Seul ?

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L'enfant était assis en position fœtale, seul comme à son habitude. Il respirait le plus régulièrement et calmement possible, un vieil esclave lui avait dit que ça calmerait la douleur qui lui parcourait les os. Son bassin était particulièrement touché, au point qu'il avait du mal à se déplacer. Il profitait d'être seul pour pleurer. Parce que si il pleurait devant eux, ils allaient venir le chercher, et ils lui feraient du mal. Enfin, plus que d'habitude.

Il entendit des pas s'approcher de sa cellule. Il sécha précipitamment ses larmes et son visage devint le plus sérieux possible, contrastant avec ses traits enfantins. Le monstre qui entra ne dit pas un mot, mais l'intima seulement à le suivre. Le petit se leva difficilement, et suivit le chemin du grand en réprimant des gémissements de douleur à chaque pas.

Après quelque temps de marche silencieuse, l'homme ouvrit une porte et poussa l'enfant dans la pièce avant de la refermer. Le petit entendit une voix à sa droite. Il se retourna. Devant lui se tenaient les fils de l'homme qui l'avait acheté dans un nuage acre et puant. Un nuage gris composé de la poussière des monstres étant allés avec eux avant lui. Ils avaient une réputation ici. Celle d'aimer les enfants, et ce dans le mauvais sens du terme. Et celle de ne jamais laisser leurs victimes en vie.

Il ferma les orbites alors qu'un des trois monstres vint lui tirer le bras. Il l'attira à ses deux frères qui se mirent à ricaner. Ils disaient des choses, mais le petit était comme ailleurs. Comme si le fait d'être avec eux, la sensation d'un trois qui lui enlevait le peu d'habit qu'il avait sur les os, la certitude qu'il allait mourir avait mit son cerveau sur off. Sa colonne rencontra avec violence le sol. Une main appuya sur ses cervicales, le faisant étouffer plus que la panique ne le faisait déjà.

La porte claqua soudain. Une exclamation résonna dans la pièce sombre. La sensation d'une magie étrangement semblable à la sienne, mais en plus violente et meurtrière, un grand bruit accompagné d'une lumière bleutée, trois cris de douleur, le son de monstres tournant en poussière, des pas rapides et légers vers lui, plus plus rien. Le petit entrouvrit une orbite. Toujours allongé au sol, il tourna faiblement la tête pour découvrir un enfant tout semblable à lui, avec seulement mins de cicatrices. Il portait des habits trop grands pour lui, un short qui passait pour un pantalon à cause de la taille de ses jambes, un sweat bleu et un manteau noir. Son visage était marqué par l'inquiétude. Il s'approchait doucement du petit au sol.Arrivé prés de lui, il s'agenouilla. Il fit s'asseoir le petit au sol, enleva son manteau et lui déposa sur les épaules.

« Garde ma veste, je te la donne... Comment tu t'appelle ? Moi c'est Sans... »

Serrant la veste autours de ses épaules, il réfléchit à la question qui venait de lui être posée. Comment il s'appelait... ?

« Je... Je sais pas... Je sais plus... »

Il baissa la tête, honteux. Des larmes lui vinrent aux orbites, et il tenta de les retenir. Sans lui caressa doucement le dos.

« Hey, ça va... Red ça te va comme nom ? J'ai envie de t'appeler comme ça...

- Je... P... Pourquoi t'es gentil avec moi ?

- Parce que j'ai pas de raison d'être méchant, t'as besoin d'aide, et puis t'as l'air sympa, et je connais pas d'autres enfants comme moi... »

Les mots de Sans terminèrent de faire craquer le petit qui se mit à sangloter doucement. Son sauveur le prit dans ses bras.

« Chut... Là, là Red... Murmurait le bleu. On va aller voir Mafia, il est dans le coin, il va te ramener chez nous... On va s'occuper de toi... On va partir d'ici... »

Entendant soudain des pas précipités se diriger vers eux, Sans les téléporta tous les deux.

Doucement Red ouvrit les orbites. Il soupira de soulagement quand il se rendit compte qu'il était allongé dans le canapé des gens de l'autre multivers.

Tout cela n'avait été qu'un rêve, de la mort de Sans jusqu'à son retour en enfance. Il referma quelque secondes les orbites et savoura le silence et le calme de la nuit. Un sourire se dessina sur ses dents. Il se sentait bien. Comme si il avait dormi des jours.

Il avait seulement un peu faim. Il décida donc de se lever pour voler quelque chose à la cuisine. Il tourna la tête vers le bord du lit pour attraper sa canne et ses orbites s'emplirent d'horreur.

Sur la table basse à coté de lui, sa canne reposait sur une veste bleue tachée de rouge et imprégnée de poussière.

And... What's next, Partner ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant