Un amour inattendu (The Hobbit FanFiction)

Chapitre 10 : Sur le sentier de la guerre

La route pour Dale fut longue et exténuante pour les survivants qui atteignirent la ville en fin de journée. Lalwen, bien que plus endurante que les humains suite à ses dons elfiques, commençait elle aussi à fatiguer et fut soulagée lorsqu'il vit se dresser les bâtiments de pierre. 

Comme les habitants de Lacville l'avaient prédis, Dale était une véritable désolation. Les maisons et autres édifices étaient, en grande majorité, détruits et brûlés. Au sol, rien ne poussait. Absolument tout dans cette ville fantôme était mort et une atmosphère lourde y régnait. L'elfe ne put s'empêcher d'imaginer Dale au temps de sa splendeur, faisant la fierté des hommes. Les rues devaient probablement grouiller de monde, les rires des enfants ricochant sur les immenses bâtisses. Malheureusement, cette époque était révolue depuis longtemps. 

Alors que Bard et Lalwen aidaient les plus âgés à franchir un obstacle, la douce voix d'Alfrid se fit entendre en priant l'archer de venir le rejoindre sur les remparts de la ville. Ce dernier jeta un regard à la princesse, l'invitant à l'accompagner. La belle blonde ne se fit pas prier et suivit le brun non sans céder son poste à un jeune homme d'une vingtaine d'années. Lorsqu'ils rejoignirent Alfrid, celui-ci ne tenait plus en place, tel un enfant devant une sucette. Ce fut avec excitation que le bras droit de l'ancien Maître de Lacville tendit le doigt vers l'horizon dans le but de leur montrer quelque chose.

-Regardez, les brasiers de la montagne sont allumés!
-Par tous les Saints... Murmura Bard.
-Ils ont réussi! S'exclama Lalwen en souriant. Ils sont vivants!
-Vivants? S'étonna Alfrid avec dégoût. Cela signifie donc que ces nains sont à l'intérieur de cette montagne avec tout cet or?
-N'en avez-vous pas assez d'être aussi cupide? Soupira l'elfe avec exaspération. La compagnie de Thorin et vivante! Je pense que quatorze vies sont tout de même plus importantes que toutes les richesses de cette montagne!
-Vous êtes née avec une cuillère en argent dans la bouche, vous ne pouvez pas comprendre!
-Vous me dégoûtez au plus haut point!
-Cessez de vous quereller! Intervint Bard. Je te rassure, Alfrid, il y a suffisamment d'or pour nous tous. Cette dispute n'a donc pas lieu d'être. Venez Lalwen, nous devons aider les survivants à s'installer. Oh, Alfrid, tu es de garde cette nuit.

Ce dernier ne répondit pas mais son agacement était évident. La princesse esquissa un petit sourire avant de souhaiter à l'être répugnant qu'était Alfird, non sans une pointe d'ironie, une agréable nuit. Tout en rejoignant les ex habitants de Lacville, Bard expliqua à Lalwen ce qu'il attendait d'elle : soigner les blessés au mieux. Bien qu'elle ne fût pas experte en la matière, la blonde accepta avec joie la demande du batelier. Après tout, elle ne pouvait pas rester les bras croisés alors que tout le monde s'affairait. De plus, faire un bandage était à la portée du premier idiot venu. 

La nuit ne fut pas de tout repos pour l'elfe et l'humain. En effet, ceux-ci passèrent la nuit à prendre soin des blessés et à organiser un camp de fortune. Les pauvres gens étaient contraints de se serrer les uns contre les autres, tant par manque de place que pour se protéger du froid. Lalwen put alors se rendre compte à quel point la situation était critique. Non seulement les bandages allaient manquer, mais ils allaient également bientôt tomber à court de vivre. A ce rythme là, la moitié des survivants ne vivraient pas davantage que deux jours de plus. 

Au petit matin, tous les blessés avaient enfin été soignés et les derniers vivres ainsi que les couvertures avaient été distribuées. Non peu fière d'elle, la princesse soupira de soulagement tout en se dirigeant vers une petite bassine d'eau. La froideur du liquide sur sa peau lorsqu'elle s'en aspergea le visage lui fit un bien fou. Ces deux dernières nuits sans sommeil furent éprouvantes et la fatigue commençait sérieusement à se faire ressentir. D'un geste délicat, elle dénoua sa chevelure retenue par une tresse et se regarda quelques minutes dans le miroir que formait la surface de l'eau. Elle remarqua alors à quel point ces quelques jours l'avaient transformée. Son reflet ne lui renvoyait plus l'image d'une petite fille fragile toujours bien coiffée et habillée de belles robes. Non, elle avait maintenant devant elle une jeune femme elfe déterminée et prête à tout pour atteindre ses objectifs. Etonnement, ses cheveux sales, sa peau couverte d'égratignure et ses vêtements déchirés ne la dérangèrent en aucun cas. Elle s'imagina alors le visage horrifié de son père si ce dernier venait à la voir ainsi et cette vision la fit sourire. Oui, sa petite fille chérie avait bien changée au contact de l'air libre.