Destinées - L'Appartenance. [ Préquel ]

L'Appartenance - Chapitre 3

Chapitre 3.

Dimanche, 8 novembre 1981.

Calyssa évita de justesse un coup de poing. Elle envoya un coup de pied dans l’abdomen de son adversaire qui recula sur quelques mètres. Profitant de cet instant où sa garde était baissée, elle se jeta sur lui et lui asséna un coup de genou dans le ventre qui le fit se cambrer et elle lui mit un coup de coude dans le dos. Il s’écrasa au sol dans un grognement.

- Gagnée ! s’écria-t-elle toute sourire.

Pour seule réponse Emmett poussa un nouveau grognement. Il se releva.

- Revanche ?!
- Emmett ça fait déjà dix fois qu’elle te met une raclée, tu devrais peut-être abandonner, se moqua Edward.

Emmett lui lança un regard noir avant de se remettre en position de défense. Il fit signe à Calyssa de s’approcher. Celle-ci sourit.

Charlie était assise sur les marches qui menaient à la porte d’entrée. Elle observait le nouveau combat que Calyssa et Emmett se livraient. Elle trouvait son amie très impressionnante, dominant avec force Emmett qui avait plus d’ancienneté et qui était, fallait le dire, plus baraqué.

Au bout d’un moment le combat disparu de ses pensées pour laisser revenir Remus. Se demandant dans quel état il devait se trouvait actuellement. Cela ne faisait pas réellement longtemps qu’elles avaient disparus mais au vu des évènements il pourrait en conclure qu’elles étaient mortes. Tout comme le reste des Aurors.

Elle aimerait éviter de lui infliger ça avec tout ce qu’il avait traversé dernièrement, elle voulait le prévenir, le rassurer. Mais était-ce réellement une bonne idée ? Du moment où il saurait qu’elles étaient vivantes, il viendrait même si elle lui demandait de ne pas le faire. Et ainsi il se mettrait en danger.
Un soupir franchi ses lèvres.

- Charlie ? appela Calyssa.

La concerné sortit de ses pensées et releva son regard. Calyssa était devant elle, l’observant avec une expression inquiète.

- Ca va ne t’inquiète pas.
- On pourra bientôt rentrer, juste le temps que cela se tasse.

Charlie hocha la tête. Esmée s’approcha d’elle et posa une main sur son épaule.

- Viens je vais te préparer à manger, tu n’as rien avalé depuis hier.

Elle se laissa guider à l’intérieur de la maison. Calyssa la regarda s’éloigner avant de se tourner vers Emmett qui l’attendait patiemment. Un sourire provocateur ornait son visage. Calyssa rit et répondit à ses provocations.
Ils reprirent leur combat, mais à peine avaient-ils commencés que Calyssa se stoppa net, ses sens en éveil. Le sang venait lui chatouiller les narines, lui titiller son instinct animal. Sans qu’elle ne puisse se contrôler, elle se jeta à l’intérieur.

- Esmée attention ! s’écria Carlisle tout en s’élançant à sa suite.

Charlie releva la tête à temps pour voir Calyssa se ruer sur elle. Elle écarquilla les yeux, son premier réflexe fut de sortir sa baguette même si de toute évidence cela ne lui serait d’aucun secours. Avant que Calyssa ne posent ses mains sur Charlie, elle se retrouva plaqué violemment au sol. Esmée attrapa le bras de Charlie et l’amena à l’étage pour la débarrasser du sang qu’elle avait sur elle.
Calyssa se débattit violemment. Ils étaient à quatre au moins pour la maîtriser. Après quelques minutes elle se fit plus calme.

- C’est bon, ça va.

Ils la lâchèrent. Elle se redressa, ses sens s’étaient calmés. Se laissant tomber sur une chaise, elle se prit la tête entre ses mains ; elle avait à nouveau recommencée. Calyssa entendait son amie redescendre elle se leva d’un bond de sa chaise et s’éloigna le plus possible.

- Caly ce n’est rien, lança Charlie en arrivant en bas de l’escalier, c’est de ma faute j’aurais dû faire plus attention.

Elle lui sourit pour confirmer ses propos mais Calyssa n’était pas pour autant rassurée, elle avait encore failli la tuer. Charlie fit un geste vers elle mais elle recula.

- Caly…

Elle secoua la tête et sortie de la villa, s’élançant à travers les arbres de la forêt. Le ciel était gris, d’énormes nuages gris plombaient le ciel, des fines gouttes de pluies commençaient à tomber. Le temps était aussi morne qu’elle. Des bruits de pas la firent se retourner, Emmett se tenait là.

- Il ne faut pas que tu t’en veuilles. Charlie ne t’en veux pas elle alors pourquoi toi le ferais-tu ?
- Cela fait déjà deux fois. Un jour personne ne pourra m’arrêter et je la tuerais, elle ou quelqu’un d’autre…
- Tu finiras par réussir à te contrôler ce n’est qu’une question de temps, allez sourit et rentrons, lança Emmett en souriant.

Il passa la main sur son épaule avant de lui frotter la tête comme on gratte la tête d’un animal. Elle ne put s’empêcher de sourire malgré la culpabilité qui la rongeait, cela faisait à peine quelques heures qu’elles étaient arrivées et Calyssa avait déjà l’impression de faire partie de leur famille. Les Cullen avaient ce don, mettre à l’aise.
Elle n’avait personne à l’exception de Charlie, ses parents étaient morts dans un accident de voiture quand elle avait 13 ans. Et depuis cette fameuse nuit du 31 octobre, elle avait perdu la plupart des gens qu’elle considérait comme sa famille.
A présent elle avait, peu à peu, le sentiment de faire partie à nouveau d’une famille.

Lundi, 16 novembre 1981.

Calyssa posa son doux regard ambré en face d’elle, un puma se tenait en position d’attaque. Il chassait tout comme elle chassait. Alors qu’elle allait se jetait sur sa proie une multitude d’oiseaux s’envolèrent, le puma se redressa comme alertait avant de fuir. 
Elle grogna, contrariée d’avoir perdu son repas. Elle se releva c’est seulement à ce moment-là qu’elle remarqua que quelque chose clochait. Une forte odeur de brûlé vint lui prendre le nez, Emmett qui se trouvait non d’elle se remit debout dans un bond.

- Y a le feu pas loin.

Carlisle arriva dans un courant d’air vers eux.

- Ça à l’air de venir de la maison, informa-t-il.
- Charlie ! s’exclama Calyssa.

Elle se précipita vers la villa. Plus, elle avançait plus l’odeur était forte et plus de la fumée apparaissait. Accélérant le mouvement, ils arrivèrent non loin de la maison, de grandes flammes caressaient dangereusement les murs de la demeure. Esmée plaqua ses mains devant sa bouche.

Calyssa courut jusque devant l’entrée, sortit sa baguette. Elle lança un sort pour éteindre les flammes quand ça fut fait elle se rua à l’intérieur de la maison. A peine fut-elle entrée qu’elle reçut un sort en pleine poitrine. Un choc électrique lui traversa le corps, cela fut tellement puissant qu’elle s’écrasa au sol sans pouvoir bouger.

- Calyssa ! s’écria Esmée en se jetant à ses côté.

Elle la fit sortir de la bâtisse en feu.

- Oh mon dieu, entendirent-ils un peu plus loin.

Charlie apparut, le teint livide.

- Je suis désolée Caly, j’ai paniquée.

Esmée était restée au côté de Calyssa mais le reste des Cullen s’évertuaient à éteindre le feu qui restait. Calyssa commençait à pouvoir bouger à nouveau. Esmée l’aida à se redresser.

- C’était un sort puissant, commenta Calyssa.
- Je suis vraiment désolée.
- On est presque quitte à présent, dit Calyssa.

Elles se regardèrent avant de rire. Le feu avait été maitrisé, la maison était dans un sale état. Carlisle revint vers elle.

- Que s’est-il passé ? demanda-t-il.
- Ils sont arrivés, et ont lancés des sorts à tout va. J’ai commencé à voir des flammes un peu partout. J’allais sortir quand j’ai entendu un bruit et j’ai cru qu’ils revenaient du coup j’ai lancé un sort.
- Oui et merveilleusement bien en plus.

Charlie lui fit un petit sourire désolé.

- C’était un avertissement, une mise en garde. Ils sont venus montrer qu’ils ne vous oublient pas, dit Carlisle.
- Maintenant on a plus qu’à répondre à leurs provocations ! s’exclama Calyssa.

Carlisle se gratta la gorge.

- Je ne suis pas sûr que cela soit une bonne idée, s’ils ont pris le risque de venir jusqu’ici c’est qu’ils sont sûrs de pouvoir nous faire face. La dernière fois ils ont abandonnés, oui, mais ils ne devaient pas être au complet.
- On fait quoi alors ? On les laisse s’amuser sans rien faire en retour ? lança Calyssa.

Au moment où il allait répondre, un bruit les alerta. Des craquements, des bruissements de feuilles. Une eau de Cologne vint leur chatouiller le nez. Bizarrement cette odeur n’était pas étrangère à Calyssa, elle fronça les sourcils. Un jeune homme, aux cheveux couleur miel et aux yeux marron arriva.

- Remus ! s’exclama Charlie.

Elle se jeta dans les bras de son fiancé qui la réceptionna de justesse les yeux brillants. Il la serra avec force dans ses bras, et enfoui son visage dans son cou. Ils restèrent un moment comme ça savourant le fait de s’être retrouvé.

- Qu’est-ce que tu fais là ? souffla-t-elle.
- On m’a prévenu.

Calyssa tourna brusquement la tête et posa son regard sur chacun des Cullen. Ils baissèrent les yeux un à un. Elle n’arrivait pas à y croire qu’un d’eux ait pu faire ça, elle avait pourtant été claire ; Remus ne devait pas être prévu, c’était le mettre en danger.

- Je suis désolé, dit Edward au bout d’un petit moment. Je me suis dit que c’était la meilleure des choses à faire. Si j’avais été à sa place j’aurais aimé être prévenu.
- Ouais mais tu n’es pas à sa place, lança Calyssa, ton choix le met en danger.

Elle lui lança un regard noir avant de s’éclipser.

- Je te l’avais dit ! s’exclama Alice.
- Il le fallait.

Sur ce il s’en alla. Charlie était toujours dans les bras de Remus, ce dernier ne voulait plus la lâcher.

- Tu n’aurais pas dû venir, tu te mets en danger, souffla Charlie.
- Comment aurais-je pu rester en sécurité en te sachant menacée, et en étant si loin de toi ?

Charlie rougit et l’embrassa. Ils se séparèrent à bout de souffle, se lançant des regards passionnés emplis d’amour.