Dans les griffes du pharaon (achevé)

Chapitre 16

Cela fait déjà plus de deux mois que je suis là et je n'ai pas vraiment vu le temps passer. Je n'ai eu aucune nouvelle de la capitale ou des princes et je ne m'en porte pas plus mal, je dois l'avouer.

L'absence totale de Djédefrê dans ma vie a été très dure au début mais le fait de ne pas le voir ou d'en entendre parler m'aide, petit à petit à diminuer le manque que je ressens.

Je fais toujours de nombreux cauchemars et ils sont de plus en plus violents. Lors de mes nuits, je me revois avec ma famille et les scènes commencent à défiler, me rappelant mon viol, le pêché horrible que j'ai commis, ma torture et le visage de celui que j'aime encore et toujours.

Je suis pourtant très bien entourée et ma vie ici est très agréable donc tout est mit en oeuvre pour que je surpasse mon traumatisme mais ce n'est pas facile et ça, les 4 femmes à mes côtés le savent bien qu'elles n'aient pas eu vent de toute mon histoire.

Mon pressentiment envers Nébetit, mon "esclave" c'est avéré vrai. C'est une amie géniale envers qui ressens un énorme sentiment de confiance. Elle est d'ailleurs la seule dans cette maison à qui je me suis confiée, que ce soit mon histoire et mes doutes.

En effet, il m'arrive souvent d'avoir des nausées voir même de vomir et cela fait bien trop longtemps à mon goût que je n'ai pas eu mes règles. Enfin bon, cela doit sûrement être du au stress de tout ce que je subis depuis plus de trois mois maintenant et ce n'est qu'un dérèglement hormonal, je sais que ça peut arriver. Du moins, c'est ce que je me dis pour garder confiance parce qu'un gosse à 17 ans... Non merci.

D'ailleurs, cela fait déjà trois jours qu'elle est partie faire je ne sais quoi en ville, me laissant seule avec mes craintes et mes angoisses.

Ah oui, j'ai aussi apprit que la vieille dame qui m'a accueilli lors de mon arrivée ici avec tant de gentillesse était la nourrice de Khéphren quand il était enfant. Elle m'a raconté de ces trucs... Je vous dis pas. D'après elle, il était un bambin adorable qui était serviable et gentil. Je me demande bien ce qu'il s'est passé pour que ce petit angelot qu'elle passe des heures à décrire soit devenu un tel démon violeur de femmes.

Actuellement, je suis seule dans le jardin à tenter de penser à des choses heureuses mais je n'y arrive pas. Je n'ai rien à faire ici maintenant que Nébetit est partie. Je ne sais ni lire ni écrire l'égyptien et personne ici ne peut m'y aider. De plus, avant, j'avais mon amie avec qui je passais mes journées à parler mais là... Les trois autres femmes dans cette maison ont beau être très gentilles, elles sont toutes bien plus âgées que moi et refusent de me considérer autrement que comme leur maîtresse. Ce serait un manque de respect envers moi, disent elles, de me parler comme à quelqu'un de leur niveau.

Encore perdue dans mes pensées, je n'entends l'agitement qui règne autour de moi qu'après quelques minutes et me lève pour aller voir ce qu'il en est. Après quelques jours, ma douleur au dos suite aux nombreux coups de fouet que j'ai reçu a commencé à diminuer mais j'ai toujours des difficultés à me déplacer aussi agilement qu'avant ma petite aventure dans les cachots du palais.

Arrivée devant l'entrée, je remarque directement la présence de Nébetit et n'hésite pas à lui sauter dans les bras. Cette amitié qu'elle a exprimé envers moi depuis notre rencontre m'a tellement aidé que j'aime cette fille comme si on avait passé toute notre vie ensemble et c'est donc tout naturellement que mon corps a agi de lui même en lui montrant mon affection.

-Anna, tu m'as manqué.

Et oui, j'ai enfin pu récupérer mon prénom, du moins auprès d'elle, les autres refusant de m'appeler autrement que par le prénom choisi par leur maître.

Elle ignore les regards noirs des femmes présentes suite à mon appellation et à son tutoiement et continue ce qu'elle disait à mon arrivée.

-C'était très agité en ville, la montée sur le trône du nouveau pharaon a semé beaucoup de doutes sur son droit de succession au trône et...

-Comment ça le nouveau pharaon ?

Nébetit, à qui j'ai coupé la parole sans même y songer, se retourne vers moi et me réponds.

-C'est vrai que tu n'es pas au courant. Son altesse Djédefrê est montée sur le trône malgré les suspicions sur sa culpabilité dans l'assassinat de son frère.

Vraiment ? C'est génial, il n'a donc pas été banni à cause de moi. Je suis rassurée mais une crainte vient se loger dans mon esprit. Et si Khéphren avait encore pour plan de m'utiliser pour détruire son frère ? D'ailleurs comment celui-ci a t'il fait pour accéder si facilement au pouvoir ?

Répondant à ma dernière question muette, mon amie continue et me brise, sans en avoir aucunement envie, mon cœur.

-Sa majesté à épousé la femme du défunt prince héritier, sa sœur Hétep-Hérès pour accélérer les choses.

Je vois que, suite à ses mots, elle me regarde d'un air triste, comprenant certainement ma douleur.

Je ne réponds rien, la regarde juste et, voulant être seule pour réfléchir, me retourne et pars comme pour oublier.

Mais alors que je ne me suis qu'un petit peu éloignée, je me rends compte que c'est débile. Ruminer mon désespoir dans mon coin ne va faire qu'empirer mon état tandis que me confier va m'enlever un poids important.

Je commence donc à revenir en direction de mon amie pour chercher auprès d'elle une source de réconfort quand j'entends de la part d'une des esclaves des mots qui me glacent le sang.

-Mais enfin, pourquoi ne pas lui avoir annoncé la venue imminente du prince Khéphren ?

°°°°°°°°°°°°

Et ouais, on a encore fait un grand pas dans le temps mais vous savez quoi ?

JE M'EN FIIIIIIIIICHE !!!

Et pourquoi ? PARCE QUE C'EST MON HISTOIRE A MOI !!!!!

Ok, je me calme.

Qu'en avez vous pensé ? J'attends vos commentaires !!

Et ouais, le roi des cons, l'enculé, batarounet, appelez le comme vous le voulez, est de retour !!

Pfffffff, il pouvait pas rester dans son coin l'autre bâtard en vrai ?

En tout cas, je vous fais une bise sur une joue (parce que je suis Belge moi, na !) et vous dit à la prochaine pour la suite.