Les Aventuriers de la Rift (en Pause)

Chapitre 3

  Elise se réveilla, la chambre était calme depuis deux jours, mais le lit était vide cette fois, elle sentait de la chaleur sur ces épaules, elle les palpa, et trouva une couverture. Elle était restée ici à surveiller Jofnhild depuis le choc émotionnel qu'il a eu, tout comme lui l'avait fait avec elle plus jeune. À son arrivée au château après la mort de son père, Elise resta cloitrée dans sa chambre, sans manger, plongée dans le plus grand mutisme et le chagrin absolu, regardant par la fenêtre la pluie battante de l'orage incessant. Peut importe qui pouvait venir, du Roi au regard froid, à la domestique la plus bienveillante. Rien ne pouvait la faire sortir de cet état, tout sauf...

- Elise, C'est moi, disait la voix d'un jeune garcon

La petite fille cherchait d'où venait cette voix, cet être qui était l'un des seul, même le seul pour qui elle avait de l'affection, avant de voir sa tête dépasser de la fenêtre, la tête de Jofnhild. Le chagrin laissa alors une petite place pour la joie de cette visite.

- Elise, vient avec moi, il faut que je te montre quelque chose.

Elle regarda alors derrière lui, par la fenêtre, les nuages noirs s'étaient dissipé et un grand soleil brillait. Ces jambes se mirent à bouger toutes seules. Une force combattant la chagrin et la dépression, quelque chose de fort en ce garçon, sa joie de vivre.

Elise sourit en repensant à son visage, à ces cheveux blond mi-long brillant au soleil, à ces yeux bleus profond, à se sourire juvénile. Elle se leva et regarda à travers la fenêtre, elle vit alors Jofnhild, agenouillé devant les grandes portes, observant quelque chose, elle ne pouvait dire se que c'était de là où elle était. Ni une ni deux elle sortit de la chambre et courra dans les couloirs du château, bousculant un où deux domestiques au passage, elle déboula dans la salle du conseil, elle vit alors Jofnhild face à face avec Harrald Bronze-Cerf. Elle s'approcha discrètement pour entendre se qu'ils disaient :

- La Capitale, Dycoriil.

- La capitale ? Mais qu'allez vous faire à la capitale ? Demanda Harrald, perplexe

- Je vais retrouver l'homme qui avait cette broche. Répondit le jeune roi

- Le choc vous a-t-il fait perdre la tête ? Le propriétaire de cette broche est peut-être encore en ville, ou autre part.

- Certes, et si il est encore là, je compte sur vous pour le retrouver, mais vous dites que cette broche était portée par les rebelles ?

- Oui mais ils ont été éliminée depuis longtemps

- Alors pourquoi cette broche est-t-elle ici Harrald ? Je ne vois qu'une solution...

- Les rebelles ressortent d'entre les morts, conclua Elise, sortant de l'ombre.

- Exactement Elise, et ils ont une dent contre nous, mon père, paix à son âme, était l'une de leur cible, et je retrouverais qui a fait sa et je le...je le...

Jofnild refoula son chagrin, et les larmes l'accompagnant, il serra et desserra plusieurs fois le poing, une fois détendu, il regarda son amie, et lui dit :

- Elise, après la cérémonie, je quitterais la...

- Tu quitteras la ville pour te diriger vers la capitale, tu vas retrouver le propriétaire de cette broche et après ?

Le jeune homme fixa son amie d'enfance droit dans les yeux, elle vit sa détermination, et autre chose, quelque chose de fort en lui, quelque chose qu'elle ne pourrait faire évoluer, la rage envers cet personne, cette personne qui lui à enlever la chose la plus chère pour lui.

- Bon, dit-elle dans un soupir, lui tournant le dos, puisque je ne pourrais pas te faire changer d'avis, je vais préparer mes affaires, je viens avec toi.
- Elise n...

- N'essaye pas de me faire changer d'avis, la coupa Elise.

La jeune femme se dirigea vers sa chambre, elle a toujours suivi son ami, dans les endroits paisibles et les situations les plus invraisemblable, et elle le fait encore une fois. Sa chambre est au rez-de-chaussée, elle n'était pas bien grande, l'ameublement n'était constitué que d'un lit simple avec un coffre juste devant, un placard collé au mur un peu plus loin et un bureau dans un coin. Une porte ce trouvait juste a côté de ce dernier. Elle donnait sur une petite cours, l'herbe était verte, avec un petit parterre de fleur en son centre et une maisonnette dans le fond, à côté d'un énorme tas de foin, elle sorti et siffla, un chiens blanc sorti de cette maisonnette, il courra vers elle et s'assit à ses pieds, sa tête atteignait sa hanche. elle s'agenouilla en face de lui et lui gratta le haut du crâne, lui disant :

- Amil, demain, nous partirons avec Jofnhild, je compte sur toi pour être sage.

Il poussa un petit gémissement quand elle lui caressa la tête, elle se retourna et se dirigea vers l'entrée.

- Je ne peux pas venir ?

Elle se retourna et regarda tout autour, personne, elle porta sa main à son oreille, et un petit sourire se dessina sur son visage, elle portait les boucles d'oreilles de sa mère. Elle retourna vers son compagnon, s'agenouilla et colla sa tête contre la truffe du canidé.

- Non, Amil, tu ne pourra pas venir.

- Els... dit le chien dans un gémissement

- Amil, tu sais bien que je ne veux pas que quelque chose t'arrive...

- Els...

- Amil, je ne peux pas...

Un dernier gémissement déchira le cœur de la jeune garde, le chien avait les oreilles tombantes, la queue immobile, il n'y avait pas besoin de lien avec la nature pour comprendre que le chien était profondément déçu. Elise se releva, se retourna, restant silencieuse pendant quelques secondes, puis, dans un soupir, elle lui dit :

- Bon d'accord tu as gagné

Les oreilles du chiens se redressèrent, sa queue fouettant le sol, il poussa un aboiement joyeux et courra vers la niche. Il en revint un instant plus tard avec un bâton. Elise s'agenouilla de nouveau, grattant le haut du crâne de l'animal.

- Non Amil, pas maintenant je dois me préparer.

Elle se releva de nouveau et rentra a l'intérieur, la jeune garde se dirigea vers l'armoire. Dans un grincement, la porte dévoila que peu de choses, accroché sur le seul cintre, une vieille veste de coton teinté d'un vert forêt, ainsi qu'une lance en frêne, avec une pointe en acier Breltan de très bonne facture, formant un trident, les deux affaires que lui avait légué son père. Elle referma l'armoire, s'allongea sur son lit, et sombra dans le sommeil.

Jofnhild observa son amie s'éloigner, encore sous le choc de sa décision « décidément, elle ne changera jamais » pensa-t-il en poussant un soupir. Il se tourna vers le capitaine, puis vers la table de pierre où reposait son père. Il sorti une pièce de sa bourse, et la plaça dans la main de son père. Les rites avaient déjà été faits, mais il était de son devoir d'y participer, après tout, mieux vaut tard que jamais. Après une brève prière, Jofnhild sorti dehors. Le soleil était déjà haut dans le ciel, presque à son zénith. Les cloches sonnaient sans interruption. Les rues habituellement pleine de monde et de marchand était totalement vide. Étrangement, même les oiseaux avaient arrêtés de chanter. Une chose était sure pour Jofnhild, plus rien ne serait comme avant.

Un aigle volait au dessus de la plus haute tour du château avant de ce poser sur l'un de ces créneaux. Aucun enfants ne jouaient dehors, aucune femme n'accrochait les vêtements lavées, La ville était calme, mais pas pour longtemps, la porte menant au toit de la tour ce brisa, levant un nuage de poussière. De légers pas se firent entendre, un jeune garçon déboula sur le toit, épuisé, le corps et les joues creusés par la faim, ces cheveux noirs gras et ses vêtements rapiécés témoignait d'une grande pauvreté. Ces yeux, de la même couleur, était entourés de grande cernes. Il s'arrêta au bord de la tour, un pied entre deux créneaux, la sueur et la poussière lui piquant les yeux, le souffle court. Un grand fracas se fit entendre dans les escaliers. Un homme criait a tout rompre « reviens ici sale gosse ! » visiblement hors de lui. Le garçon était perdu, aucun échappatoire n'était envisageable, sauf un seul, la voix des airs. Il hésita, tremblant, mieux vaut risquer sa vie, ou se faire attraper. Pour lui, le choix était vite vue. Il prit une grande inspiration, et sauta, le monde semblait s'accélérer, sa vision devint flou, puis le noir complet.