nuque.

- C'est pas grave.

Il me sourit pendant que je m'appuie contre la barrière en revenant à mes pensées.

- J'aurais peut être dû passer par le couloir.

- Non mais c'est bon., rigole-je. On oublie.

Un blanc s'installe mais c'est un silence agréable, où chacun pense à n'importe quoi. Alors que j'allais ouvrir la discussion, il me prend de court :

- Tu pensais à quoi tout à l'heure ?

Je tourne la tête pour le regarder. Ses yeux saphirs brillent à la lumière de la lune argenté.

- A ce qui m'arrive.

- C'est à dire ?, demande-t-il d'un air vraiment intéressé.

- Bah débarquer dans un pays qui m'est complètement inconnu c'est assez... Spéciale ?

- Tu es sûr que tu n'es pas amnésique ?

- Non., dis -je fermement, Je viens juste d'ailleurs.

- Alors d'où ?

- Ce... Ce n'est pas important.

- Et tes parents ne te cherchent pas ?, demande-t-il pour changer de sujet.

- Je ne les ais jamais trop connu. Mon père a disparu et ma mère est morte quand j'avais un ou deux ans.

Je sens un bras musclé s'installer derrière mon cou et Link m'attire contre lui. Complètement paralysée par un nombre de pensée colossal, je me laisse faire en l'écoutant :

- Tu sais, j'ai jamais vu mes parents non plus. Ils ont été tués par des fous apparemment.

Je sens son souffle sur mon oreille droite et ça me rend affreusement nerveuse. Je continue d'observer le paysage en luttant contre mes rougeurs.

- Et j'ai surmonté tout ça., continue-t-il, Je me suis pas laisser faire. Je me suis battu pour mon pays et c'est ça qui m'a permis d'oublier toutes mes misères.

J'allais le prendre dans mes bras pour le remercier de me réconforter mais il rajoute une phrase qui me coupe dans mon élan :

- Heureusement que maintenant tu es avec un beau gosse.

Il passe sa main droite dans ses cheveu en bombant fièrement le torse. Je lève les yeux au ciel en m'enlevant de son bras gauche.

- Non mais je rêve..., grogne-je.

Il reprend son sérieux et me regarde droit dans les yeux.

- De façon, tu sais que tes parents t'aimeront toujours.

- J'espère bien..., rêve-je.

Nous nous replaçons sur la barrière, nos épaules se frôlant. Link grogne un peu, tipotant ses mains avec une légère angoisse.

- Je... Je t'ai dit que j'étais en fuite ?, finit-il par me dire.

- Attend... Quoi ? De qui ?

- De mes responsabilités donc techniquement de la princesse.

- Et tu me dis ça que maintenant ?!, m'exclame-je avec agacement.

- Désolé..., rigole-t-il nerveusement.

- C'est pas marrant., grogne-je.

Je soupire en pensant à tous les ennuis que ça peut me procurer. Je ne connais rien des règles de ce monde et j'apprends par dessus le marché que je suis en fuite. Malgré tout, une question reste vraiment incomprise :

- Pourquoi tu m'as pris avec toi ?

- Personne ne me prenait au sérieux quand je leur disais que je voulais partir. Personne n'a voulu me suivre parce qu'ils avaient trop peur de mourir. Comme tu ne me connaissais pas et que tu es arrivé comme par magique dans ma chambre, j'ai pensé que le hasard faisait bien les choses.

Il laisse un blanc pendant lequel il me regarde mais je fronce tellement les sourcils qu'il continue par peur :

- Tu ne me connaissais pas, chose rare dans les alentours. J'ai en quelque sorte utilisé ta naïveté pour faire vivre mon rêve.

Je reste silencieuse un moment , essayant de trouver mes mots pour ne pas paraître cruelle ou méprisante.

- Tu es un con.

Loupé. Mais il le mérite. Il écarquille les yeux pendant que je continue :

- Mais je suis contente d'être ici malgré le faite que je peux me retrouver dans la merde à chaque instant.

- Je prends l'insulte., dit-il en se dirigeant à l'intérieur.

- Tu vas où ?

- A l'intérieur : j'ai froid. Et puis je suis fatigué.

- C'est vrai qu'il est tard..., souffle-je en observant une dernière fois la lune.

Il me fait une petite tape sur les épaules pour me souhaiter bonne nuit et s'enfuie par la porte mine de rien.

Je me demande brièvement si je ne ferais pas mieux de me barrer mais mon espérance de vie serait bien courte sans lui. J'abonne le projet aussi vite qu'il est venu et je me recouche dans le lit.

La fatigue revient brutalement, s'écrasant sur moi comme une massue ce qui me fait sombrer dans les bras de Morphé.

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