Je ne sais pas depuis combien de temps je n'avais pas mangé mais je faisais peur à voir. J'aurais du au moins grignoter quelque chose mais mon estomac était bien trop noué pour que je puisse ingurgiter quoique ce soit. Je n'avais pas faim, je n'avais pas le moral. Si Hinata avait été là elle aurait su quoi me dire, elle aurait su trouver les mots, mais Hinata ne revenait pas en ville avant une semaine, son voyage d'affaire lui prenait bien plus de temps que prévus et Orochimaru agissait en véritable tyran sur la boîte. Un peu plus tôt dans la journée, Karin s'était disputée avec lui, et visiblement ça ne s'était pas très bien terminée. Elle était assise derrière son bureau, visiblement les larmes aux yeux. Cette fille ne m'avait jamais attiré de la sympathie, elle était du genre à envier le bonheur des autres et à colporter des ragots à tout bout de champs, pourtant, la voir aussi triste me faisait un drôle d'effet, si même au travail ça n'allait plus que me resterait-il pour avancer ? Je décidais alors de lui parler.
« Ca va ? »
Elle leva ses yeux vers moi, réajustant ses lunettes. Je pensais qu'elle m'aurait envoyé balader, comme elle le faisait d'habitude, mais pas cette fois.
« Pas vraiment non. Mais c'est gentille de t'en soucier Sakura, je sais que tu as des soucis ces derniers temps. »
Ce n'était un secret pour personne, j'entendais les bruits de couloir, les filles chuchotaient et se taire subitement lorsque je passais devant elle et c'était une sensation particulièrement désagréable. Je lui adressais un faible sourire, et Karin murmura alors :
« Fais attention à Orochimaru Sakura. »
Je n'eus pas vraiment le temps de méditer sur ses paroles car celui-ci apparu dans la pièce, visiblement plus en furie que jamais.
« Vous êtes vraiment une bande d'incapable ! Je ne manquerais pas d'en avertir Hinata ! Pas capable de faire un article correcte bon dieu ! »
Il se tourna alors vers moi, ses yeux injectés de haine.
« Et vous ! Pas même capable d'être à l'heure, ni de prévenir quand vous ne venez pas travailler, c'est inadmissible ! Et votre tailleur où est-il ? ! Vous resterez plus tard ce soir afin de rattraper votre travail de la veille. »
Elles tournèrent toutes la tête vers moi, certaines avaient un sourire ironique aux lèvres, d'autre avaient de la peine, dans tous les cas je venais une fois de plus de me faire humilier et je crois que c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase.
« Ecoutez moi bien, vous n'avez pas à me parler sur ce ton ! J'ai toujours été très compétente dans mon travail, et ce n'est pas une façon de traiter une employée. »
Il s'approcha alors de moi, visiblement menaçant :
« Mademoiselle, vos états d'âmes ne m'intéresse pas, alors si vous ne voulez pas que je vous renvois illico taisez-vous car pendant qu'Hinata n'est pas là c'est moi le directeur de ce magazine. »
Je n'étais pas d'accord. Je n'avais pas envie de me taire et avec Hinata une telle chose ne se serait jamais produite, mais j'avais assez d'ennuis en ce moment pour perdre en plus mon travail. Je préférais donc ne pas répondre et, un sourire satisfait aux lèvres, il retourna à son bureau. J'étais fatiguée, tellement fatiguée, et j'en voulais à la Terre entière, le sort s'acharnait sur moi et j'aurais voulu hurler, décharger toute ma haine et ma colère. J'allais passer ma putain de soirée ici et ça ne me plaisait absolument pas. La nuit ne tarda pas à tomber, étant en hiver, les journées étant relativement courtes, il était 17h et il faisait déjà nuit. Au fur et à mesure, tout le monde désertait le bureau, ayant fini leur journée de travail. En revanche pour moi elle s'allongeait la journée et je me demandais combien de temps j'allais devoir rester coincer là. La boîte fut bientôt entièrement vide et Orochimaru fit son apparition.
« Madame Uchiwa, si vous saviez comme votre comportement me désole. »
Je lui jetais un regard noir, qu'est-ce qu'il me voulait encore celui là ?
« Pardon ? Je ne suis pas certaine de comprendre. »
« Et bien, votre absence injustifiée d'hier, votre manque de concentration au travail et le fait que vous ne respectiez pas la tenue exigée. Ca fait beaucoup d'infraction en une semaine mademoiselle. »
Aprés tout peut être m'étais-je laissé un peu trop aller. Je n'avais eu la tête à rien du tout ces derniers temps et je n'avais peut être pas été assez professionnelle, ce qui me contrariait car j'avais toujours fais en sortes d'être irréprochable, que ce soit à la maison ou au travail, et à défaut de l'être à la maison j'aurais au moins aimé l'être au travail.
« Vous avez raisons, je me suis laissée aller ces derniers temps, ça ne se reproduiras pas. »
Il m'adressa alors un regard doucereux et sa voix mielleuse ne me présageait rien qui vaille ;
« Je pense pouvoir vous pardonner votre petit écart. »
« Ecoutez, j'ai beaucoup de travail, je pense que nous pouvons remettre la conversation à plus tard non ? »
Il me tira violemment par le bras, me balançant contre le mur. D'accord, c'était définitif, ce type était cinglé et visiblement il avait quelque chose derrière la tête.
« Tu n'as pas honte sale petite traînée, de m'aguicher comme ça ? »
« Pardon ? Je pense que vous ne devez pas avoir les idées claires. »
Mon dieu, comment allais-je faire pour fuir ce serpent ? Je cherchais du regard un échappatoire, la salle était plutôt grande, et je devais trouver absolument le moyen de sortir de là, d'autant que quelque chose me disais que la porte devait être fermée à clé. Il approcha sa langue immonde de moi et, dans un réflexe soudain, je lui assénais un coup de genoux au niveau de la partie la plus intime de son anatomie.
« PETASSE. »
Oui, il ne croyait pas si bien dire, je sentais l'adrénaline pulser en moi et montait en crescendo. Je m'extirpais tandis qu'il était pliée de douleur et ne trouvait rien de mieux que d'aller m'enfermer dans le placard des produits d'entretien. Ce n'était pas forcément la meilleure idée qui soit et je bloquais la porte avec des seaux, des balais, tout ce qu'il me tombait sous la main en fait. Je sortis mon portable de ma poche, il fallait que je prévienne Naruto, que quelqu'un puisse m'aider. Pourtant, le sort s'acharnait encore sur moi. Je n'avais plus de batterie et Orochimaru tambourinait contre la porte. Il la défonça, il avait effectivement une force incroyable et, tandis qu'il se ruait sur moi, me tapant la tête contre le sol je priais, priais pour que quelqu'un vienne m'aider.
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Maux de Couple
FanfictionUn homme qui se détruit par son alcoolisme et son addiction au sexe. Une femme qui s'accroche de toutes ses forces, qui ne veut pas le laisser sombrer. Bienvenue dans les maux d'un couple ordinaire, qui tente comme il peut de se sortir la tête de l'...