Un amour inattendu (The Hobbit FanFiction)

Chapitre 13 : Les larmes d'un père

Lalwen ne savait plus où donner de la tête. Partout où son regard se posait, ses yeux rencontraient instantanément les prunelles injectées de sang d'un Orc. La belle avait compris que le moment n'était pas de penser mais d'agir. Aussi se contentait-elle de lever et d'abattre son épée sur tout ce qui ressemblait à un ennemi sans réfléchir. Tuer et ne pas se faire tuer. Tels étaient les seuls mots raisonnant dans son esprit au coeur de cette bataille. Pouvait-elle seulement faire autrement? Les monstres ne leur laissaient aucun répit, revenant sans cesse à la charge. Nombre de fois, la princesse dut compter sur la chance et sur l'étroitesse des lieux bondés de corps en mouvement pour ne pas perdre la vie. Bien qu'elle ne fût par certaine de l'issue de cet affrontement, elle pouvait néanmoins affirmer que les Dieux de la forêt étaient avec elle.

Très vite, Bard et les siens se retrouvèrent submergés par le nombre. L'archer décida alors sagement de battre en retraite, ce qui n'était pas du goût de la blonde qui continua à s'acharner sur un Orc assez coriace. Le brun dût tirer à sa suite l'elfe qui manqua de trébucher parmi les corps étendus sur le sol. Le batelier la retint de justesse et tout deux suivirent le mouvement, s'enfonçant davantage au coeur de la ville. Un nouveau son de clairon se fit entendre mais il ne ressemblait en rien aux précédents. Lalwen reconnut instantanément ce son pour l'avoir entendu à maintes reprises. Les Elfes avaient atteint Dale, la balance allait donc être un peu plus équilibrée.

L'aide du peuple de la forêt fût très efficace. Etant assaillis par deux côtés, les Orcs n'eurent d'autres choix que de se disperser, ce qui permis aux Hommes et à Lalwen de reprendre l'avantage. Aussi cette vague de monstres dernièrement arrivée fût décimée assez rapidement. Bard laissa aux combattants quelques minutes de repos avant de repasser à l'attaque. Certains peinaient à tenir debout sous la fatigue et d'autres étaient blessés, mais tous suivirent celui qu'ils considéraient comme leur chef lorsque ce dernier les sollicita une nouvelle fois pour se battre.

Ce nouvel assaut mena les troupes de l'archer aux portes de la ville. Là, le carnage était pire que nulle part ailleurs dans la ville. En plus des cadavres d'Orcs et d'Humains, des corps d'Elfes jonchaient également le sol. La princesse se figea lorsqu'elle aperçut les visages de ses semblables, aussi froid que la pierre sur laquelle ils étaient étendus. Les Elfes étant immunisés contre les effets du temps, jamais elle n'avait eu l'occasion de voir le corps sans vie d'un des représentants de sa race, pas même celui de sa mère. Telle de la lave en fusion, une rage incomparable bouillonna dans ses veines, décuplant la violence de ses attaques. Peut-être n'allait-elle pas survivre à cette bataille, mais elle jurait de faire payer ceux ayant fait couler le sang de son peuple.

Lalwen se sentait pousser des ailes. Elle sautait, tournoyait et esquivait des coups de haches avec une rapidité et une agilité qui lui étaient jusqu'alors inconnue. Plus rien d'autre ne comptait hormis exterminer l'ennemi. Peut-être était-ce l'instinct de conservation qui lui dictait que, si elle ne mettait pas les Orcs hors d'état de nuire, son peuple courrait un grave danger? Quoi qu'il en fût, elle n'avait pas l'intention de s'octroyer le moindre répit tant que la menace ne serait pas éradiquée.

Non loin de là, à quelques dizaines de mètres de la scène, se livrait une autre bataille. Cette dernière, bien que moins bien équilibrée, tournait à l'avantage de celui qui, à la base, était nettement défavorisé. En effet, Thranduil, roi de Mirkwood, combattait seul face à une dizaine d'Orcs. Ses deux épées semblant danser au gré du vent, le roi les levaient et les abattaient avec l'élégance et la grâce d'un cygne. Le plus impressionnant était la facilité avec laquelle il dominait les abominations largement en surnombre. Ses milliers d'années d'expérience en matière de combats étaient nettement visibles. Oui, aussi hautain et précieux qu'il pouvait être, Thranduil était un parfait guerrier.