Stretch, ou comment faire le mur

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Red tremblait. Il tentait de cache tant bien que mal Sans du dieu en face de lui, et surtout d'éviter de croiser son regard pour ne pas le croiser plus qu'il semblait déjà l'être. Sa respiration s'affola quand l'ombre s'approcha de lui.

« Tu es... Étrange, mortel, s'étonna le sombre personnage. Tu permets... ? »

Sur ces mots et sans laisser au squelette affolé le temps de répondre, il abattit son immense faux bleue sur lui.

****

Au même moment, un autre squelette finissait lui de se préparer. Il avait troqué son habituel hoodie orange plus que voyant pour une chemise safranée, et avait échangé son short contre un jean noir, et un bonnet rouge couvrait son crâne. Se regardant dans un miroir, il détachait et rattachait presque compulsivement le second bouton de son haut, ne sachant pas comment il devait être. Un comble, puisque son hôte et lui se voyaient depuis pratiquement quatre mois.

Soupirant, tenta de se calmer et la laissa finalement ouverte. Il eut un sourire quelque peu lubrique en se disant que ce serait plus pratique en fin de soirée...

Sautillant presque, il envoya valser ses chaussons et les remplaça par des chaussures noires bien cirées. Un minimum de classe collait à l'occasion, quoiqu'il savait que l'autre aurait accepté n'importe quoi venant de lui, mais aller rendre visite à son Roméo lui donnait des ailes, au point de lui faire oublier sa paresse et sa fainéantise habituelles.

Il jeta un dernier regard au miroir pour vérifier si il n'avait pas oublié quelque chose, un détail, une partie de son costume... Mais non, rien. Il n'aurait pas pu être mieux.

Il passa sur ses épaules une cape noire et sortit dans les couloirs de pierre sombre. Ses pas rapides le menèrent jusqu'à la salle des machines de l'endroit. Ayant entendu dire que l'une d'entre elles était détraquée, il l'évita soigneusement et en alluma une autre. Il pianota quelque secondes sur le clavier et un portail écarlate apparut. Sans hésiter, il passa dedans.

Un tel univers était effrayant pour tous ceux qui le visitaient pour la première fois, mais ses visites régulières lui avait fait apprendre comment s'y prendre avec les habitants. Soit ne pas leur parler, ne pas les toucher, ne pas les regarder, presque faire en sorte qu'ils n'existent pas. D'un autre coté, les-dits habitants s'étaient habitués à voir cet homme encapuchonné apparaître dans la soirée et entrer dans la maison la plus loin dans Snowdin. De plus, ceux qui avaient tenté de l'attaquer s'étaient attirés les foudres de la Garde Royale, et avoir un ennemi d'une telle envergure ne présageait rien de bon.

Il traversa le village enneigé où il avait atterri, et s'arrêta devant la dernière maison. Plutôt grande, c'était la seule à posséder un étage. Des traces de brûlé noircissaient le bois marron par endroit. Des fissures parsemaient la porte et une des fenêtres était recouverte de carton. Un sourire étira ses dents quand il entra sans même s'annoncer.

« Hey...T'es là ? »

Un crane apparut de derrière une porte, un immense sourire aux dents.

« Stretch ! S'enthousiasma l'hôte. Honey, j'ai cru que tu n'arriverais jamais ! »

Stretch pris le temps de fermer la porte avant d'aller poser ses dents sur celles de l'autre. Leur baiser, au début innocent, finit par s'enflammer et ils durent se séparer pour reprendre leur souffle. Mais en attrapant le bras de son compagnon, Stretch remarqua quelque chose d'étrange.

« Un bandage ? Demanda-t-il doucement. Dans quoi tu t'es encore fourré pour être blessé ?

- Bah rien de spécial... Enfin comme d'habitude, surveiller que nettoyer et recalibrer mes pièges, surveiller qu'aucun humain n'entre... Traquer et tuer dans d'atroces souffrances les marchands d'esclave... Libérer leur marchandise... La routine quoi !

- J'ai de gros doutes sur le fait que les derniers points fasse vraiment partie de ton travail de second... Tu te fais blesser et ça sers à quoi ? Ça ne pourra ramener personne...

- Je sais pas moi... C'est du bonus, je libère des gens, je venge mon frère, tout ça tout ça...

- Il en penserait quoi, ton frère si il savait que tu te blessais pour ça ? »

Sachant qu'ils étaient en désaccord à ce niveau, il n'insista pas. Il avait de plus fait un excellent repas et un grand effort pour toute la soirée, elle ne pouvait être que bonne, une dispute viendrait la gâcher, et hors de question pour le terrible Papyrus de ruiner une soirée en compagnie de son amant ! Il se contenta de lui sourire et de l'attirer avec lui à table, où il avait déjà disposé des verres de vin. Leur soirée pouvait commencer.

Ce ne fut que tard dans la matinée que Stretch ne rentra. Ne prenant même pas le temps d'aller déjeuner, il se téléporta directement dans sa chambre pour aller rattraper les heures de sommeil perdues cette nuit là.

And... What's next, Partner ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant