Chapitre 28.

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Mon cerveau venait de s'arrêter de fonctionner à cet instant précis. Elles étaient là. Elles étaient venues prendre ma fille. Ma fille.
Assise, là, sur le sol, sentant le vent soulever mes cheveux, j'étais incapable de faire le moindre mouvement. J'étais paralysée. Paralysée par la peur, par le choc, par la tristesse. Je ne pouvais plus bouger, et je ne savais pas depuis combien de temps j'étais restée sur ce sol, jusqu'à qu'une personne apparut brusquement dans mon champ de vision et me secoua.

— Séléna ! Qu'est-ce tu fais ? Il faut que tu viennes ! Il y a une tempête, elles arrivent ! Viens !

Ses paroles ne m'apparurent pas distinctement, et je ne bougeais toujours pas.
Une douleur à la joue me ramena soudainement à la réalité. Mon cerveau se reconnecta et j'écarquillais les yeux.

— Night ? déglutis-je.
— Enfin ! soupira-t-il. Les Sorcières arrivent, Séléna, tu le sens, moi aussi, et les signes ne trompent pas. Il faut emmener Leila en sécurité.

Je me levais du sol en tremblant, et il m'attrapa la main et partit en courant.
Mes jambes essayèrent de suivre tant bien que mal.
En arrivant devant mon appartement, il me tira à l'intérieur et défonça la porte.

— Jackson ? cria-t-il.

Jackson arriva dans le salon, Leila dans ses bras. Je soupirais de soulagement, mais ne croisais pas son regard. Ce qu'il m'avait dit, je ne pourrais jamais lui pardonner. Il était allé trop loin, et notre amour était rompu.
Je me précipitais vers lui pour aller serrer ma fille dans mes bras.

— Il faut la mettre en sécurité, tout de suite, dit Night derrière moi.
— Où veux-tu qu'on aille ? Elles nous pourchasseront. Elles nous tueront tous si nous ne la lui donnons pas, répondis-je.

Je sentis les murs de l'appartement trembler. Je courus jusqu'à la fenêtre pour observer l'extérieur. Oh mon dieu.
Une gigantesque tempête ravageait tout, les immeubles se détruisaient, les voitures volaient, tout partait en fumée.

— Il faut partir.

Je pris Leila des mains de Jackson et je sortis de l'appartement. Night était sur mes pas, et Jackson suivait.
D'ailleurs, il n'avait pas prononcé un seul mot. Bizarre.
Mais je n'avais pas le temps de penser à lui, tout ce qui comptait, c'était de sauver ma fille.
En arrivant à l'extérieur, je manquais de me faire emporter tellement le vent était puissant. Je serrais Leila fort contre moi. Night rattrapa une voiture qui volait vers nous et la reposa au sol.

— Montez, vite !

Je grimpais dans la voiture et gardais Leila contre moi. Jackson s'installa derrière et Night prit le volant. Il appuya de toute ses forces sur l'accélérateur et la voiture partit en trombe. En regardant dans le rétro-viseur, je vis l'immense ouragan, derrière nous.

— Plus vite, Night ! pressais-je.

Il accéléra de nouveau et je soufflais. Les bâtiments étaient détruits, Night fit des virages pour éviter les arbres qui nous atterrissaient dessus et les autres voitures qui volaient.
Je vis la sortie de ville devant nous. Leila était appuyée contre moi, et ne disait rien, contrairement à moi, qui était horrifiée.
Nous dépassâmes le panneau de la ville et jetais à nouveau un regard vers le rétro-viseur. L'ouragan était toujours là, il nous suivait.
Night continuait de rouler, et Jackson était silencieux, le regard dans le vide. Je trouvais cela de plus en plus étrange. Lui qui était si vif, toujours quelque chose à dire, le voilà muet. En reposant mes yeux sur la route, je poussais un hurlement.

— Attention, Night !

Un immense arbre nous fonçait dessus. Il tourna brusquement le volant pour l'éviter, et la voiture sortit de la route et tomba longtemps, longtemps, puis se fit le trou noir.

Bloody Moon (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant