Chapitre premier - Le goût du risque

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Tout commença par une journée d'octobre, le 31 plus précisément.
Comme chaque Halloween, tous les enfants se retrouvèrent dans les rues déguisé en monstre, en sorcière ou encore en fantôme, se baladant de maison en maison essayant de faire peur à leurs habitants dans l'espoir de gagner quelques sucreries.

Alors que la journée touchait à sa fin et que les rues se vidaient les unes après les autres, une jeune femme seule continuait à traverser les rues cherchant sa proie idéale.
« Clac, clac, clac ». C'était le bruit des talons de Mastine sur les graviers de la route. Il faisait sombre. La nuit finissait de tomber. Elle marchait dans cette petite ruelle déserte à demi éclairée par les lampadaires vascillants. Elle s'ennuyait. La journée avait été longue et vide. Elle voulait de l'action. Elle approchait d'une maison en plutôt mauvais état qui lui semblait tout de même habitée. Mastine qui s'ennuyait eut soudain une idée qui allait lui permettre de rajouter un peu de piquant dans cette journée vide de sensations.
Elle s'arrêta à hauteur de la porte et poussa la poignée. Après avoir mis plus d'ardeur dans son geste, la jeune femme réussit à ouvrir la porte. Elle voulait découvrir ce et qui se trouvait à l'intérieur, mais surtout qui, et comment elle allait pouvoir les surprendre. Elle était d'humeur à s'amuser.
Elle aimait cette sensation lorsqu'elle voyait l'horreur dans les yeux des habitants.
Il est vrai que son visage faisait peur, surtout lorsqu'on ne s'y attendait pas.
Elle avait deux triangles noirs renversés dessinés au noir au dessous de ses yeux, et deux autres inversés allant du sourcil à la racine de ses cheveux. Sa bouche était fendue d'un trait noir qui dessinait le contour de ses lèvres, et leur centre était d'un rouge aussi vif que le sang frais.
Ces deux couleurs se mêlaient en un dégradé terrifiant. Ses yeux, soulignés d'un trait noir partant du coin interne de son œil et se finissant à l'extrémité de sa paupière en un pointe aussi tranchante que l'épée donnaient l'illusion d'yeux de chats et étaient d'un bleu si pâle et si intense qu'il paraissaient comme sortir de ce visage si sombre.

La porte s'ouvrit. Elle découvrit une entrée simple et étroite d'où partait face à la porte un grand escalier de bois sombre se noyant dans l'obscurité terrifiante de l'étage, qui plongeait l'entrée dans une ambiance malsaine.
Mastine était intriguée mais était tout sauf rassurée . Son coeur battait fort dans sa poitrine et les battements résonnaient jusque dans son crâne.
Elle voulait explorer cette maison jusque dans ses moindres recoins.
L'adolescente fit les deux petits pas qui la séparait de l'escalier et commença à gravir lentement les premières marches. Ses doigts parcouraient le vieux papier peint fleuri et usé, datant de plusieurs dizaines voire vingtaines d'années, arraché par endroit et baillant par d'autres. Elle s'enfonçait doucement dans la pénombre.
Arrivée au premier tiers de l'escalier, un bruit sourd lui glaça le sang.
La porte d'entrée s'était refermée violemment. Son pied n'était pas encore arrivé jusqu'à la marche. Elle le posa lentement et tourna la tête pour regarder derrière elle. Elle fut soulagée de voir que ce n'était que la porte.
« Ce n'est qu'un courant d'air » se dit elle. Elle releva le regard vers le haut des escaliers. Il lui parut plus prudent de redescendre et de commencer par explorer le rez de chaussée. Elle descendit les marches précipitamment, sans se retourner. L'obscurité lui faisait peur, elle ne pouvait pas voir ce qui s'y trouvait caché.
Elle tourna au coin des escaliers et entra dans la cuisine.
Cette cuisine avait quelque chose d'étrange. Un papier peint délavé à motifs bleus sur fond jaune tapissait les murs quand des bocaux remplis sans que l'on puisse distinguer la nature de leur contenu semblaient avoir été posés sur le plan de travail il y a bien longtemps, comme le témoignaient les nombreuses toiles d'araignées qui les recouvraient.
Une grosse marmite était posée sur la cuisinière. Mastine s'avança en faisant claquer ses talons sur le sol puis, souleva le couvercle de celle-ci pour voir ce qui se trouvait à l'intérieur. Rien.
Elle reposa le couvercle et avança d'un pas vers le plan de travail. Devant les bocaux se trouvait posée une pile d'assiette et de couverts, comme prêts à dresser la table. Mastine prit un couteau en rigolant. Elle le passa sur la paume de sa main, vérifier qu'il était bien tranchant. Décidément, cette maison était bien étrange, et elle n'avait pas tout vu !

Le frisson sanglantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant