Sentiments X Et X Destruction

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PDV Killua

Les jours sont passés, les semaines, maintenant nous sommes début décembre, et la neige tombais déjà. Ma relation avec Gon est restée la même depuis, néanmoins Retz tentait toujours ses approches, et je me forçais à la laisser faire parfois. Ils se parlaient par message, et ça je le sais. Mais j'ignore, du mieux que je le peux. Au moins, Gon respecte la demande que je lui ai faite seulement quatre jours après la rentrée, celle de rester avec moi. En vrai, cette demande me fait mal. Si je ne l'avais pas formulée, est ce qu'il serait avec moi maintenant ? Ou est-ce que je serais toujours en train de me pleurer ? J'en ai peur. La seule chose que je peux voir d'eux, c'est les regards qu'ils se lancent, les sourires de Gon plein d'affection qu'il lui offre, des rougissements qui apparaissent sur leurs joues chaque fois qu'ils sont trop proches l'un de l'autre, la proximité de Retz à l'égard de Gon, les fois où ils se tenaient la main. Retz est amoureuse de Gon, mais qu'en est-il de lui ? Si ce n'est pas encore le cas, Retz risque de réussir à le mettre en poche, et ça j'en suis persuadé. Aujourd'hui, on est lundi, et après une routine matinale qui dura jusqu'au lycée, les ennuyeux cours reprirent, les sourires de même, les rougissement et chuchotements, et sans que je m'en rende compte, j'ai été ignoré ce matin. Le midi, je n'avais pas manger, n'avais pas suivi Gon qui m'avais pourtant cherché. J'avais le cœur froid sans que je sache réellement ce qu'il se passe. Gon et Retz se sont juste un peu rapproché, et j'ai délibérément laissé à Gon de la liberté. Alors pourquoi maintenant... Je me sens si vide ? De sentiments, de joie, de colère ? Je ne sais même plus si c'est Retz la cause de mon état. Ou si je suis juste fatigué. Quoi qu'il en soit cette après-midi, nous avons sport. Et c'est le seul moment de la semaine ou je suis libre de me dépenser, de ne penser à rien. Même pas à Gon. Et ça, je m'en suis rendu compte il y a peu. J'arrivais à l'oublier. Il y a quelque chose qui a changé en moi, et malgré que je ne puisse savoir ce que c'est, je sais que c'est là, quelque part derrière mon cœur glacé par le vent et la monotonie que j'accordais à la vie.

La sonnerie retentie, et je me dirige les yeux vides, tête baissée, vers la salle de sport, vite rejoins par Gon et son chien. Il vient directement en face de moi et fronce tristement les sourcils.

« -Killua, je t'ai cherché partout ! Tu as mangé au moins ?
- Oui, ne t'inquiète pas... »

Je n'ai pas la force de lever la tête ou de sourire, rendant Gon un peu plus triste. « Ne t'inquiète pas, il ira mieux... Laissons-le pour l'instant ! ». Et comme une formule magique, les mots de Retz redonnaient le sourire à Gon, qui repartait avec elle en me souriant. Les élèves rentraient, j'attendais, Gon partait au bras de Retz. Mon cœur ne réagit même pas, cette fois. J'en ai pris l'habitude, et il se protégeait comme il pouvait des piques de Retz que je ne calculais plus, même si mon cœur en décidait autrement et s'en défendait fébrilement. Le vrai Gon, celui de début d'année, qui n'était pas aveuglé, n'aurait pas pris le bras d'une fille, n'aurait pas ignoré mon état grâce aux paroles de celle-ci. Il m'aurait serré et empêché de partir jusqu'à ce que je retrouve un semblant de sourire.

Je reste planté là, une bonne dizaine de minute sans bouger. Un liquide chaud vient brûler mon visage, coulant sur ma joue droite. J'avance finalement sans le calculer, part me changer seul, tout le monde étant déjà sorti des vestiaires et sur le terrain, jouant avec des balles. Je cherchais les affaires de Gon du regard, et une fois les avoir vu, je dépose les miennes à côté et sort finalement des vestiaires. Je ramasse une des balles, puis reste planté de nouveau sur place. Tout le monde était par groupe de deux. Je garde la tête baissée, mais regarde du coin de l'œil les personnes, le tableau blanc, les fenêtres laissant apercevoir les flocons de neige qui s'écrasaient sur le sol. Le tableau m'attira un instant, un parapluie orné d'un cœur s'y trouvais. A droite du manche, Gon. A sa gauche, Retz. Seconde coulée que j'ignora. Après tout, ils sont peut-être déjà ensemble. Peu importe, ce n'était pas l'écriture de Gon. Je fixe ensuite le sol, ou je vis une goutte tomber de mon visage qui restait toujours le même. Biscuit était avec ses amies, Retz avec Gon. Les autres me craignaient. Je n'avais personne vers qui me tourner, sur l'instant. Mais la coquille que s'était créée mon cœur me permis de ne pas me sentir seul. J'attendais toujours le prof, savoir ce que nous allons faire aujourd'hui qui pourrait me faire oublier le monde, mais visiblement il avait déjà donner de quoi faire aux autres. Je suppose que cette fois, je vais devoir me contenter d'un ballon et des cris des autres qui riaient ensemble. Je reste sur place, gardant le ballon dans mes mains, fixant le sol, me perdant dans mes pensées. J'étais réellement vide. Je sais très bien que je pleure, mais je ne le contrôle pas, et ces larmes sortent seule sans me laisser le temps de réagir ou de savoir pourquoi elles sont présentes. Peut-être que même malgré l'endurcissement de mon cœur, il a besoin de temps en temps de pleurer, et montre sa douleur de par mon corps et les réactions que je ne contrôle pas. Seul les larmes qui coulent sur mes joues trahissent mes véritables émotions. Emotions que j'ai l'impression de ne plus ressentir, soit dit en passant...

Let me sleep.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant