Souvenir

807 48 3
                                    

Comme je l'ai dit dans le chapitre 3, ce qui va suivre est simplement là comme support, pour vous aider à savoir et à comprendre les origines de Kate. Bonne lecture.

Je me réveillais, grelottant. J'étais plongée dans un noir quasiment complet, installée contre l'un des murs recouvert de moisissures. J'avais beau me tourner encore et encore, je n'arrivais pas à me repérer.

J'étais encore enfermée dans cette foutue cave moite. Ça devait faire cinq jours, peut être plus. Je n'avais plus la notion du temps de toute façon. Peut être que j'avais passé une semaine sans rien manger, sans rien boire, sans voir la lumière du soleil. J'avais froid, l'humidité me faisant trembler jusqu'aux os. C'était la seule chose que j'arrivais à discerner dans mon état actuel

Tout ce que je souhaitais, c'était sortir d'ici. Avoir ma liberté. Pouvoir chanter, danser, jouer, rire. J'étais enchaînée par des chaînes invisibles. Attachée et retenue par ce monstre qui se disait mon tuteur. Je voulais que justice soit rendue. Que cette pourriture paie ces infamies. Comment pourrait-elle être faite si je restais enfermée?

J'entendais ses pas sur le plancher fraîchement ciré. Je me levais, retombant aussitôt. Il me fallait atteindre cette fichue porte. Je devais sortir, m'évader.

Je me mis à ramper, patogeant dans le liquide au sol. À bout de force, je tendis ma main vers le filet de lumière qui provenait de la porte. Mes doigts heurtèrent le bois. Presque aussitôt, la poignée de la porte se tourna et l'ombre de mon oncle me surplomba. Il me prit le bras et me tira hors de la petite cave.

Je trébuchais à chaque pas que je faisais, trop faible pour me concentrer sur mon équilibre. Mon oncle me poussa contre le comptoir de la cuisine. Ma tête fût la première chose qui toucha la matière solide. Ma vision se troubla, mon corps ne réagissait plus. Je fermais les yeux pour reprendre contenance. Je les ouvris rapidement en entendant cette petite voix.

Depuis quelques temps déjà, une voix aux teintes diaboliques s'était glissée dans mon esprit, apportant avec elle des idées abominables pour me venger de mon oncle. Cette petite voix me parlait, me conseillait et m'indiquait sur diverses façons de mettre un terme à toute cette souffrance.

Prendre les couteaux, poignarder le gros problème qui me servait de tuteur et fuire. Elle me le répétait depuis que j'étais sortie de la cave. Prendre les couteaux, le poignarder et se barrer. Être libre.

Cet homme m'avait volé mon argent, une partie de ma vie et maintenant il voulait vendre mon corps à ses fins? Une folie meurtrière me gagnait le corps. Je sentais mon cœur battre, mon sang glissait dans mes veines, mon esprit se tordre.

Je m'appuyais contre le placard, les couteaux près de mon bras. Peut être que si je l'entaillais suffisamment profondément, il perdrait assez de sang mon mourir. Mourir. C'était ça. Il fallait que je le tue. Tuer, tuer, tuer. La petite voix se remit à chanter. Tuer.

Je pris le couteau de cuisine en main et me retournais vivement. Mon oncle eût un mouvement de recul avant de sourire narquoisement.

-Tu es trop faible pour tenter quoi que ce soit contre moi.

Tuer, tuer, tuer. Je lui sautais dessus, les deux mains en avant. Une rage incontrôlable me saisissait tout le haut du corps. La lame pénétra dans le bras de mon oncle. Il hurla de douleur et se recula pour observer sa blessure.

Je me mis aussitôt à courir pour m'échapper de cet enfer. J'ouvris la porte et entendant les pas lourds de mon tuteur, je fonçais tête baissée dans la rue. Je n'avais jamais eu le temps de m'arrêter pour observer les alentours. Je n'avais jamais pu sortir pour me promener. Tout ça été derrière moi à présent.

Le loup du manoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant