Destinée

Chapitre IX

La jeune fille s'était endormie en parcourant les dernières pages du journal intime de sa mère. Elle ne savait que penser. Son père était quelque part en vie. Ignorant tout de son existence, ou du moins ignorant sa véritable identité. De plus, il faisait partit de l'organisation qui la traquait.

Sans oublier que sa mère, qui mettait tant de cœur dans la présence paternelle de son amant auprès de son demi-frère l'avait tout simplement abandonnée.

Elle n'avait qu'une envie, c'était d'oublier tout ce qu'elle avait apprit, mais son subconscient était bien plus pervers.

Il profita de son sommeil pour que des images puissent se mêler aux mots, que des sons puissent se joindre à cette avalanche de sentiments violents. Une tempêtes floue dansait joyeusement dans son doux cauchemar. Un ras de marré insalubre brisait tout ce qu'elle pensait savoir pour reformater ses acquis.

Après trois heures et demi de sommeil très peu reposant, Angel ouvrit les yeux en sursautant. Elle les referma doucement pour se calmer. Une dizaine de secondes plus tard, elle les ouvrait de nouveau pour regarder les chiffres digitaux qui s'affichaient, 04:26. Elle prit une longue inspiration avant de sortir de son lit. Elle ramassa rapidement les documents qui s'étaient échappés du dossier dans son sommeil avant d'aller s'habiller. Une fois vêtue d'un jogging et d'un débardeur, elle alla dans la cuisine vider la tasse de café froide qu'elle avait laissé sur la table et s'en fit chauffer une nouvelle. Elle la sirota, savourant l'amertume du liquide qui chassait toutes les traces de fatigue de son corps, profitant de la chaleur qui parcourait ses membres. Un sentiment de confort l'envahit, mais elle ne pouvait pas s'y abandonner. Trop de chose l'attendait ce jour là. Après avoir terminé sa tasse elle se dirigea vers la chambre où Damon dormait toujours.

Elle entra sans frapper et passa sans hésitation dans le dressing. Elle lui attrapa quelques vêtements et les lança sur le jeune homme plongé dans ses songes. Il se réveilla en sursaut, perdu. Elle lui dit juste de se préparer rapidement et elle sortit tout aussi vite qu'elle était entrée.

La tête de Damon retomba lourdement sur son oreiller. Un poids dans sa poitrine l'enserrait comme un étau. L'anxiété, la peur, la peine, l'angoisse, la détresse l'oppressait. Qu'allait-il advenir de lui, de son père ? Cette question l'obsédait, mais il n'y avait qu'un seul moyen pour savoir ce qu'il en était. Il attrapa les vêtements qu'Angel lui avait lancé et se dirigea tout droit dans la salle de bain. 

Il fit couler de l'eau brûlante sur sa peau nue, laissant ses muscles engourdis et encore ensommeillés se réveiller dans un doux frissons. Les gouttes d'eau laissaient un sillon rouge sur leur passage, mais il ne s'en préoccupait pas, trop distrait à tout oublier. Il s’efforçait de décontracter tous ses muscles sans résultat. Il appuya sa tête contre le mur froid et inspira longuement. Il se passa de l'eau glacée sur le visage et s'habilla.

Lorsqu'il arriva dans le salon il trouva sa nouvelle colocataire allongée sur le sol à faire une série d'abdominaux. Il ne voulut pas la déranger, il ne voulait pas avoir à faire face à des représailles. Alors il se dirigea à la cuisine qu'il venait d'apercevoir et se mit activement à la recherche de quelque chose pour ce sustenter. Il n'avait pas mangé depuis la veille et son estomac ne cessait de gémir. Il finit par trouver des barres de céréales qu'il engloutit tout en les faisant passer avec un verre de jus d'orange.

Peu de temps après la jeune fille le rejoint. Aucun des deux ne décrochèrent un mot. Elle se glissa derrière lui pour attraper une pomme et elle s'assit sur le bar, les yeux dans le vague, perdue dans ses réflexions. Elle finit par remarquer sa présence et prit la parole à contre cœur:

-Puisque tu risques de rester ici assez longtemps il va falloir que tu apprennes deux trois choses. Pour commencer mon nom de code est Ange Noir, donc tu en fais ce que tu en veux, mais c'est comme ça que tout le monde me connaît ici, d'accord ?, le jeune homme acquiesça en signe de compréhension. Très bien, continua-t-elle, pour survivre, puisque tu tiens absolument à m'accompagner dans mes recherches, tu vas avoir besoin d'un entraînement. D'ailleurs, ton prof va venir te chercher d'ici une dizaine de minutes.