Chapitre 4

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l'obscurité de la nuit noire bataillait contre les torches de la populace, rassemblée sur les rives du Lac Hanfrich, a l'est de Valaises. Au centre de ce rassemblement funèbre, sur une autel en bois, le cadavre du défunt roi reposait, habillé d'une tunique et d'un pantalon de laine de la même teinte que son visage. Sur le lac, un petit bateau, décoré de fleurs et de sculptures en bois, argent et os, flottait au bord.

Chaque personne déposait quelque chose dans le bateau, en offrande pour les dieux et le défunt, le tout dans un silence funèbre dérangé seulement par le crépitement des flammes des torches.

Un cortège de soldat porta le corps froid jusqu'au bateau. Une fois installé, Jofnhild, habillé d'une tunique en coton, d'un pantalon en lin et de bottes, le tout d'une teinte semblable à celle du ciel nocturne, s'approcha de la dépouille de son père, déposant une pièce d'or sur la paume de sa main froide et refermant les doigt durcis par dessus. Cette pièce était frappée d'une paire d'épée entrecroisées, blason de Valaises.

- Puissiez-vous festoyer avec les Cinq Grands, dit-il, se dirigeant ensuite vers la corde retenant le bateau au bord.

Jofnhild sortit une dague de son fourreau, accroché à sa ceinture. Il prit la corde de sa main libre et la sectionna d'un mouvement sec et rapide. La dépouille se mit alors à dériver lentement sur le lac dans sa dernière demeure en ce monde. Quelques minutes plus tard, Harrald, lui aussi habillé de vêtement noir, leva la main. Dans le même instant, un archer encocha une flèche dont il enflamma la pointe, avant de bander son arc. Le général, quelques instant plus tard, baissa son bras, ordonnant à l'archer de tirer. La flèche perça le ciel d'un léger sifflement avant de se planter dans le bateau. Ce dernier, flottant au milieu du lac, prit feu rapidement.

Le silence pesait lourd en se jour funèbre, rien, sauf le crépitement des flammes dévorantes ne dérangeait ce deuil. Le bateau brûlait au loin, emmenant avec lui l'ancien roi dans un long voyage.

Le jeune garçon se réveilla de son inconscience. Par chance, il était tombé sur un petit tas de paille dans une petite cours du château encadré de murs de pierres, ayant amorti sa chute. Il prit quelques instant pour reprendre ses esprits et essaya de distinguer quelque chose dans la pénombre. Si ces souvenirs était bon, l'après-midi était bien entamée quand il avait sauté, il faisait maintenant nuit. Il aperçu, une fois ces yeux habitués à l'obscurité, une maison miniature, au toit de paille et au murs de pierres. En face de lui, derrière un parterre de fleur, une porte se dressait comme seul issu dans cette cellule à ciel ouvert. Il aurait pu grimper la paroi, si il n'était pas aussi affaibli par la faim. Il sortit finalement du tas de paille, mais une sensation de vide se fit sentir en lui, il toucha son cou, et fut prit de panique. Le collier de sa mère, seul souvenir de ces parents, avait disparu.

Les flammes du bateau s'arrêtaient doucement de brûler sur le lac. Jofnhild observait silencieusement la scène, accompagné par Elise et Harrald. Le roi était un homme bon. Quand Jofnhild était encore jeune, il avait vu son père par la fenêtre de sa chambre aider des réfugiés de Redtanie, contrée voisine de borderive, qui arrivaient en masse. En général, un roi ne quittait jamais sa demeure, hormis en cas de guerre. Mais ce jour là, il était sorti de son chateau pour les aider, portant les blessés jusqu'au dispensaire. Jofnhild, prit d'un élan de solidarité, sorti de sa chambre pour aider lui aussi les réfugiés redtans dans ces humbles moyens, apportant nourriture aux affamés et matériel médical aux soigneurs du dispensaire.

Ce souvenir raviva un sourire sur les lèvres de Jofnhild, mais surtout sa tristesse. Aujourd'hui le roi n'est plus, et c'est lui qui lui succéda.

- Retournons au château, dit-il à Elise.

La route fût longue et malaisante pour l'ancien garde. Le silence pesant était accentué par les personnes s'inclinant à leur rencontre. Cela rendait Jofnhild mal à l'aise, à contrario de son père, lui n'avait rien fait pour mériter ce respect.

Arrivé au portes du château, Elise se sépara de son ami sans un mot, il avait besoin de calme, après tout il venait de voir les rites funéraires de son père. Elle retourna dans sa chambre, se changea en vitesse et se laissa tomber sur son lit. Ces yeux étaient lourd de fatigue et de sentiment. Elle se laissait tomber dans les limbes du soleil quand elle fût dérangée par des aboyement venant de la petite cours. Ses sens en éveil, elle courut en silence vers son armoire et attrapa la lance de son père. Elle ouvrit la porte, lance à la main, et sortit dehors.

Dans un coin, illuminé par les rayons de la lune, entre un tas de paille et la niche, se trouvait Amil, son pelage blanc hérissé sur l'échine, grognant envers quelque chose ou quelqu'un, mais impossible de le voir depuis la porte. Elise, toujours sur ces gardes, s'approcha lentement et siffla Amil, qui vint à ces pied. Elle s'approcha de la chose menacée par son chien, et vit alors, collé contre le mur du fond, un garçon aux cheveux noirs, en haillon, la peau sur les os, serrant quelque chose entre ses mains collés à sa poitrine. Le pauvre tremblait de peur, ou de froid.

- Qui es-tu et comment es-tu entrer ? Questionna la jeune femme d'un ton grave et froid.

Le jeune garçon resta muet, encore sous l'emprise de la peur.

- Je te repose la question, qui es-tu et comment es-tu entrer ? Redemanda Elise en articulant chaque syllabe.

- je...je m'app... m'appelle... Me.. Merrik, bégaya-t-il

- Bien, et maintenant, comment es-tu entrer ici ?

Pour seule réponse, le garçon pointa son index vers la tour s'élevant à quelques mètres au dessus du mur.

- Oh, je vois, et que faisait un enfant comme toi, sur les remparts du château ?

Le jeune garçon ouvrit la bouche, voulant parler, mais une violente quinte de toux le prit au dépourvu. Elise, comprenant que sa gorge sèche l'empêchait de parler, lui fit signe de ne pas bouger et rentra à l'intérieur. Elle prit un gobelet et un pichet d'eau sur un plateau posé sur son bureau, sans doute par une servante, puis ressorti dehors, remplissant le gobelet d'eau, qu'elle tendit au garçon une fois arrivée à côté de lui.

- Tiens, lui dit-elle pendant qu'il attrapait le gobelet pour le boire à grande gorgée, et maintenant répond à ma question, que faisait un enfant sur les rempart ?

- Je...je fuyait les gardes, dit-il dans un souffle.

-Et...pourquoi ? Demanda-t-elle.

Il hésita quelques instant, avant de répondre, la voix pleine de honte

- J'ai tenté de voler une pomme...dans les cuisines du château.

Elise, en tant que garde, savait que les voleurs étaient sévèrement punis, mais ce pauvre enfant avait les joues creuses et la peau sur les os. Un dilemme s'offrait à elle : faire son travail de garde ou aider un enfant affamé. Elle hésita quelques instant puis attrapa le garçon par le bras et le conduisit à l'intérieur.

Jofnhild entra dans sa nouvelle chambre, anciennement celle de son père. Cette salle, les murs aux tapisseries bleues nocturne typique de Valaises et longues bibliothèque. Tout ceci était beau, mais inspirait un profond malaise à Jofnhild. Il s'approcha du bureau. Des cartes et des lettres posés en tas, voilà se qui reposaient sur ce bureau en bois massif. Un détail attira l'oeil du jeune nordique.

Sur la plus grande carte, Il vit tout le continent représenté de la main d'un prêtre ou quelque autre érudit. Un point en son centre représentait le lieu le plus important de Remtial, la Capital. Serrant le poing, Jofnhild promit dans un soupir :

- Demain, j'irai à Dycoriil père, et je retrouverai cet assassin.

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 05, 2017 ⏰

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