Chapitre 33

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Il sort son téléphone, pianote quelques secondes dessus puis commence à rapper.

- Oli: Quelque fois je reste immobile sur la scène et je regarde la foule.
Je deviens incertains c'est vraie je crois que je perd la boule.
Ouais j'ai peur de les décevoir, de pas agir correctement
J'ai regardé dans le miroir et j'y ai vu un enfant.
Souvent je me demande si je le mérite, tout ce qui m'arrive, est-ce que ma rime est assez riche parce qu'on est jamais à l'abri de la crise.
Ce succès je l'adore, les fans, les concerts, les anaphores.
Mais il va me détruire comme tout ce que j'ai fais d'abord.
Heureusement que j'ai toujours eu mon frère pour m'épauler.
J'crois que si un jour il déménageait dans le New Jersey, et bas je le suivrait.
On est pas des frère on est plus que ça
Je crois le mot qui nous définit le mieux n'existe pas.
Pas grave, on va le créer à deux avec l'aide de ceux qui nous soutiennent.
Un mot fort, un mot puissant un mot qui surpasserais la haine.
Parfois je me dis que mon ancienne vie me manque.
Avec mes potes sur le canal et nos délires avec les tanks.
Mais je réalise tout ce dont j'ai toujours rêver.
J'ai justement peur du jour où je me réveillerais.

- Moi: Ah ouais, c'est bien mais je comprends pas trop ce que le "j'ai regardé dans le miroir et j'y est vu un enfant" fait là.

- Oli: Ben ce texte je l'ai écrit un soir quand j'arrivais pas à dormir et j'étais pas censé le montrer à quelqu'un donc bon.

- Moi: Ouais je comprends.

- Oli: Bon, à toi.

- Moi: Comment ça à moi ?

- Oli: On avait passé un marché. Je devais te montrer l'un de mes textes perso et toi l'un des tiens.

- Moi: Ah oui, c'est vrai. Bon ben tu juges pas ok ?

- Oli: T'inquiète.

A ce moment là on aurait dit un enfant qui attend son cadeau de noël.

- Moi: La vérité c'est que je n'ai jamais été normale.
N'essayez pas de me dire le contraire avec de belles paroles inventées.
J'aimerais sortir de ce carnaval
Enlever ces masques qui cachent la vérité.
Je fais fuir tout le monde ou bien je fuis.
C'est simple, suis moi je te fuie. Fuie moi je te suis.
J'ai jamais fait les bons choix.
Cru aux bonnes personnes.
J'aurais du voir sur leurs visages, entendre dans leurs voix
Que finalement je suis qu'une pauvre conne.
Je me suis jetée dans la gueule du loup mais même lui voulait pas de moi.
Il m'as susurré des mots doux puis m'as abandonnée là.
Seule, au milieu de tout le monde
Je sais pas quoi faire je sais pas quoi dire
Je suis bizarre et bien trop sombre
Pour avoir une place dans votre empire.
Je suis associable ça je le sais donc pas besoin de me le rappeler
C'est triste à dire mais c'est inné, alors je vis sans trop penser.
Jamais été bien entourée, ma vie c'est pas un conte de fée.
Si le prince charmant existait, il irait chercher une trainée.
Je dis pas que l'amour n'existe pas
Mais plutôt que c'est pas pour moi.
Ou que je ne le mérite pas
A toi de choisir ouais fait ton choix.
Vas-y je te laisse me juger
De toute façon j'ai l'habitude.
Je suis trop moche à ce qu'il paraît
Mon simple reflet me fait gerber.
Et ouais je suis complexée.
Qu'est-ce que ça peut te faire ?
Tu veux bien connaître mes plaies
Pour mieux pouvoir me foutre en l'air.
J'avoue, j'y ai déjà penser
Bien trop de fois pour te les dire
Sur le couteau j'ai vue mon reflet
C'est fou ce que sa lame m'attire.
Dans ce monde la violence prône
Ouais j'en ai fait les frais
J'suis comme une princesse sans couronne
C'est-à-dire personne me reconnaît.
Je suis comme une coquille vide
Il me manque quelque chose que je n'ai jamais eu.
Comme un camé devant sa weed
J'ai des chaînes qui à force me tuent.
Ravale ton beau discours j'ai pas besoin de ta pitié
Et puis pour donner court pour te faire plaisir je vais la fermer.

Surprise innatendueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant