L'Appartenance - Chapitre 4

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Chapitre 4.

Mardi, 17 novembre 1981.

Elle essayait vainement de se dégager mais sans succès. Attendant simplement le moment où le loup déciderait enfin à l’achever, elle ferma les yeux.

Des bruits de pas précipités lui firent ouvrir les yeux, elle put voir les Cullen arriver. Emmett se jeta sans ménagement sur la bête qui maintenait Calyssa au sol.

Quand elle fut libérée, elle se releva dans un bond et fit un saut en arrière. Esmée l’attrapa et la cala derrière elle. Celle-ci avait un instinct maternel tellement puissant, n’hésitant jamais à protéger de son propre corps les gens qui comptait pour elle.
Calyssa, si elle avait encore pu, aurait pleurée. Elle était tellement soulagée, ayant cru pendant un moment qu’était venu sa fin. Son regard se posa sur Emmett, ce dernier était prêt à en découdre avec tous les loups présents.

- Emmett, appela Carlisle d’une voix dure que Calyssa ne lui avait encore jamais entendu.

Ce dernier se stoppa et en une fraction de seconde il se trouvait à leurs côtés. Tanya arriva, elle se plaça entre eux.

- Nous sommes désolée, dit-elle.

Le loup au pelage blanc s’avança prenant la tête du groupe, Calyssa avait donc raison c’était l’alpha de la meute. Il prit forme humaine, ses yeux et ses cheveux étaient aussi noir que le regard qui leur lançait. Si Calyssa ne ressentait pas autant de haine envers eux elle aurait pu le trouver attirant.

- On avait pourtant était clair, dit-il.

Sa voix était grave.

- Oui, et en aucun cas nous ne voulons rompre le traité. Nous recevons de la visite comme vous pouvez le constater et avons seulement oubliés de les prévenir. Cela ne se reproduira pas, expliqua Tanya.

Le loup l’analysa quelques secondes avant d’acquiescer, il fit un signe de tête à sa meute et ils s’en allèrent. Calyssa était clouée, même pas un mot d’excuse pour avoir failli lui arracher la tête sans le moindre scrupule. Elle grogna.

Une montagne de muscle s’écrasa contre elle, se retrouvant ainsi la tête contre un torse surdéveloppé et enserré dans deux bras puissants. Emmett l’étreignait avec force. Elle sourit avant de le repousser gentiment. Etre un vampire donnait quelques avantages elle ne pouvait pas rougir, son cœur ne pouvait s’emballer.

- Tu vas bien ? demanda-t-il.

Elle acquiesça.

- Rentrons, dit Carlisle.

Ils pressèrent donc le pas, au bout d’un quart d’heure ils étaient de retour à la villa. Charlie se précipita vers eux.

- Que s’est-il passé ? s’exclama-t-elle. Vous êtes tous partis à la hâte.
- Petit soucis avec des chiens, répondit Calyssa avec dégoût.

Elle n’avait jamais ressenti ça pour aucune créature magique, étant pour un monde équitable où moldu, sorcier et chaque créature pourraient vivre dans un monde avec les mêmes droits. Mais sa tolérance avait été réduit à zéro à présent, avec eux tout du moins, elle leur vouait une haine sans limite.

Ce n’était pas le fait qu’ils l’aient attaqués on va dire qu’elle en avait pris l’habitude, non c’était leurs manières. Ils n’avaient pas pris la peine d’entamer le dialogue pour voir si elle était une quelconque menace pour eux ou pour qui que ce soit. Ils allaient la tuer sans le moindre scrupule, et malgré les explications ils n’avaient eu ensuite aucun remord et aucune excuse n’avait été faite de leur part.
Ils les avaient pris de haut comme s’ils n’étaient que des moins que rien, un peu comme certains sorciers prenaient les moldus ou les nés-moldus de haut. Et ça elle en avait horreur, cela lui restait en travers de la gorge.

Charlie ne comprenait pas très bien où elle voulait en venir mais n’insista pas elle avait l’air déjà assez remontée. Calyssa se tourna vers Tanya.

- Je suis vraiment désolée, vous êtes d’une extrême gentillesse de bien vouloir nous aider et moi je vous créée des problèmes.

Tanya balaya ses excuses d’un geste de la main et lui sourit. Calyssa lui rendit. Elle estimait que ce n’était pas à elle de s’excuser, elle n’avait pas provoqué ces chiens mais trouvait que c’était la moindre des choses à faire quand eux même se mettaient en danger pour leur venir en aide, mettre sa fierté de côté un peu n’allait pas lui faire de mal.
Son regard tomba sur Emmett, ce dernier la regardait également. Elle détourna le regard bien vite et pénétra dans la maison.

Samedi, 21 novembre 1891.

Ses lèvres, elle regardait ses lèvres. Elles avaient l’air si douces. Elle était comme hypnotisée, envoutée, par ses lèvres, par son odeur, par sa voix.

- Caly, tu m’écoutes ?

La concerné cligna des yeux et les releva pour les poser sur Emmett.

- Euh oui pardon. Continue.

Mais elle ne l’écoutait déjà plus, ne sachant même pas de quoi il lui parlait. Depuis le fameux jour où elle avait failli mourir tuée par ces sales cabots il y avait un truc qui s’était passé en elle, qui s’était transformé. Elle avait toujours beaucoup aimé Emmett mais là c’était différent elle le sentait. Elle essayait de ne pas y penser mais cela devenait difficile plus les jours passaient et plus cela s’intensifiait. Elle avait bloquée son esprit, avec Edward qui pouvait tout lire cela valait mieux  n’ayant aucune envie qu’il apprenne cela.

La culpabilité commençait peu à peu à prendre possession d’elle. S’en voulant de ressentir cela pour lui, alors qu’il était avec Rosalie, cette dernière ne se doutant de rien ou bien sachant tout et ne disant rien. Dans les deux cas, Calyssa s’en voulait.

Bien évidemment elle ne tenterait rien, jamais elle ne voudrait détruire le couple qu’était Rosalie et Emmett, mais cela devenait compliqué. La seule solution qui lui venait était de mettre un peu de distance entre eux. Limiter les contacts.

Elle se leva d’un coup, Emmett lui lança un regard interrogateur, l’ignorant tout simplement elle sortit. L’air frais aurait pu lui faire du bien, si elle avait été encore humaine. Là elle ne sentait absolument rien, elle ne pouvait inspirer un bon coup. Elle ne pouvait ressentir le froid mordant sa peau, ni à quel point la pluie qui tombait à torrent était glacée. Non rien de tout cela.

Elle marcha tout d’abord lentement avant d’accélérer peu à peu le rythme. La vitesse était quelque chose d’incroyable, cela la détendait presqu’immédiatement.

Après un long moment, elle s’arrêta. Ses pas l’avaient guidés dans un coin sublime, en haut des montagnes elle avait une vue des plus époustouflante. D’ici elle pouvait même apercevoir la villa des Denali. Elle s’assit, ramenant ses jambes contre sa poitrine les entourant de ses bras et posa ensuite sa tête sur ses genoux.

Calyssa était sorti pour se ressourcer, penser à autre chose mais son esprit n’était pas tout à fait d’accord avec elle, Emmett fut de retour brusquement dans ses pensées. C’était bizarre ce brutal changement qui s’était opéré en elle. Arrivée ici elle était convaincue que ses sentiments pour lui n’étaient que de l’amitié certes très forts mais seulement de l’amitié. Mais à peine quelques heures plus tard ce n’était plus le cas. Peut-être prenait-elle tout simplement conscience de ce qu’elle ressentait depuis longtemps ?
Elle ne pouvait laisser ses émotions la diriger, elle avait réussi à dompter l’animal qui était en elle, donc ce n’était pas de simples sentiments qui allaient la contrôler. De plus elle ne pouvait pas faire ça à Rosalie, elles n’étaient pas super proche mais elle l’appréciait et lui faire du mal était la dernière chose qu’elle souhaitait.

Elle poussa un long soupir avant de se décider à rentrer. Le chemin du retour fut beaucoup rapide au bout d’un quart d’heure elle était devant la villa. Elle entra, la demeure était vide mise à part Remus et Charlie qui étaient lovés dans les bras l’un de l’autre sur le canapé. Cette dernière dormait la tête dans le creux de l’épaule de son fiancé. Attendrit, elle sourit devant ce spectacle, immédiatement elle s’imagina Emmett et elle.
Secouant la tête pour faire disparaitre cette pensée de sa tête, elle se rendit dans la cuisine. Il était presque l’heure de manger et Charlie ne mangeait presque rien en ce moment. Se décidant à préparer leur repas, elle entreprit d’ouvrir le frigo. Tanya l’avait rempli le lendemain de leur arrivée avec plein de bonnes choses. Elle sortit une palette de poulette.

Destinées - L'Appartenance. [ Préquel ] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant