Repas de famille

Twenty

Ses jambes avançaient sans qu'il n'en ai conscience. Son esprit était vide et son visage n'exprimait plus rien exepté cette lassitude fatiguée qu'il ressentait.

Eren n'avait même pas eu la force de faire un geste vers Levi et avait fuit. Enfin, ça aurait été une fuite si quelqu'un lui courrait après. Or, personne ne l'avait vu. Et c'était tant mieux. Le son de ses pas résonnaient dans ses oreilles alors même que le couloir qu'il avait emprunté quelques instants auparavent était blindé de monde.

Il prit à peine conscience du fait qu'il était arrivé en bas des escaliers et qu'Hanji s'avançait vers lui. Il eu encore moins conscience d'afficher un air enjoué qui aurait trompé n'importe qui.

"Alors Eren ! T'as trouvé Levi ?
-Ouai ! On a parlé un moment mais il se fait tard et je travaille demain alors il faut que j'y ailles !
-Oh c'est bien alors ! Vous avez parlé de quoi ?
-Ça te regarde pas Hanji...
-Bon, bon, ça va ! Tu pars maintenant ? Mais et tes enceintes ? 
-Oh, c'est pas grand chose, Armin me les rendra quad on se verra. Merci pour tout Hanji, tu passera mes salutations à Erd !
-Hmm ! T'en fait pas pour ça ! Salut Eren !"

Le brun étira ses lèvres en un sourire puant l'hypocrisie et tourna les talons. Sa nausée empirait et les odeurs mélangées de parfum, d'alcool et de transpiration n'arrangait cela en rien. À peine sortit de la demeure, son sourire avenant se fana instantanément et Eren fixa ses chaussures pendant quelques secondes.

Eren Yeager tu n'es qu'un idiot. 

Il essaya de relativiser en se disant que cette histoire n'était pas plus grâve qu'une autre. Il n'était pas en train de souffrir attrocement à l'idée que Levi puisse enserrer le corps d'une femme de ses bras, ni de sentir la colère envahir ses veines et encore moins de se resentir un incroyable sentiment de trahison.

Absolument rien. Juste de l'indiférence morne et terne. Sa nausé était toujours aussi présente et le poids qui pesait au niveau de son diaphragme s'allourdit un peu plus quand il se dirigea vers sa voiture.

Eren fit le tour de l'auto et parcouru ses poches. Il se rendit compte qu'Armin avait gardé ses clés de voiture. Mais la simple idée de retourner à l'intérieur le répugnait. Il resta alors planté là : sur la route déserte à cette heure de la nuit, dans la semi-pénombre des lampadaires, devant sa voiture résolument close.

Alors il craqua.

Sans aucun signe avant-coureur, il explosa en sanglot. Son corps se plia et il s'affaissa derrière sa voiture en pleurant. De terribles secousses soulevait sa poitrine et ses épaules en soubressaut irréguliers. Ses plainte et ses pleurs passeraient inaperçu dans le chaos et l'effervécense de la fête. Alors il se lâcha. Les deux mains encore sur le capeau de la voiture, les genoux pliés il cria, geigni et pleura pendant un temps qu'il ne sû pas estimer.

L'indifférence avait laissé place au sentiment de trahison et de colère qu'il voulait rejeter en hurlant sa peine. Il souffrait et avait honte, il n'arrivait pas à respirer convenablement. Une sensation d'amertume honteuse lui retournait les boyaux.

Il décida, comme un abruti paumé de vider son sac, sur le bord de cette route. Ça lui ferai du bien et il rentrerait chez lui à pieds puisque sa voiture était inutile.

Il déversa sa souffrance encore quelques minutes ou quelques heures, il ne savait plus.

Puis une fois relativement calmé, la douleur dans son abdomen s'était atténuée mais avait été remplacé par un tiraillement au niveau du cœur. Sa nausée elle, était toujours présente.

Eren se releva avec difficulté et pensa qu'il ne s'était jamais sentit aussi minable de toute sa vie.

Il regarda l'heure sur son cellulaire et calcula qu'il serai probablement rentré chez lui vers cinq heures s'il pressait le pas. Il renifla mais ne trouva pas la force de se mettre en route. Dans le même temps, il se rendit vite compte que sa simple veste en cuir n'était pas vraiment suffisente pour lui tenir chaud. Il pensa à appeller Jean pour lui dire de venir le chercher mais vu l'heure, le châtin dormait sûrement comme une masse dans son lit.

Eren sentit un frisson lui parcourir l'échine et il jura dans ses dents. Putain mais à quoi est-ce qu'il pensait ? Il croyait vraiment que toutes ces rumeurs sur Levi étaient fausses ? Il savait pourtant bien que les journalistes n'inventaient rien et qu'il y avait toujours tout au plus un fond de vérité.

La vérité. Il aurait voulu ne jamais la connaître s'il avait sû à quoi s'attendre à la fin. Ackerman avait couché avec lui pour son propre plaisir, uniquement. Eren savait pourtant bien que l'amour ne pouvait pas naître aussi vite. N'empêche que c'était ce qu'il s'était passé pour lui.

Deux jours. Cela faisait seulement deux jours qu'il connaissait Levi. Dans ce cour lapse de temps il avait eu l'occasion de connaitre une passion dévorante, de réaliser l'affection sans bornes qu'il portait à ses amis et d'avoir aimé un homme avec toute l'ardeur qu'il se connaîssait. Mais en seulement quelques secondes, son cœur avait été ignoré. Ses sentiments n'avait même pas été pris en compte et sa seule chance de s'exprimer avait été réduite à néant.

Eren avait mal. Et il se faisait pitier rien qu'en pensant au fait qu'il avait pleuré pour ça. C'était ridicule, ça n'avait aucun sens, c'était inutile et surtout ça n'avait pas lieu d'être.

C'était contre nature.

Les paroles de son père lui revinrent en mémoire et son visage dégouté apparut devant ses yeux.

Quand la question de l'attirance
sexuelle était arrivé dans la conversation d'un rare diner passé en présence de Grisha, sa réponse avait été catégorique. C'était contre nature, répugnant et irresponsable. C'était une mode, un moyen d'attirer l'attention. Un choix ridicule et inconsidéré.

Eren avait écouté et n'avait rien dit. Simplement parce qu'il s'était retenu pour ne pas hurler sa colère ou fondre en larmes. Encore une fois, il avait encaissé sans rien dire, en silence. Encore une fois il avait été bléssé dans l'âme sans même que personne ne le remarque. Encore et toujours il se lamentait sur son sort et gardait sa colère.

Ce n'était pas contre nature. C'était encore moins un choix.

Mais le visage et le ton profondément répugné de Grisha ne cessait de s'imposer dans l'esprit d'Eren.

Le froid l'engourdissait un peu plus quand l'appel de son nom le fit sursauter sur le capeau de sa voiture.

"Eren !"

Voilà le chapitre 20 ! J'imaginais pas que ça serai aussi long.

Amusez vous bien en le lisant et dites moi ce que vous en avez pensé.

Désolé pour le retard mais j'ai eu quelques petits problèmes ce qui fait que je n'ai pas pu publier dans les temps sorry les grenouilles ! 🐸🐸

La suite au prochain épisode !