Chapitre 2

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La petite fille chercha un endroit pour s'asseoir et manger le plus calmement et le plus rapidement possible car en vérité même si elle ne le montrait pas, elle mourrait de faim. Elle trouva l'endroit de rêve dans ce campement qui n'était effectivement pas fait pour les jeunes filles même aussi courageuses que Lorelei. C'était un empilement de sac de sables qui servaient à faire un rempart mais il en restait quelques-uns non-utilisé elle les souleva pour s'en faire une sorte de petit siège et pouvait ainsi contempler le soleil couchant un soir d'été en mangeant enfin pour le plus grand soulagement de son estomac qui gargouillait depuis ce qui lui semblait être une éternité. Sans le savoir, elle était observée par quatre hommes : le soldat Sheered et un autre soldat intrigués par la nouvelle, le colonel dont elle avait attisé la curiosité et le lieutenant Nilcoln qui veillait sur elle sans répits comme son père l'aurait fait. C'était effectivement à ses parents qu'elle pensait. Cette rencontre était un petit peu un soulagement car il pouvait peut être être le début d'une toute nouvelle vie. Elle n'avait à présent plus du tout envie de mourir : enfin, bien sûr que je devrais mourir un jour, pensa-t-elle, mais je veux que ce soit dans longtemps car papa et maman n'aurai pas voulu que j'abandonne la vie, ils n'auraient pas voulu que je baisse les bras et que je me laisse mourir. Ce n'est pas ce qu'ils m'ont appris. Ils m'ont appris qu'en temps de guerre, en ces temps difficile où rien n'est vraiment sûr, il ne fallait surtout pas baisser les bras, qu'il fallait profiter de toute les petites choses qui nous faisaient sourire car ce serai peut-être la dernière fois qu'on pouvait le faire, de dire je t'aime aux gens pour qui on éprouve de l'amour ou de l'amitié car ce serait peut-être la dernière fois qu'on pourrait le faire, mais ce n'est pas ce qui c'était passé avec ses parents : Cela faisait quelques heures qu'ils n'avaient pas entendu d'explosion de bombe alors sa mère et son père étaient sortis de leur cachette en disant à leur fille qu'ils revenaient tout de suite alors qu'elle les suppliait de rester avec elle, de ne pas la laisser toute seule. La dernière phrase qu'elle leur adressa fut : « Non s'il vous plait restez sinon je ne suis plus votre fille ! ». Mais ils étaient déjà sortis et ils ne revinrent jamais. Quelques instants après qu'ils l'aient quittée, elle entendit un énorme bruit d'explosion. Elle sortit le plus vite qu'elle put et vit un avion qui s'éloignait. Leur ennemis avaient attendus qu'ils sortent pour lancer une bombe mais ils ne savaient pas qu'ils étaient trois. Pensant avoir fini leur sale besogne, ils étaient partis en faisant d'une petite fille une orpheline errante, sans plus aucune raison de vivre et sans refuge. Seule.

Le soleil était couché depuis longtemps lorsqu'elle se décida à retourner dans la tente du lieutenant Nilcoln. Il l'attendait, assis sur son lit, avec seulement un fin T-Shirt et un short souple sur lui. Il portait aussi sa plaque de miliaire qu'il semblait garder sur lui en tout temps. Lorelei remarqua aussi un anneau à son annulaire droit.

-Vous êtes marié ? demanda-t-elle surprise.

-Je suis veuf plus exactement, Mira est morte il a un an et demi maintenant.

-Alors pourquoi portez-vous encore cette bague ?

-Parce que je l'aime encore.

-C'est débile, comment pouvez-vous aimer quelqu'un qui est mort ?

-N'aimes-tu pas tes parents même s'ils sont morts ?

Pas de réponse. Il l'avait touchée en plein cœur, son seul point sensible. Sans un mot de plus, elle gagna son lit en vérifiant ce que faisait le lieutenant par-dessus son épaule. Il se sentit observé alors il ne fit aucun geste jusqu'à ce elle soit dans son lit.

-Je te trouverais des vêtements à ta taille demain.

-Ces vêtements là sont très bien, lança-t-elle sèchement.

-Bon on verra demain.

Il éteignit la lumière. Lorelei sursauta puis dit avec empressement :

-Allumez la lumière

Il s'exécuta et ralluma la faible ampoule qui essayait vainement d'éclairer correctement l'intérieur de la tente.

-Tu as peur du noir ?

-J'ai vécu plusieurs mois toute seule dans la forêt alors non je n'ai pas peur du noir j'ai juste pas envie que vous me poignardez dans mon sommeil.

-Tu ne penses pas que si je voulais te poignarder, je l'aurai déjà fait, au lieu d'attendre le moment où je t'ai nourrie et où j'ai menti à mon colonel pour toi ?

Elle se retourna dans son lit de façon à lui tourner le dos mais en le surveillant du coin de l'œil et répondit :

-Les types louches font toujours des choses louches.

-Tu me trouves louche ?

-Je ne vous connais pas et je n'accorde pas ma confiance facilement à qui que ce soit. C'est mon père qui me l'apprit.

-Dis-moi, ton père ne t'as-t-il jamais parlé de moi ? Je t'ai déjà vue tu sais, quand tu n'étais qu'un nourrisson et le jour de tes neufs ans. Tes parents n'avaient jamais pensé pouvoir t'élever jusque-là, ils étaient drôlement fiers de toi.

- Si il m'a parlé de vous.

-Alors qu'est-ce qui te fais douter que je ne veux que ton bien ?

-Vous êtes un militaire, vous avez tué plein de gens innocents.

-C'est pour la bonne cause, se défendit-il, irrité par la remarque.

-De votre point de vue, en ne prennent aucun recul, mais c'est comme ça que la guerre continue et fini par vous tuer aussi.

Ce fut la dernière phrase prononcée ce jour-là.

Le lendemain matin, elle se réveilla en sursaut à cause d'un cauchemar qu'elle faisait chaque nuit depuis la mort de ses parents. Elle revit la scène mais au lieu de dire « je ne suis plus votre fille », elle criait « Je vous déteste » et ensuite, en sortant de sa cachette, elle se fait tirer dessus et rejoins ses parents. Elle se réveille chaque matin en se demandant si c'est un cauchemar ou un rêve mais ce matin-là, en se réveillant dans ce lit, dans cette tente, dans ce campement de militaire, elle avait tendance à penser que c'était plutôt un rêve. Elle se leva à contrecœur après avoir constaté que le lieutenant n'était plus dans son lit. La lumière du soleil entrait par la porte. Il devait être déjà 11 heures ou midi. Elle remarqua un court pantalon, un petit T-Shirt et un veston qui complétait l'ensemble, bien en évidence sur son lit. En vérité, elle détestait les vêtements qu'elle portait car c'était ceux qu'elle portait quand ses parents étaient morts. Mais elle se refusa de se changer pour l'instant et sortit pour profiter du soleil. Le lieutenant Nilcoln était torse nu avec seulement son short qui moulait ses muscles et sa plaque de militaire, assis sur un tonneau vide devant la tente. Il buvait une sorte de mélange de thé et de café peu appétissant et qui sentait mauvais.

-Bonjour, dit-il gaiement.

Pas de réponse.

-Tiens voilà ton petit-déjeuner, dit-il, s'attendent à son absence de réaction et lui tendant le même bol que la veille, rempli de la même bouillie.

-Je n'ai pas faim, mentit-elle.

-Mange, c'est encore chaud, répondit-il, ignorant sa réponse.

Elle lui lança un regard inexpressif, prit le bol et partit s'asseoir sur sa chaise en sacs de sable. Il l'observa sans mot dire.

Coucou tout le monde, voilà mon deuxième chapitre, j'espère qu'il vous aura plus. Alors moi c'est Jadou25310. Je me suis lancée sur Wattpad fin octobre grâce à maevahina, une grande amie. Cette histoire est finie depuis pas mal de temps, malgré cela il est possible qu'elle ne soit pas publiée aussi rapidement qu'elle le pourrait car je voudrais d'abord faire quelques modifications. Il y a eu plus d'un mois entre le prologue et le premier chapitre et je m'en excuse. Merci à ceux qui ont voté, cela me fait vraiment plaisir. Dernière petite chose, la couverture devrait bientôt être actualisée, car une fille très gentille sous le pseudo de @wevtini m'a proposé de m'en faire une et je la remercie encore❤ sur ce, je vous laisse à vos affaires, et merci encore de suivre mon histoire ❤

L'ange des enfersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant