Chapitre 1

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J'étais tranquillement assise sur la plus haute branche accessible par moi dans mon arbre. Mon refuge. Ma rébellion. Je le considérais comme tel depuis que ma mère m'avait formellement interdit de grimper aux arbres. Quel rabat-joie elle pouvait être parfois! Je saisis le livre que j'avais réquisitionné dans la chambre de ma mère (suite à une confiscation pour cause de lecture trop assidue... Pff.) Ce n'était quand même pas ma faute s'il y avait des textes en rune à décrypter dans le « petit manuel de dragonologie » et que j'adorais décrypter des textes en rune? De toute manière elle ne remarquerait rien, tellement accaparée par son travail comme elle l'était. Je m'apprêtais donc à ouvrir le livre en question lorsque ma mère cria, me faisant sursauter :

- Descends tout de suite, Alli! Je t'ai dit mille et une fois de ne pas aller là-haut! D'ailleurs tu as...

Elle ne termina pas sa phrase, car le livre dégringola de l'arbre pour tomber directement devant ses pieds. Je l'avais comme qui dirait échapper en sursautant. Ça allait chauffer...

- Allison Lévesque! Hurla-t-elle. Explique-toi tout de suite!

Oh, merde... ça sentait mauvais. Je pouvais voir d'ici qu'elle était blême de rage. Bon, je suppose que le mieux que je pouvais faire c'était de descendre. Branche après branche je me rendis jusqu'au sol avec facilité et agilité. Pour mon âge j'étais assez musclée (pour une fille). Je me demandais bien pourquoi... (Sarcasme). En arrivant par terre je baissai immédiatement la tête, honteuse, en voyant le visage de ma mère, Marianne. Je détestais la mettre dans cet état, mais mon désir d'apprendre dépassait presque tout.

- Ne prends pas cet air-là! Gronda-t-elle. Tu ne me laisses pas le choix. Je vais devoir sévir. Plus durement.

Je ne pus m'empêcher de frissonner. Qu'avait-elle à l'esprit en disant « plus durement »? Je retins mon souffle.

- Je t'interdis de lecture pour tout le reste de l'été, Allison. Et si tu ne respectes pas cette punition, ce sera pour l'année scolaire aussi, en excluant les devoirs de l'addition, finit-elle par dire.

Je déglutis avec difficulté avant de réussir à articuler :

- Je suis désolée, Maman. Je ne recommencerai pas, je te le jure. Mais ne fais pas ça!

Elle me foudroya du regard et trancha d'un ton froid :

- Tu ne m'as pas laissés le choix.

- Mais Maman... commençai-je à supplier, mais elle me coupa.

- La discussion est close. Maintenant, je dois te remettre ceci. Cette étrange lettre t'est destinée.

J'ouvris grands les yeux en voyant l'enveloppe qu'elle me tendait. Parcheminée et scellée d'un sceau qui m'était inconnu. C'était un « p » majuscule encadré de quatre animaux. Un lion, un serpent, un aigle et un blaireau. Étrange comme choix... je n'aurais jamais pensé mettre tous ces animaux si différents ensembles. Je m'adossai alors contre mon arbre et décachetai l'enveloppe. Ma mère me jetait des coups d'œil empreints de curiosité. Alors que je m'apprêtais à sortir les parchemins (Car oui, c'étaient des parchemins jaunis qui s'y trouvait.) je m'aperçus que j'avais oublié une étape importante, soit lire le destinateur et aussi m'assurer que c'était bel et bien pour moi. J'y lus cette inscription :

« Miss A. Lévesque

Maison des grands-parents

Laval, Québec

Canada »

Euh... une seconde, c'était quoi au juste, cette lettre? Je m'empressai de sortir les parchemins en tremblant des mains. Je manquai faire une crise cardiaque en lisant la première ligne du premier parchemin :

Une Nouvelle MenaceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant