Chapitre 2 : Cross Tail et Murasame

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Yana Toboso, Black Butler

"Il y a des choses qu'on ne peut jamais retrouver, même en se débattant de toute ses forces. Il y a aussi des désespoirs dont on ne peut jamais sortir. Mais tu ne peux peut-être pas comprendre ça."


Latarsha vérifia d'un coup d'oeil que la ruelle était déserte, puis elle s'avança en-dessous de la petite fenêtre entrouverte en faisant signe à Wohee de la suivre. Sa coéquipière à la coupe brune à la garçonne tenait ses doigts refermés autour du poignard dissimulé dans sa manche, en plus de l'arc et du carquois qui dépassaient dans son dos. Elle s'agenouilla en posant les mains à plat contre le vieux mur de briques.

- Fais vite, siffla-t-elle. Je couvre tes arrières.

Latarsha ne se le fit pas dire deux fois. Elle grimpa sur les épaules de Wohee, qui lui fit la courte échelle. Cela permit à Latarsha d'atteindre la fenêtre. D'un brutal coup de coude, elle l'ouvrit entièrement, puis y glissa le torse. La pièce était vide et mal éclairée. Latarsha s'aida de la force des bras pour se hisser, puis elle retomba sur ses pieds, à l'intérieur. Des sacs de farine étaient entreposés contre les murs, des pots de confiture remplissaient les étagères. Latarsha s'avança silencieusement et précautionneusement jusqu'à la porte en ferraille et y appliqua une petite poussée. La porte grinça en s'ouvrant. Latarsha se tenait prête, l'arc à la main, la corde tendue, la pointe de la flêche dirigée devant elle. Mais elle abaissa son arme. La seconde pièce n'était habitée que par la poussière. Une vague inquiétude la saisit. Pourquoi n'y a-t-il personne ?, se demanda-t-elle. Où sont les gens ? Les rues par lesquelles elles étaient venues n'auraient pas dû être désertes non plus. Est-ce que c'est un piège ?  Elle attrapa une poire qui la narguait dans un panier et la croqua avidement. Si c'est un piège, nous allons bientôt le savoir... Elle prépara ses fléchettes d'acier et disposa son katana de manière à pouvoirle saisir facilement et rapidement. Pour s'assurer de sa théorie, elle se rendit dans la pièce adjacente, la dernière. Comme elle s'y attendait, elle était inoccupée. J'avais donc raison, c'est bien un traquenard. Et nous sommes en train de tomber dedans comme des moustiques sur les langues collantes des grenouilles. Elle termina sa poire et jeta les restes contre l'évier sale. Ils n'ont pas quitté les lieux depuis longtemps. Nous avons quand même dû les surprendre, même si ce n'était pas exactement de la manière dont nous l'aurions souhaité. Latarsha sortit par la porte principale et héla son amie à voix basse. 

- Wohee, c'est libre, viens !

La jeune fille aux allures de garçon fut à son côté en moins de trois secondes. Il lui suffit d'un échange de regards pour comprendre. 

- Ah, on s'est bien fait avoir...

- Tu penses qu'ils vont commencer par où ? Ma mère ou Laon ?

- Les guerriers de Laon sont une cible plus facile, parce qu'ils n'ont que deux dragons. Mais ce serait peut-être une bonne raison pour attaquer d'abord l'escouade d'Astrid, car s'ils parviennent à éliminer leurs dragons avant l'arrivée de Laon, il leur restera la partie la moins difficile à faire.

- C'est vrai. Il faut qu'on les arrête.

- Nous sommes deux, Latarsha. Réfléchis. Nous ne pouvons pas nous battre contre un groupe trop nombreux de soldats, et nous ne savons pas combien ils sont. Il ne nous reste plus qu'une chose à faire : trouver leur point fort et le défaire. Qu'est-ce que le point fort d'un chevaucheur de dragon ?

- Son dragon, évidemment.

- Premièrement, son dragon, oui. Deuxièmement, sa magie s'il en a.

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